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Froid glacial : de puissants anticyclones à l’horizon

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Le froid glacial risque de persister jusqu’au mois prochain, selon les services météorologiques, car juillet et août sont considérés comme étant les plus froids. C’est la succession d’anticyclones qui maintient un courant d’air frais sur la région. 

Il fait froid, voire même très froid. Une situation imputée à la succession d’anticyclones qui influence le temps sur les îles de la région. Selon la station météorologique de Vacoas, ils continueront à se succéder mais avec des périodes d’accalmie de temps en temps. 

La température minimale moyenne enregistrée au mois de mai en 1984, 1996, 2021 et 2022.
La température minimale moyenne enregistrée au mois de mai en 1984, 1996, 2021 et 2022.

Ce qu’elle entrevoit, en revanche, ce sont de puissants anticyclones. Pas plus tard que la semaine dernière, des rafales allant jusqu’à 90 km/h et des trains de houles de l’ordre de 4 mètres ont été enregistrés. Le froid glacial qui prévaut risque de persister jusqu’au mois prochain, selon les services météorologiques, car juillet et août sont considérés comme étant les plus froids. 

La température minimale la plus basse enregistrée en cette saison est de 11,4° Celsius (°C). C’était le 27 juin dernier à Mon-Bois. D’autres températures extrêmes ont été enregistrées, avec une baisse allant de 3 °C à 6 °C en moyenne dans les stations de l’île. Le thermomètre a affiché 13,5°C au Domaine Les Pailles le 27 juin, alors qu’à Barkly, le mercure était de 13,3°C à la même date. 

La température minimale moyenne enregistrée au mois de juin en 1984, 1996, 2021 et 2022.
La température minimale moyenne enregistrée au mois de juin en 1984, 1996, 2021 et 2022.

Ce n’est toutefois pas la première fois que le pays connaît de telles baisses du mercure. Il a déjà enregistré des températures encore plus basses. Le thermomètre avait affiché 5,6°C à Arnaud, du côté de Mare-aux-Vacoas, le 15 août 2007. « Le froid persistant et la baisse de température que nous connaissons n’ont rien d’exceptionnel. Cela s’est déjà produit dans le passé », confirme Gopalkishan Beegoo, météorologue divisionnaire des Mauritius Meteorological Services. 

Il fait ressortir que la succession d’anticyclones, qui maintient un courant d’air frais sur la région, n’est pas exclusive à l’hiver présent. « Normalement, il y a des accalmies d’un à trois jours lors du passage des anticyclones. Mais ce n’est pas inhabituel non plus d’avoir des systèmes à des intervalles plus courts qui restent plus longtemps dans notre région », concède-t-il. 

Le météorologue attribue la sensation de froid ressenti à un faible ensoleillement. « Il y a des jours où la température est proche de la moyenne, mais quand le ciel est couvert, les rayons du soleil n’arrivent pas à réchauffer la terre. La masse d’air qui engendre les anticyclones fait que la sensation de fraîcheur semble être plus rude », explique-t-il. 

Lors du passage d’anticyclones, poursuit-il, les vents sont plus forts, ce qui favorise la formation de nuages sur les versants est et sud ainsi que sur le plateau central. « La surface de la terre n’arrive donc pas à se réchauffer. Il fait presque aussi froid le jour comme la nuit », indique Renganaden Virasami, directeur adjoint par intérim de la station météorologique de Vacoas. En attendant le retour de l’été en octobre, il faudra donc continuer à braver les affres de l’hiver. 

La Niña et ses conséquences

Maurice a connu d’autres épisodes atmosphériques que ceux auxquels nous assistons cette année. Dans une mise à jour des conditions climatiques depuis mai, la station météorologique de Vacoas a noté une analogie dans les événements survenus en 1984, 1996, 2021 et 2022.  Selon Renganaden Virasami, des chutes de température presque similaires ont été enregistrées antérieurement durant les mois de mai et juin lors du passage de La Niña (phénomène climatique assez mal connu qui se traduit par une diminution de la température à la surface des eaux de l’Est de l’océan Pacifique, autour de l’équateur ; NdlR). Cela inclut, dit-il, le passage d’anticyclones dans notre région sur une plus longue période. Le rapport de mise à jour des températures indique que la température minimale moyenne a été plus basse en juin, contrairement à mai. L’analyse démontre aussi que des températures de moins de 17°C ont été enregistrées en mai et d’autres de moins de 14°C en juin, en 1984 et 1996 (voir tableau). 

Selon Renganaden Virasami, nous sommes condamnés à subir les conséquences du changement climatique avec l’avènement des températures extrêmes. Nous serons ainsi confrontés à des températures plus chaudes en été et plus froides en hiver. Mais le mercure à Maurice ne devrait pas atteindre 40°C, comme c’est le cas dans plusieurs pays européens. Raison : l’île est petite et entourée par l’océan. De ce fait, une bonne partie de l’énergie du soleil est absorbée par la mer, ce qui n’est pas le cas dans les grands pays, d’où les températures élevées de ces derniers jours.

 

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