
En une semaine seulement, plus de 5 300 cas d’infections respiratoires aiguës ont été rapportés dans les services publics de santé. Cela constitue un taux jamais atteint depuis l’année dernière. Les autorités pointent le climat et la circulation simultanée de plusieurs virus.
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5356 cas. C’est le nombre d’infections respiratoires aiguës recensées dans les services de santé publique pour la semaine du 1er au 7 septembre. Une première, selon le Dr Fazil Khodabocus, directeur par intérim des services de santé.
Cette flambée contraste avec les semaines précédentes : 4 641 cas du 25 au 31 août, 4 601 du 18 au 24 août et 4 253 du 11 au 17 août. « C’est la première fois que nous dépassons la barre des 5 000 cas en une semaine cette année », souligne le Dr Khodabocus. Ce qui fait un total de 18 851 cas rapportés au cours de ces quatre dernières semaines, uniquement dans le service public, sans prendre en considération le nombre de cas enregistrés dans les consultations privées.
Les causes
Il attribue cette hausse à une chute prolongée des températures, qui a favorisé la transmission de plusieurs virus : adénovirus, rhinovirus, virus de la grippe (AH1N1, AH3N2, B), virus syncytial respiratoire, sans oublier la Covid-19, encore en circulation.
Avec cette recrudescence, des complications telles que les bronchites et les pneumonies ont nécessité des hospitalisations, en particulier chez les personnes âgées et celles atteintes de comorbidités (maladies cardiovasculaires, asthme, diabète ou pathologies rénales). Ces patients sont plus vulnérables et risquent des formes sévères, fait remarquer le Dr Khodabocus.
La grippe se manifeste généralement par de la fièvre, des maux de gorge et une toux persistante. Selon le Dr Khodabocus, il a été noté que ces symptômes durent parfois plus de dix jours, voire deux semaines. Une radiographie peut s’avérer nécessaire en cas de toux prolongée afin d’écarter toute complication.
Recommandations
« Il ne faut pas banaliser la grippe. Il est important de consulter un médecin pour un traitement approprié et éviter l’automédication », insiste-t-il. Le directeur par intérim des services de santé rappelle que le vaccin reste disponible dans les hôpitaux régionaux et les principaux centres de santé. « Il protège contre les complications et réduit le risque d’hospitalisation », dit le Dr Khodabocus.
Il met aussi en garde contre l’usage abusif d’antibiotiques, efficaces uniquement en cas de surinfection bactérienne. Selon lui, repos, hydratation, port du masque et lavage fréquent des mains demeurent essentiels pour limiter la propagation.
Vigilance
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la grippe cause chaque année entre 290 000 et 650 000 décès dans le monde. Si aucun décès n’a été officiellement signalé à Maurice, « cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu », avertit le Dr Khodabocus. Chez les personnes vulnérables, une infection respiratoire aiguë peut entraîner une détérioration rapide et parfois fatale, prévient-il.
Le Dr Waseem Ballam, de la Public Health Doctors Union (PHDU), appelle, lui aussi, à la prudence. Il insiste sur le port du masque sanitaire dans les transports en commun et les lieux mal ventilés. Il note une augmentation des cas dans l’Ouest, avec des symptômes sévères, des douleurs intenses et une grande fatigue. Selon lui, toutes les tranches d’âge sont touchées par la présente grippe. Le Dr Ballam conseille de renforcer son système immunitaire, notamment avec de la vitamine C, et d’avoir recours à la vaccination pour ceux qui ne l’ont pas encore fait.
Hôpitaux : manque de lits pour les admissions
La hausse des infections respiratoires survient dans un contexte de forte pression hospitalière. À l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, il devient parfois difficile de trouver des lits pour de nouveaux patients, selon nos différentes sources. Certains doivent être transférés vers le SSRN à Pamplemousses ou le SAJ Hospital à Flacq. Et, faute de solution pratique, certains malades signent même le formulaire « Discharge against medical advice » (Dama) pour rentrer chez eux, affirment nos interlocuteurs.
À l’hôpital Victoria, la situation reste « sous contrôle » malgré les places limitées, selon un membre du personnel. « Les cas de grippe nécessitant une admission sont rares, sauf en cas de pneumonie ou de bronchite », explique une source médicale. Outre la grippe, des cas de gastroentérite, d’hypertension artérielle mal contrôlée et d’arthrose liés au froid sont aussi enregistrés.
Au SAJ Hospital, le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA), observe surtout une recrudescence de cas de gastroentérite. Il recommande de faire bouillir l’eau du robinet et de consommer des aliments frais ou correctement réchauffés pour éviter les risques.

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