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Free Tertiary Education Scheme : l’UoM confrontée à un manque de preuves pour Rs 50,7 M de créances

L’Université de Maurice est confrontée à des anomalies liées au Free Tertiary Education Scheme, à des erreurs de valorisation d’actifs et à un manque de ressources, menaçant la qualité de ses services.

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L’Université de Maurice (UoM), qui traverse une crise financière profonde, marquée par un déficit record de Rs 200 M au 30 juin 2024, a été mise à mal par le bureau de l’Audit. Des anomalies concernant le Free Tertiary Education Scheme (FTES) ont été mises en lumière.

Parmi les anomalies les plus préoccupantes figurent les créances douteuses, particulièrement en ce qui concerne le FTES, un programme annoncé par l’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth en 2019 et destiné à financer l’accès à l’enseignement supérieur. Un montant total de Rs 50 705 145, lié à ce programme, n’a pas pu être vérifié. En effet, la complétude et l’exactitude des créances dues par les bénéficiaires n’ont pas pu être confirmées en raison de l’absence de preuves suffisantes et appropriées. Cela soulève de sérieuses questions sur la gestion de ces fonds et sur la capacité de l’université à recouvrer les sommes dues, ce qui accentue la fragilité de sa situation financière.

En sus de ces anomalies liées au FTES, l’audit a révélé des problèmes concernant les immobilisations corporelles (biens physiques comme des bâtiments, équipements ou machines). L’université n’a pas réévalué chaque année la durée de vie et la valeur restante de ces actifs. Par exemple, des équipements d’une valeur totale de Rs 34 014 783, qui sont toujours en fonctionnement, ont été enregistrés comme n’ayant plus aucune valeur au 30 juin 2023, ce qui fausse l’état des finances de l’université.

Défis financiers

Concernant les actifs incorporels (biens non physiques comme des logiciels ou des brevets), l’université a également commis une erreur de valorisation. Des actifs d’une valeur de Rs 38 501 297 ont été mal estimés, tandis que d’autres, d’un coût de Rs 48 326 723, n’ont pas été réévalués conformément aux normes en vigueur.

Cette crise financière est partiellement due à l’absence de soutien budgétaire accru de la part du gouvernement, malgré les compensations salariales récentes pour le personnel. Bien que ces compensations aient amélioré le bien-être des employés, elles ont alourdi les charges financières de l’université.

Le manque de ressources a des conséquences visibles sur le fonctionnement quotidien de l’université. Plusieurs postes essentiels n’ont pas été remplis, compromettant ainsi la qualité de l’enseignement et des services offerts aux étudiants. De plus, cette précarité touche également les infrastructures et les projets de recherche.

Le fonds de pension de l’université, estimé à Rs 2 milliards, représente un autre point de tension majeur. Si ce déficit n’est pas traité, il pourrait mettre en péril la stabilité financière de l’institution à moyen et long termes.

Face à ces défis financiers et aux anomalies identifiées, une réforme structurelle s’impose. Une gestion plus rigoureuse des actifs, une révision des politiques budgétaires, et un dialogue renforcé avec les autorités publiques sont essentiels pour redresser la situation. Si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement, l’UoM risque de s’enfoncer davantage dans une crise aux conséquences durables pour le secteur de l’enseignement supérieur à Maurice.

  • defimoteur

     

 

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