Depuis une semaine, Frédéric Curé a été réélu au comité central du Mouvement militant mauricien. Le gendre de Paul Bérenger confie qu’il n’a pas la prétention de faire la politique autrement. Mais, il souhaite rendre le MMM plus fort et contribuer à rendre l’île Maurice meilleure.
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C’est avec un sourire amical que Frédéric Curé, 43 ans, nous accueille dans son bureau aux Gardens of Bagatelle. Les cheveux poivre et sel, il concurrence avec George Clooney. Il acquiesce. Sa chemise blanche accroît son allure décontractée. Fraîchement réélu au comité central du Mouvement militant mauricien (MMM), Frédéric Curé se souvient du moment déclencheur qui l’a motivé à faire de la politique.
Nous sommes en 2010. Les élections générales battent leur plein. « Le MMM se présente seul aux élections face à l’alliance Bleu-Blanc-Rouge. Les deux ou trois jours précédents le scrutin, le MMM gagnait sur le papier. Mais le jour du dépouillement, les résultats étaient différents. Nous avons perdu les élections. Je suis animé par un sentiment de colère. Qu’ai-je fait pour que le parti ne remporte pas les élections ? Il était temps que j’apporte ma contribution », dit le Human Resources Manager chez Rogers Aviation.
Après mûre réflexion, il en discute avec son épouse Julie. Elle est aussi la cadette de Paul Bérenger, leader du MMM. « Elle m’a expliqué certaines choses dans l’éventualité que je fasse de la politique. Elle m’a fait comprendre que j’allais passer peu de temps avec ma famille et les enjeux d’être sous les feux de projecteurs », confie ce natif de Vacoas.
Il pèse le pour et le contre et envoie sa lettre à Rajesh Bhagwan, le secrétaire général du parti. Le leader prend connaissance de sa candidature et les deux hommes en parlent. Quelque temps après, Frédéric Curé fait son entrée au comité régional du No 15 La Caverne/Phœnix.
« Être le gendre de Paul Bérenger ne m’a ni avantagé ni défavorisé. Je n’ai jamais eu l’impression que toutes les portes étaient ouvertes pour moi. La preuve, je n’ai pas obtenu d’investiture pour les élections générales de 2014. J’ai travaillé pour les deux candidats Josique Radegonde et Rafick Sorefan. J’ai aussi donné un coup de main pour les élections municipales en 2012 », raconte-t-il.
Paul Bérenger que j’appelle affectueusement Polo est différent à la maison. Il est jovial et amical. Il aime faire des blagues et il est très attentionné»
Et s’il obtient un ticket pour les prochaines élections législatives ? « Je vais d’abord en parler à Julie. Je prendrai une décision ensuite », dit-il d’emblée. En 2015, il y a eu les élections pour le comité central du MMM. « J’envoie ma candidature pour tâter le pouls. Je ne m’attendais pas à être élu. Je suis content de pouvoir participer aux prises de décisions. D’ailleurs, contrairement à ce que beaucoup pensent, les décisions au sein du parti ne sont pas prises par une seule personne. Il y a toute une consultation. Même avant chaque conférence de presse hebdomadaire, nous décidons des sujets que nous allons aborder », fait-il comprendre.
Frédéric Curé indique que son patronyme aurait pu le pousser à adhérer au Parti travailliste (PTr). « Mais le PTr n’est plus le parti qu’il était auparavant. Je n’adhère pas aux valeurs du PTr. Je me sens proche des valeurs du MMM, notamment l’honnêteté, le mauricianisme, l’anti communalisme et l’anticorruption », indique-t-il.
« Malgré mes cheveux grisonnants, je me considère comme un jeune au sein du MMM. Des sujets comme la corruption m’interpellent. Ce fléau engendre d’autres maux : le non-respect du Law & Order et la drogue, entre autres », ajoute-t-il.
Il s’est toujours intéressé à la politique et son fonctionnement dans le monde. « Malheureusement les gens font de la politique pour avoir de l’argent et non pour servir le pays. Moi je veux contribuer à rendre le MMM plus fort et plus crédible. Nous voulons apporter un vent de changement que ceux qui étaient ou qui sont au pouvoir n’ont pas pu faire », dit-il.
Parcours
Il termine sa scolarité au Collège du Saint-Esprit en 1994. Troisième d’une fratrie de quatre enfants, il entame des études en Relations publiques à Durban en Afrique du Sud. Un an après avoir obtenu son diplôme, il change de filière. Il opte pour des études en Management.
Trois ans plus tard, il décroche sa licence. Il rentre à Maurice en 1998. « Il était difficile de trouver un emploi dans la filière que j’avais étudiée. L’occasion de faire un stage d’un mois chez Rogers Aviation s’est présentée et je l’ai saisie. Le stage est prolongé pour trois mois puis pour six. Cela fait 17 ans que je suis dans le département des Resources humaines », relate-t-il entre deux gorgées d’eau. Son métier lui permet de rencontrer des Mauriciens de différentes parties de l’île et de toutes les couches sociales.
Quotidien
Chaque matin, Frédéric Curé prépare le petit-déjeuner et Julie s’occupe du déjeuner. Cette dernière est psychologue et travaille avec des établissements scolaires. Les enfants sont habillés et coiffés. Le van récupère Eva, 8 ans, alors que Loïs, 4 ans, est déposé à l’école par son père.
« Dans l’après-midi, j’ai trois options. Je rentre à la maison et je m’adonne aux tâches ménagères. Sinon, je vais jouer au football avec des amis ou je vais à une réunion du parti. »
Le football fait partie intégrante de sa vie. En ce moment, il ne rate pas une miette de la Coupe du monde. Il encourage l’équipe de France. Dès fois, il regarde les matchs à la maison ou avec ses frères.
Frédéric Curé est aussi un passionné de courses de chevaux. Il apprécie l’ambiance au Champ-de-Mars. « Actuellement, je suis de loin les courses surtout avec tout ce qu’on entend dans le monde hippique à Maurice. » Il aime également lire les journaux. Il peut passer près de trois heures à se documenter sur Wikipedia, l’histoire de Maurice et la Révolution française, entre autres.
Malgré ses responsabilités professionnelles et politiques, il fait de son mieux pour passer du temps avec sa famille. Pendant le week-end, le couple se concentre sur sa passion pour le jardinage. Dès fois, Frédéric Curé et son épouse pratiquent la marche.
Dix ans de mariage
Le 14 août, Frédéric et Julie Curé vont célébrer leurs dix ans de mariage. Ils se sont cependant rencontrés pour la première fois en 2004. Ils sont invités par un ami commun à une séance de cinéma au Caudan, à Port-Louis. Puis, ils ont mangé une pizza.
« Julie était à Maurice en vacances d’études et nous nous sommes liés d’amitié », se remémore Frédéric. Quelque temps après, elle retourne à Montpellier en France. En mars 2005, il décide de visiter la France. « Sous prétexte que je rends visite à ma cousine qui étudiait également à l’Université de Montpellier, je rencontre Julie », raconte-t-il avec un clin d’œil.
Les deux jeunes développent une affinité et partagent les mêmes sentiments. Julie rentre à Maurice un an après la rencontre.
« Je savais qu’elle était la fille de Paul Bérenger, mais cela ne m’a jamais dérangé. Un jour, pensant que son père n’était pas à la maison, je vais récupérer Julie à River Walk. Je me balade dans le vestibule et je tombe nez à nez sur Paul Bérenger. C’était la plus longue seconde de ma vie », fait-il remarquer.
Au même moment, Julie arrive dans la pièce et les présente. « Il m’a souri et tout s’est bien passé. Paul Bérenger que j’appelle affectueusement Polo est différent à la maison. Il est jovial et amical. Il aime faire des blagues et il est très attentionné », confie-t-il.
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