La Cybercrime Unit du CCID a découvert que les mails piratés censés provenir de Gilbert Espitalier-Noël et adressés au directeur financier de New Mauritius Hotels ont été envoyés de l’ancienne colonie britannique. Interpol devrait entrer en scène pour les identifier.
Développement dans l’enquête autour de la fraude électronique qui a laissé un trou de Rs 115 millions dans les caisses de New Mauritius Hotels (NMH), groupe plus connu sous l’enseigne Beachcomber. Moins de deux semaines après avoir été saisie du dossier, la Cybercrime Unit du Central Criminal Investigation Department (CCID) a découvert que les courriels piratés du Chief Executive Officer (CEO) Gilbert Espitalier-Noël adressés au directeur financier Marcel Masson ont été transmis de Hong Kong.
La Cybercrime Unit devra donc s’appuyer sur la collaboration d’Interpol pour identifier les faussaires basés dans l’ancienne colonie britannique. Ceux-ci se sont fait passer pour Gilbert Espitalier-Noël, alors en voyage d’affaires en Europe, pour tromper Marcel Masson. Sous prétexte d’une transaction censée être menée en toute discrétion, ils l’ont poussé à virer 897 817 euros (Rs 35 912 680) et 1 955 810 euros (Rs 78 232 400) dans une banque à Prague, capitale de la République tchèque, les vendredis 4 et 11 mars 2016.
Le directeur financier n’a découvert le pot aux roses qu’après réception d’un troisième e-mail le mardi 15 mars, lui enjoignant d’effectuer un transfert de 4 873 360 euros, soit la bagatelle de Rs 194 millions. La somme étant relativement importante, Marcel Masson a alors eu la présence d’esprit de contacter Gilbert Espitalier-Noël par téléphone pour en savoir plus sur son acquisition d’une société en Europe de l’Est. Quand le CEO a exprimé sa surprise, il était alors trop tard pour récupérer les Rs 115 millions.
« La fraude du président »
Marcel Masson a alors consigné une déposition au CCID, le vendredi 18 mars, pour expliquer sa déconvenue. Son courriel et celui de Gilbert Espitalier-Noël ont été examinés via le serveur informatique de NMH. En vertu du protocole observé dans ce genre d’affaires, l’équipe de l’assistant commissaire de police Heman Jangi devra consigner la version du patron de Beachcomber dans les jours à venir. Ce type de fraude est relativement nouveau et a connu une hausse considérable en Europe. Appelée « la fraude du président », ou l’escroquerie aux Faux ordres de virement (FOVI) en France, et « Whaling Fraud » dans les pays anglo-saxons, cette fraude touche les grosses sociétés ayant un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millions de roupies. Ce type de délit, où un patron est victime d’usurpation d’identité, a permis à des fraudeurs d’origine franco-israélienne de voler 485 millions d’euros (Rs 19,4 milliards) à des entreprises françaises, dont KPMG, Michelin et Nestlé, depuis 2010. La plus grosse somme emportée est de 32 millions euros (Rs 1,2 milliard). En janvier, à travers le site du ministère français de l’Intérieur, la police incitait à la méfiance pour toute demande de virement international non planifié et recommandait de contacter le patron censé avoir donné ces ordres. Aux états-Unis, le FBI indique que 7 000 sociétés ont été victimes de fraudes évaluées à USD 740 millions (Rs 26,7 milliards) ces deux dernières années.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !