Outre les Rs 115 millions virées le 4 et le 11 mars, Beachcomber avait été invité à effectuer un transfert de Rs 194 millions vers Prague le mardi 15 mars. Le directeur financier du groupe a alors eu une conversation avec le grand patron, ce qui a bloqué la transaction.
Jamais deux sans trois. Les escrocs qui sont parvenus à inciter Marcel Masson, le directeur financier du groupe Beachcomber – New Mauritius Hotels (NMH) – à leur verser Rs 115 millions les vendredi 4 et 11 mars à travers une banque tchèque, ont tenté de lui faire effectuer un troisième virement de l’ordre de Rs 194 millions.
Opérant à travers le courriel piraté du Chief Executive Officer du groupe, Gilbert Espitalier-Noël, ils lui ont réclamé cette somme pour soi-disant finaliser le rachat d’une société basée en Europe de l’Est. Le mardi 15 mars, ils ont même été jusqu’à lui demander d’être discret, pour éviter que la concurrence soit au courant de ce deal.
Interpol contactée
Marcel Masson a finalement découvert le pot-aux-roses lorsqu’il a eu une conversation téléphonique avec Gilbert Espitalier-Noël, en voyage d’affaires en Europe. Ce dernier a alors nié lui avoir réclamé un quelconque virement. Des démarches ont bien été entamées pour récupérer cet argent mais ni le groupe Beachcomber, ni le Central Criminal Investigation Department (CCID) ne sont en mesure de dire si un tel exercice est réalisable. D’après l’enquête initiée à la suite de la plainte du directeur financier de NMH, vendredi dernier, un premier montant de 897 817 euros (Rs 35 912 680) et un deuxième de 1 955 810 euros (Rs 78 232 400) ont été virés à Prague via deux banques locales. Les escrocs ont ensuite tenté de soutirer 4 873 360 euros, soit quelque Rs 194 millions. Mis à part le courriel de Marcel Masson et le serveur informatique de Beachcomber, les enquêteurs de la Cybercrime Unit du CCID ont également examiné les ordres de transferts émis à l’intention des deux banques. L’équipe de l’assistant commissaire de police Heman Jangi attend des compléments d’informations d’Interpol pour savoir à quel type de malfaiteurs elle a à faire. Ce type de fraude – appelée « la fraude du président » en France, et « whaling fraud » en anglais – est en hausse en Europe. En janvier, la BBC relatait le calvaire de Carole Gratzmuller, patronne de la société parisienne Etna Industrie. Son courriel professionnel avait été piraté et son comptable avait été contacté un vendredi pour un virement de 500 000 euros « en toute discrétion » à Chypre pour l’achat d’une société.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !