En attendant de fournir sa caution, ce lundi 6 janvier, Harvesh Seegolam a été relâché sur parole à l’issue de sa comparution devant la Week-End Court, samedi. Le bureau du DPP n’a pas objecté à sa remise en liberté sous caution.
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Harvesh Seegolam, l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), a quitté la Week-End Court vers 14 h 30, ce samedi 4 janvier 2025. Il a été relâché sur parole après que la poursuite, représentée par Me Nataraj Jagganaden Muneesamy, Assistant Director of Public Prosecutions (DPP), n’a pas objecté à sa remise en liberté sous caution.
C’est vers midi que Harvesh Seegolam a été escorté en cour. Une accusation provisoire d’entente délictueuse pour commettre une fraude a été retenue contre lui (voir encadré). Ses avocats, Mes Ravi Yerrigadoo et Shadmeenee Mootien, ont ensuite présenté une motion de remise en liberté sous caution.
L’inspecteur Jory a informé le tribunal que la police s’opposait à cette demande, invoquant comme raisons principales : les risques d’interférence avec les témoins, de fuite et de manipulation des preuves. La magistrate Dr Bibi Zeenat Cassamally a fixé les débats sur cette requête à 13 heures en attendant que le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) communique sa position.
Dans une déclaration en cour, Me Nataraj Jagganaden Muneesamy a affirmé qu’après avoir évalué « correctement » les risques mis en avant par la police, des conditions strictes « peuvent être imposées » pour les rendre « négligeables ». La magistrate a alors fixé le montant de la caution de l’ancien gouverneur de la BoM à Rs 500 000, réparti en deux cautions de Rs 250 000 chacune. Cette somme devra être déposée ce lundi 6 janvier 2025 devant le tribunal de Port-Louis. La magistrate a ajouté que faute de remplir les formalités de sa caution, ce lundi, un mandat d’arrêt sera émis contre lui. Elle a également mis en avant le fait que l’ancien gouverneur de la Banque centrale, était retourné au pays « volontairement » et qu’il est sous une interdiction formelle de quitter le territoire.
Dans une déclaration du banc des accusés, Harvesh Seegolam s’est engagé à respecter toute condition rattachée à sa libération sous caution (voir encadré). L’ancien gouverneur de la Banque centrale a été arrêté après son interrogatoire le 3 janvier 2025. Il a passé une nuit en détention au centre de détention de Moka.
Cette enquête concerne une présumée malversation liée à une transaction de Rs 45 millions en faveur d’une entreprise classée à haut risque (risque de niveau 5). Cette transaction aurait causé un préjudice important à la Mauritius Investment Corporation (MIC), créée par la BoM en 2020 pour soutenir les entreprises pendant la pandémie de COVID-19.
Deux cautions de Rs 250 000 chacune
Outre les deux cautions de Rs 250 000 chacune que devra fournir Harvesh Seegolam, d’autres conditions sont attachées à sa libération. En plus de la signature d’un engagement de dette de Rs 5 millions, il lui est interdit de communiquer avec les témoins et autres protagonistes dans cette affaire. Il devra aussi rester joignable par la police sur téléphone portable pour les besoins de l’enquête. Il doit habiter à une adresse fixe et se rapporter à la police quotidiennement entre 6 heures et 20 heures. Une interdiction de quitter le territoire a également été portée contre lui.
Me Ravi Yerrigadoo : « Pas de déclaration »
À sa sortie du tribunal, Harvesh Seegolam n’a pas souhaité faire de commentaire. Son avocat, Me Ravi Yerrigadoo, a expliqué qu’il « ne fera pas de déclaration » par « respect » pour l’enquête policière qui « est en cours ». L’avocat a assuré que son client se présentera, comme prévu, ce lundi 6 janvier 2025 devant le tribunal de Port-Louis pour les formalités de sa caution.
Ce qu’il est reproché à Harvesh Seegolam
Harvesh Kumar Seegolam, âgé de 42 ans et habitant Floréal, fait actuellement l’objet d’une accusation d’avoir ourdi un complot dans le but de commettre une fraude (conspiracy to defraud), en vertu de l’article 109 (1) du Criminal Code (Supplementary) Act.
Il est reproché à l’ancien gouverneur de la BoM d’avoir comploté avec d’autres personnes pour qu’une deuxième demande d’investissement en capital de 6,3 millions USD dans Menlo Park Ltd (MPL) soit reconsidérée par la Mauritius Investment Corporation (MIC). Cela, en connaissance de cause qu’une première demande similaire, faite par la MPL, avait été rejetée par la MIC, le 12 juillet 2024.
Ainsi, sur l’intervention de Harvesh Kumar Seegoolam, la MIC aurait été amenée à reconsidérer la deuxième demande qui a été modifiée en un investissement en capital de 1 million USD (équivalent à Rs 45 millions), finalement approuvé par le conseil d’administration de la MIC, le 17 octobre 2024, et décaissé à MPL le 29 octobre 2024.
Selon l’acte d’accusation, il y aurait eu une fraude à hauteur de Rs 45 millions au préjudice de la MIC.
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