L’enquête sur le détournement de fonds à la MIC prend un nouveau tournant avant la convocation prochaine des dirigeants de Pulse Analytics pour éclaircir l’octroi d’un prêt controversé de Rs 45 millions. Jitendra Bissessur, ancien CEO de la MIC, devrait lui aussi bientôt être entendu à nouveau.
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Les membres de la direction de Menlo Park Ltd et de la compagnie subsidiaire Pulse Analytics, notamment Queenie Adam et son frère Stéphane Adam, devraient bientôt être appelés par le Central Criminal Investigation Department (CCID) pour des éclaircissements. Cela, dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de détournement de Rs 45 millions en dollars américains au détriment de la MIC. Vendredi, l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice (BoM) a été le premier à être épinglé dans le cadre de cette enquête enclenchée après une déposition à la police par des officiers de la Mauritius Investment Corporation (MIC).
Après l’arrestation de Harvesh Seegolam, et une première audition de Jitendra Bissessur, ex-Chief Executive Officer (CEO) de la MIC, les explications des directeurs de Menlo Park Ltd et de Pulse Analytics sont attendues, notamment sur l’acquisition des parts et d’autres transactions financières effectuées par la MIC. D’autant que Pulse Analytics, créée le 30 décembre 2022, soit bien après la pandémie de COVID-19, ne répond pas au principe fondateur de la MIC, qui visait à soutenir les entreprises ayant subi des difficultés économiques liées à la crise sanitaire. La famille Adam, bien qu’ayant une réputation solidement implantée dans le secteur privé, n’est pas étrangère aux cercles politiques proches du MSM. Ce lien a attiré l’attention des enquêteurs.
Le CCID souhaite également obtenir des éclaircissements sur la demande de 6,3 millions de dollars américains, qui avait été refusée, ainsi que sur l’emprunt d’un million de dollars, soit environ Rs 45 millions à l’époque, accordé par la MIC à Menlo Park Ltd via sa compagnie Pulse Analytics. Cette société, spécialisée dans les sondages, avait publié les résultats d’une étude favorisant l’Alliance Lepep dans le sillage des élections législatives de novembre 2024.
Le CCID a déjà établi que cet emprunt d’un million de dollars n’avait pas été avalisé dans un premier temps par la MIC, le conseil d’administration de la MIC ayant souligné un niveau de risque très élevé. La police soupçonne Harvesh Seegolam d’avoir exercé des pressions pour que la MIC revoie sa décision.
L’ancien gouverneur de la BoM a nié jusqu’ici les accusations formulées contre lui par l’Anti-Money Laundering Unit du CCID. Arrêté vendredi, Harvesh Seegolam a été soumis à une séance d’interrogatoire marathon, notamment confronté à une quarantaine de questions. Après une nuit en cellule policière, il a retrouvé la liberté sur parole samedi. Lundi, il a fourni les montants de ses cautions devant la justice.
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