Fraude bancaire : une bonne retire Rs 200 000 du compte de son employeur

Une femme de 83 ans accuse sa femme de ménage d’avoir effectué plusieurs retraits totalisant Rs 200 000 de son compte bancaire après avoir subtilisé sa carte. Marie M., âgée de 44 ans, a été arrêtée. Elle a été libérée sous caution vendredi.

Sylvette (prénom modifié), une habitante de Tranquebar de 83 ans, avait confiance en sa femme de ménage. Mais cette dernière l’a trahie en subtilisant sa carte bancaire. Durant les trois derniers mois, elle a effectué plusieurs retraits du compte de sa patronne.

C’est en prenant connaissance de la balance de son compte que Sylvette s’est aperçue que Rs 200 000 avaient disparu. Le mardi 20 décembre, la police criminelle de Port-Louis Sud a arrêté la bonne.  « Li ti plis ki fami », lâche Sylvette. Cette ancienne Senior Caretaker est encore sous le choc de cette trahison. La veuve qui se déplace à l’aide d’une canne avait besoin d’une personne pour se charger des tâches ménagères. « Je ne suis plus toute jeune. Les enfants travaillent tous. Il me fallait une personne pour s’occuper de la maison », explique-t-elle.

C’est vers le début de l’année que Marie M., âgée de 44 ans et habitant la localité, a commencé à travailler comme femme de ménage chez l’octogénaire. « Li ti pe fer tou dan lakaz. Linn rann mwa boukou servis », relate la retraitée.

La femme de ménage était ponctuelle et travailleuse. Sylvette s’est très vite attachée à elle. Elle avait accès à toutes les pièces de la maison. « Elle ne venait que les lundis, les mercredis et les vendredis. Elle commençait à 9 heures et terminait son service à midi. Si elle ne venait pas pendant ces jours, elle faisait en sorte de remplacer ses heures de travail », explique Sylvette.

La femme de ménage lui racontait ses soucis familiaux. Mais toute la confiance de Sylvette pour cette dernière s’est effondrée du jour au lendemain. Bénéficiant de sa pension de veuve et de celle de son ancien poste en tant que responsable d’entretien dans les écoles, l’octogénaire se faisait un devoir de conserver chaque sou à la banque.

Diabétique, elle dit suivre un traitement seulement pour contrôler sa nutrition. « Cet argent représentait mes économies. En plus, il y a le Nouvel An qui approche », lâche Sylvette.

Il y a trois mois, sa femme de ménage a subtilisé sa carte bancaire. « J’avais mis la carte dans une armoire », explique-t-elle. Durant ces mois, la dame a fait plusieurs allers-retours à la banque. Elle a effectué de nombreux retraits de Rs 10 000 et Rs 20 000 en différentes occasions.

Au bout de trois mois, l’octogénaire a reçu une lettre de sa banque. « La lettre m’indiquait mes différentes transactions et le montant de ma balance. J’ai alors découvert qu’il y avait  eu plusieurs retraits sur mon compte alors que je n’en avais effectué aucun. Le montant des retraits s’élevait à Rs 200 000. »

32 retraits

Pour en avoir le cœur net, la retraitée, accompagnée d’un proche, s’est rendue à la banque. Elle a alors eu la confirmation qu’en 32 occasions, des retraits ont été effectués à son insu. Elle a alors porté plainte au poste de police de Pope Hennessy.

La Criminal Investigation Division de Port-Louis Sud, qui a mené l’enquête, a visionné les caméras de surveillance de la banque. La femme de ménage a été vue effectuant ces retraits. Recherchée depuis un mois, ce n’est que le mardi 20 décembre que Marie M. a été appréhendée par les hommes du surintendant de police Sailesh Behary.

Lors de son interrogatoire, la femme de ménage a nié avoir volé son employeur. « Ce n’est pas moi sur les vidéos de surveillance », a-t-elle dit aux enquêteurs. Elle a comparu mercredi devant la cour de Port-Louis. Elle répond d’une accusation provisoire d’unautorised access to computer data. La police avait objecté à sa remise en liberté sous caution. Après trois jours en cellule, elle a de nouveau comparu en Cour. Elle a été libérée sous caution vendredi.