Françoise, 63 ans, est accablée. Après avoir perdu un fils dans un accident en 2009, elle en a perdu un autre dans la nuit de samedi. Jean Noel Didier Benito Desveaux, 40 ans, a été tué par son frère Georges François Gabriel Desveaux, 36 ans, parce qu’il insultait ses parents et agressait sa mère.
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Elle dit revivre le même cauchemar. Dans sa tête tout se mélange. Françoise pleure la disparition de son fils Didier, tué par son frère Gabriel qui voulait la protéger.
Samedi 20 h 30. Didier Desveaux, ivre, rentre chez lui à Cap-Malheureux où vivent ses parents. Une fois à leur domicile, il leur cherche querelle et les insulte. Il agresse même sa mère. La sexagénaire appelle aussitôt son fils Gabriel pour lui relater la mésaventure. Gabriel se précipite aussitôt à son domicile. Sur place, il réclame des explications à son frère, une dispute éclate. Gabriel s’est saisi d’un tuyau et a asséné plusieurs coups à Didier qui s’enfuyait. Vers 22 h 30, la police de Grand-Baie qui patrouillait la région de Cap-Malheureux aperçoit Didier au bord de la route. L’homme porte de multiples blessures. Il est transporté à l’hôpital SSRN de Pamplemousses, où son décès est constaté peu après.
L’autopsie pratiquée par le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin et son second, le Dr Maxwell Monvoisin, a attribué le décès de la victime suite à une « rupture of spleen ».
Les limiers de la brigade criminelle de Grand-Baie sont informés de ce meurtre. Ils se rendent chez les parents des deux frères. Selon les dires de Françoise aux enquêteurs, Didier lui cherchait querelle depuis le samedi 17 février. « À chaque fois qu’il buvait de l’alcool, il m’insultait. Samedi, il est allé plus loin et m’a agressée. J’ai averti Gabriel qui est accouru à la maison. Là, tout a dégénéré », déclare Françoise dans sa déposition.
Le sergent Poress, les constables Hurry, Supanee, Baneeah, Adhin et Agantooa ont monté une opération. En moins d’une heure, ils ont arrêté Gabriel Desveaux sur la plage de Cap-Malheureux. « Mo kone monn fer enn erer », a-t-il indiqué aux policiers.
« J’ai fais une erreur »
Conduit dans les locaux de la CID de Grand-Baie, le soudeur raconte les faits. « Samedi, j’étais parti jouer au foot à Rivière-du-Rempart. Vers 20 h 30, ma mère m’a appelé. Elle m’a informé que Didier l’avait agressée. Mo fine pren ene loto avec mo kamarad et mone vine cot mo mama. Mo fine asiz lor ene blok dehors. Didier fine vine menace moi et li tipe rode bat moi. Vu ki mo la main droite pa trop bon, mo fine pren ene tuyo en inox mo fine tap li lor so lecorps et li fine tombé », relate Gabriel aux enquêteurs. Il souligne que le problème dont il souffre à la main droite, il le doit à Didier qui l’avait agressé dans le passé.
Cinq minutes après, Didier a repris conscience. « Didier est venu sur moi. Je l’ai agressé à nouveau sur les côtes. Mone tape li bien fort. Mone viré mone alé parski sa ler la mo ti extra en colère a koz line bat mama. Mo pa rapel cot mo fine zet tuyo là. » Gabriel déclarera aux hommes du chef inspecteur Powdar, être parti rendre la voiture qu’il avait empruntée de son camarade. « Mo pane dire li ki fine arriver. Mone ale la plage mo ti nepli coner ki pou fer ».
L’arme du crime demeure introuvable. Gabriel a comparu devant la Bail and Remand Court dimanche. Il a été inculpé de meurtre. La police a objecté à sa remise en liberté et il a été reconduit en cellule policière.
Les proches des deux frères Desveaux ont été entendus par la police. « Mone trouve Didier pe bat Gabriel. Mone dimann li kifer li pe bat li. Gabriel repon moi ki Didier fine roder line gagner », explique une tante. L’enquête est supervisée par le surintendant (SP) Callee.
Gabriel et Didier : l’ange et la brute
« Si Gabriel pas ti vini, li ti pou trouv mo kadav », pleure Françoise. « Didier était alcoolique et violent, tout le contraire de Gabriel, calme et doux. Tous deux s’entendaient bien avant. Les fréquentations du cadet lui ont pourri la vie. Li ti coquin mo bane bijoux dans le passé. Li bwar disang et li fatig nou. Samedi, il voulait m’expulser de la maison. Il nous disputait tous nos biens. Comment puis-je tout lui donner : j’ai deux autres enfants ? Gabriel est mon protecteur. Li ene ange. Depuis so l’enfance, li toujours respectueux, li obéir so parents. Il ne supportait pas que Didier nous insulte. J’ai tenté en vain de le convaincre de changer de vie. Je suis triste qu’il ait perdu la vie. Et je suis encore plus tourmentée de savoir que Gabriel fera de la prison à cause de lui. » Les funérailles de Didier auront lieux ce lundi.
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