À 83 ans, François Lan a toutes ses facultés. C’est un homme heureux qui vit avec sa femme Jacqueline, 82 ans. Pour le premier jour de l’Année du Serpent, le couple a décidé de prier chez lui plutôt qu’à la pagode. Selon eux, ce signe est synonyme de sagesse et promet de beaux bébés.
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Chez François et Jacqueline Lan, d’emblée, on est frappé par le nombre de bouddhas et d’autres Dieux associés à la communauté sino-mauricienne. Il y a aussi tout plein de photos de famille, leurs deux enfants – leur fils à Maurice et leur fille qui se trouve en Grande-Bretagne – des petits-enfants et des proches. « Je suis très attaché à la famille, tout comme ma femme. Nous vivons seuls tous les deux, mais nous sommes heureux », confie François Lan avec un grand sourire.
Dans un coin du salon, on trouve deux tables remplies de choses essentielles pour préserver la tradition. Ce sont, entre autres, des fruits, ainsi que des « gato cravates », les célèbres « gato lasir », de l’eau, de la viande et des santals allumés. Jacqueline confie : « Nous sommes très attachés à nos traditions, mais avec l’âge et les soucis de santé, c’est un peu compliqué ».
En effet, cela fait quelques années que François souffre de problèmes de cartilage. Jacqueline lui est d’une grande aide, car il peut à peine marcher. « On ne va plus à la pagode. Nous prions devant cette table et nous faisons des offrandes à tous nos Dieux, qu’ils soient végétariens ou autre. On leur rend grâce de chez nous dans le respect de toutes nos traditions », dit-il.
François mentionne quelques-unes des divinités que les Sino-Mauriciens prient généralement pour la Fête du Printemps. Parmi elles, on trouve les Dieux du Ciel et de la Terre, la Vierge Chinoise, Kwan Tee et Bouddha, entre autres. On peut dire que cet ancien « town clerk » de Port-Louis s’y connaît en religion. En effet, il est membre-fondateur et trésorier du Conseil des Religions. En outre, il a été ex-président de la Société de Secours Mutuels Lew Tse et de Tien Tan Pagoda.
Menu végétarien pour le premier jour de l’Année
Jacqueline explique que la veille de l’Année du Serpent de Bois, ils prient, se ressourcent et demandent à tous les Dieux de vénérer leur famille et leur pays. « Après le dîner, on va sonner des pétards à minuit pour accueillir nos Dieux. Ensuite, nous distribuerons des ‘foong pow’ aux personnes qui vont venir nous visiter. On privilégie la nourriture végétarienne le jour de la Fête du Printemps comme signe de respect pour ceux qu’on prie, car tous les jours, on mange de la viande. On consacre un jour à ceux qui veillent sur nous toute l’année », relate François.
Pour en revenir à l’Année du Serpent, il confie : « Les Européens redoutent le serpent, tandis que les Asiatiques lui témoignent du respect. L’Année du Serpent sera propice, apportant de beaux bébés et de la sagesse ».
Le « foong pow » tout en rouge vif
Pendant la Fête du Printemps, il est de coutume que les grands-parents, parents, proches et amis offrent une enveloppe rouge, le « foong pow », en cadeau. Le montant qu’elle contient reste inconnu. Cet argent liquide est offert pour marquer l’arrivée de la nouvelle année. Il sert aussi à souhaiter une année prospère en termes de revenus à la communauté sino-mauricienne.
En général, cette enveloppe permet aux jeunes filles, femmes et adolescents de s’offrir des vêtements, des chaussures neuves, des baskets tendance, ou de passer un bon moment avec leurs amis, tout en restant modérés.
Les personnes âgées aiment gâter les jeunes, car les adultes ont déjà des revenus suffisants pour subvenir à leurs besoins. Elles offrent le « foong pow », provenant de leurs économies accumulées après des années de travail. Ils trouvent leur joie de cette manière, tout comme François et Jacqueline Lan, ainsi que bien d’autres, autour d’un bon repas en famille.
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