Franck Vogel met en images les enjeux de l’eau à Maurice

Le photoreporter spécialisé dans les guerres de l’eau dans le monde travaille sur un projet de photographie dans le cadre de la célébration des 50 ans de l’Indépendance, à l’initiative de Moris Dime. Le sujet : le rapport des Mauriciens avec l’eau.

Quel est le rapport du Mauricien avec l’eau ? Le photoreporter Franck Vogel a passé dix jours à Maurice pour mettre en images quelques éléments de réponse à cette question. Celui qui se décrit comme un «spécialiste de l’eau» et qui a travaillé pour le magazine GEO, Paris Match ou encore Le Monde Diplomatique en couvrant les guerres de l’eau à travers le monde, a été invité par Franck Depaifve et Axel Ruhaumally. Les deux hommes sont derrière l’initiative «Moris Dime», qui cherche à valoriser le patrimoine mauricien à travers l’art, avec en ligne de mire les 50 ans de l’Indépendance en mars 2018. C’est à Roches-Noires, en plein repérage, que Franck Vogel nous a expliqué sa démarche.

«Je travaille sur l’eau depuis 2012, raconte Franck Vogel, je travaille sur les guerres de l’eau, sur les tensions liées à l’accès à l’eau dans le monde. Le projet s’appelle Fleuves Frontières.» À ce jour, le photographe a déjà traité des fleuves comme le Nil, un projet de barrage de l’Éthiopie, le Brahmapoutre, un fleuve qui traverse la Chine et l’Inde et à l’origine de certaines tensions entre les deux pays, le Colorado et le Jourdain. Il passe dix jours à Maurice pour les repérages. Puis il reviendra au courant de l’année pour prendre les photos et se rendra aussi à Agaléga et à Rodrigues. Pourquoi ? « A Maurice, il n’y a pas de risques de tensions, de guerres de l’eau. J’essaie de montrer son importance, que ce soit l’eau douce ou salée. Il ne faut pas la polluer ou la gaspiller. L’histoire du gaspillage, c’est quand même assez courant, dans plusieurs grandes villes européennes, la situation est catastrophique. «  Il a été en repérage à Grand-Bassin, Roches-Noires, l’Île aux Aigrettes, avec des pêcheurs en mer, aux Salines, sur la plage publique de Tamarin et à Alexandra Falls, entre autres. »

Il faudra patienter jusqu’en 2018 pour en voir les résultats. Les organisateurs de Moris Dime prévoient une exposition itinérante pour les célébrations de l’Indépendance ainsi que la publication d’un livre sur le travail de Franck Vogel.