Le Premier ministre français Michel Barnier (droite) a jugé mercredi "très grave" la situation budgétaire du pays, dans une déclaration à l'AFP, alors que ses futurs partenaires de gouvernement ne veulent pas entendre parler de hausse d'impôts.
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Une réunion prévue mercredi à 10H30 (08H30 GMT) entre M. Barnier et des députés du groupe Ensemble pour la République (EPR), favorable au président Emmanuel Macron, pour discuter notamment de ce point, a été "reportée" selon l'entourage du Premier ministre. Aucune nouvelle date n'est prévue à ce stade.
Evoquant toujours le budget de la France, l'ancien commissaire européen précise avoir "demandé tous les éléments pour en apprécier l'exacte réalité".
"Cette situation mérite mieux que des petites phrases. Elle exige de la responsabilité", ajoute M. Barnier que le président Macron a nommé à Matignon le 5 septembre.
"Mon objectif est de retrouver le chemin de la croissance et de faire progresser le niveau de vie des Français, alors que nous sommes déjà le pays où la charge des impôts est la plus forte", poursuit le Premier ministre, qui se dit actuellement "très concentré sur la constitution prochaine d'un gouvernement d'équilibre" pour "traiter avec méthode et sérieux les défis" du pays.
De son côté, le premier président de la Cour des comptes française, Pierre Moscovici, a estimé mercredi que l'objectif fixé par le gouvernement sortant de ramener le déficit public à 5,1% du PIB (Produit intérieur brut) en 2024 n'allait pas pouvoir être atteint, les finances publiques étant fortement dégradées.
Auditionné devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, l'ancien ministre socialiste des Finances de 2012 à 2014 a cité notamment des recettes fiscales qui risquent d'être moins élevées qu'attendu, des dépenses des collectivités locales en hausse et des économies non réalisées.
Après sept années de baisses d'impôts, selon plusieurs sources au sein du camp présidentiel, Michel Barnier a récemment fait sursauter certains de ses interlocuteurs macronistes et de sa famille politique Les Républicains en évoquant une hausse des prélèvements, au nom d'une situation budgétaire étouffante, mais au risque de se priver de soutiens.
© Agence France-Presse
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