Franc-maçonnerie : journée portes ouvertes à la Respectable Loge de la Triple Espérance

La loge maçonnique La Triple Espérance, fondée en 1778, a ouvert les portes de son musée au grand public, samedi, pour marquer ses 240 ans d’existence. Thomy Morvan, le guide de la journée, a fait ressortir que la franc- maçonnerie « se porte bien à Maurice et qu’elle continue son ouvrage vers l’humanité et vers l’humain dans son ensemble, pour privilégier les rencontres entre les hommes et les femmes du pays ».

« La franc-maçonnerie n’est pas un cercle fermé, mais discret. Nous n’avons pas de secrets, comme on le prétend. Notre discrétion est dû au fait que nous avons chacun le droit à notre privé. Si une personne appartient à n’importe quelle institution, ou à n’importe quel groupe, c’est son droit fondamental de l’être. Nous avons choisi d’être dans la discrétion. D’où le fait que nous ne sommes jamais dans les médias et c’est peut-être ça le mal. Les gens ont une perception négative de cette discrétion et alimentent des rumeurs. Mais au fond, nous sommes connus », fait-il ressortir. Selon notre interlocuteur, « le seul critère à respecter pour être franc- maçon est un niveau d’éducation permettant la compréhension de la franc- maçonnerie ».

À ce jour, Maurice compte une quarantaine de loges anglo-saxonnes et francophones et quelque 1 500 à 1 600 francs-maçons. Les loges comprennent des maçons et différents niveaux dans la maçonnerie.

« La tenue de cet événement vise à démystifier tout ce qu’on dit de négatif sur la franc-maçonnerie à Maurice. Et en même temps, on donne l’occasion aux gens de visiter le musée pour comprendre qu’il y a eu des personnes très connues qui ont travaillé pour le bien-être de la société et du pays. Nous sommes des gens normaux et nous respectons les valeurs de la société. On ne cache rien. C’est tout simplement qu’on est discret », explique Harveen Chendriah, le président du comité organisateur.

L’ancien directeur du Mauritius Examinations Syndicate,  le professeur Lucien Finette, qu’on a rencontré en face de la loge, souligne qu’il est « important d’ouvrir les portes du musée de la franc-maçonnerie ». « La franc-maçonnerie est une société qui s’occupe de l’être humain. L’initiative de cette journée portes ouvertes, qui devrait être un rendez-vous annuel, nous donne l’occasion d’apprendre plus sur leur discrétion et de réaliser que ce sont des personnes qui aident la société d’une façon différente », dit Lucien Finette.

Deux autres « visiteurs », souhaitant garder l’anonymat, se sont livrés à Le Dimanche/L’Hebdo. Ils font ressortir que la journée portes ouvertes est l’occasion pour « dissiper les préjugés concernant la franc-maçonnerie ». Nos interlocuteurs se disent toutefois d’avis que « la franc-maçonnerie devrait ouvrir ses portes à toutes les couches sociales,  de l’éboueur à l’homme d’affaires, au lieu de se focaliser uniquement sur les élites socio-économiques de la société ».