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Frais d’examens du SC/HSC : la résistance s’organise

Les élèves participant aux épreuves du SC et du HSC s’en vont-en-guerre.

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Ils sont contre l’annonce du ministère de l’Éducation voulant que ceux n’ayant pas respecté un taux de présence de 90 % en classe s’acquittent des frais d’examens. Une conférence de presse est prévue jeudi matin à Port-Louis. Ils sont soutenus par des politiciens.

La décision du ministère de l’Éducation bute contre la résistance des élèves prenant part aux examens du School Certificate (SC), du Higher School Certificate (HSC) et du General Certificate of Education (GCE). Les autorités avaient émis une circulaire, le 2 septembre, pour aviser les responsables des collèges que les participants aux épreuves de Cambridge, qui n’ont pas respecté le taux fixé de 90 % de présence en classe du 1er janvier au 15 juillet, allaient devoir régler les frais d’examens au plus tard le vendredi 9 septembre. Des élèves sont montés au créneau pour faire part de leur frustration lundi. Et mardi après-midi, le ministère et le Mauritius Examinations Syndicate (MES) sont revenus sur cette décision. Ils ont annoncé un moratoire à fin octobre. Aussi, seules les absences au 15 juillet allaient être prises en compte.

Cependant, comme en début de semaine, les décisions des autorités ne font pas l’unanimité chez les élèves. Ils parlent de « mauvaise communication » et comptent faire entendre leur voix. Une rencontre avec la presse est prévue ce jeudi matin, au Centre social Marie Reine de la paix, à Port-Louis.

« Nous demandons la gratuité des frais d’examens pour tous », martèle Sahir, élève en Upper VI à l’Islamic College à Vallée-des-Prêtres. Comme lui, d’autres soutiennent que le ministère de l’éducation n’a pas su communiquer les modalités du taux de présence de 90 % imposé. Dev, qui fréquente le Curepipe College, soutient, lui, que tous les élèves ne sont pas en présence des mêmes informations.

Pour Aslam, qui fréquente un collège d’État de Beau-Bassin, la manifestation au collège Basdeo Bissoondoyal de Centre-de-Flacq, mercredi, n’est que le début. À noter que plusieurs véhicules, dont un de la police, ont été saccagés et des projectiles lancés un peu partout. Les collégiens s’étaient massés dans la cour du collège.

Pour ce qui est de la conférence de presse de ce jeudi, Aniis Rostom, porte-parole des élèves, affirme qu’il y aura deux ou trois représentants par collège et leurs parents. « Nous ne savons pas comment est calculé le taux d’absentéisme. Nous n’avons eu aucune communication officielle à cet effet. L’extension du délai à fin octobre est trop courte. De plus, ceux au bas de l’échelle ne pourront pas s’acquitter des frais d’examens et ne vont pas bénéficier d’une aide sociale », dit-il. 

Politisation de la lutte

Par ailleurs, Shakeel Mohamed devrait être aux côtés des élèves à Port-Louis. « Les jeunes ont été bernés. Légalement, le gouvernement a tort dans ce qu’il fait », dit le député de l’opposition. Il explique que le gouvernement a pris une décision unilatérale, alors qu’il avait promis, dans son manifeste électoral, que les frais d’examens de tous les enfants seraient payés. « C’est moralement condamnable », dira le député travailliste.

Vasant Bunwaree et Steve Obeegadoo, deux anciens ministres de l’Éducation, ont aussi pris position dans cette affaire. Dans leurs conférences de presse respectives, mercredi, ils ont souhaité que les autorités revoient leurs décisions, tout en encourageant les élèves à se concentrer sur leurs examens.

Selon Vasant Bunwaree, les procédures d’inscription sont bouclées auprès de Cambridge International Examinations. « Le délai de paiement étendu à fin octobre est illégal », dit-il. L’ancien ministre demande aux autorités de se poser les vraies questions sur l’absentéisme. Il est temps, estime-t-il, « de mettre sur pied un programme d’études approprié pour encourager les élèves à se rendre à l’école régulièrement ».

De son côté, Steve Obeegadoo réclame « l’annulation du délai de paiement ». Le président de la commission Éducation du MMM fait appel au Premier ministre pour repousser cette mesure à l’année prochaine après des discussions appropriées. Il affirme que la méthode de communication du ministère de l’Éducation n’est pas adéquate. L’ancien ministre condamne la façon de faire du ministère de l’Éducation, affirmant que c’est « injuste envers les élèves » qui sont à deux semaines des examens. Steve Obeegadoo déplore « le système mis en place pour le décompte des absences ».

 

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