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Frais d’ examens du SC/HSC: Des collégiens s’élèvent contre la nouvelle mesure

La dernière circulaire du ministère stipule que la subvention des frais d’examens du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) s’applique à ceux ayant respecté un taux de présence de 90 % du 11 janvier à mi-septembre. Cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Plusieurs collégiens ont manifesté le vendredi 9 septembre.

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Pas d’animosité au collège Royal de Curepipe

Les royalistes ont manifesté dans le calme contre la manière de faire des autorités.

C’est dans le calme qu’a eu lieu la manifestation au collège Royal de Curepipe (RCC). À 11 heures, un groupe d’élèves, munis de pancartes, s’est rassemblé à l’entrée de l’établissement. Ils se disent en faveur de l’introduction d’une mesure pour contrer l’absentéisme. Ce qu’ils déplorent, en revanche, c’est la manière de faire des autorités. « Nous ne sommes pas contre le gouvernement. Nous voulons tout simplement que cette mesure soit introduite avec plus de flexibilité.

L’absentéisme est certes un réel problème dans les collèges. Mais il faut trouver des solutions moins drastiques », explique Girish Unrodee, le porte-parole des élèves. Leur principale préoccupation est l’annulation de la circulaire émise par le ministère le jeudi 8 septembre. Celle-ci stipule que les élèves n’ayant pas respecté un taux de présence de 90 % du 11 janvier à mi-septembre ne bénéficieront pas de la subvention de l’État pour les frais d’examens du SC et du HSC. 

En ce qui concerne l’hypothèse selon laquelle les enseignants ne travailleraient pas, les manifestants soutiennent, à travers leur porte-parole, que cet argument est faux. « Il y a toujours deux sons de cloche. C’est impossible pour les enseignants d’assurer un support individuel durant les semaines précédant les examens. Ceux qui peuvent travailler de chez eux doivent pouvoir le faire, car cela diminue la pression exercée sur les enseignants », souligne Girish Unrodee. Il estime, en outre, qu’il faut trouver des moyens pour améliorer la communication entre le ministère de l’Éducation, le rectorat et les élèves.

Sir Leckraz Teelock SSS: Le dialogue privilégié 

Une rencontre a eu lieu, le vendredi 9 septembre, entre les parents, les enseignants et l’administration du collège Sir Leckraz Teelock SSS, à Centre-de-Flacq. L’objectif : réfléchir sur les marches à suivre dans un climat de dialogue. Pour Yogesh Panday, le recteur de l’établissement, il est important de privilégier le dialogue, en réunissant les parties concernées autour de la même table. « Le but n’est pas de faire du désordre. Cela ne sert à rien. Il faut s’asseoir et réfléchir comme des gens civilisés », conclut-il. 

Dunputh Lallah SSS: Les filles plus déterminées que jamais 

Au  SSS Dunputh Lallah,les filles sont déterminées à aller jusqu’au bout de leur action.

«Minis pe sanz koze koumadir li pe sanz linz. Pa zwe ek nou lavenir », scandaient des élèves du Dunputh Lallah State Secondary School. Un groupe de filles s’est rassemblé dans la cour de l’établissement. Adiba Camal Isaib, la Head Girl, déplore les tergiversations des autorités concernant la subvention des frais du SC et du HSC. « Nous ne pouvons pas être pénalisées pour l’incompétence des autorités. Si le ministère est incapable de trouver une solution, ce n’est pas aux élèves de payer les pots cassés. C’est difficile de travailler dans un tel stress », explique-t-elle. Elle souligne que les élèves ne céderont pas. « Nou pa pou aret la. Nou pre pou desann dan lari pou manifeste kont sa linzistis la. » 

Queen Elizabeth College: «Pa vinn zwe ek nou lavenir»

Pour les filles du QEC, la dernière circulaire du ministère ne fait qu’aggraver la situation.

«Vire devire, nou pa pou paye » ; « Nou mem zot fitir, pa zwe ek nou lavenir »… Autant de slogans inscrits sur les pancartes des élèves de Lower Six et d’Upper Six du collège Queen Elizabeth, à Rose-Hill, qui ont débuté leur sit-in à 9 h 30. Leur but : exprimer leur désaccord face à la dernière circulaire émise par le ministère. 

La Head Girl de l’établissement est d’avis que la décision d’étendre la période jusqu’à septembre n’a fait qu’aggraver la situation. « Désormais, sur 157 élèves, nous sommes environ 133 à devoir payer les frais d’examens. Nous voulons avoir la version de la ministre et que cette mesure soit annulée », précise-t-elle.

Hanya Rajiack, élève en Upper six, soutient qu’il y a un manque de communication qui accentue davantage la confusion qui règne déjà. « Le ministère ne peut pas changer les lois du jour au lendemain. Il ne s’agit pas uniquement du paiement des frais, mais c’est aussi une question d’éthique. Certains parents ont les moyens, tandis que d’autres éprouveront des difficultés. C’est une forme de chantage, car nous nous sommes déjà enregistrées comme candidats aux Cambridge International Examinations. Si le ministère oppose une quelconque résistance, nous déciderons de la marche à suivre », fait-elle valoir.

John Kennedy College: «Nou pa pou paye

La direction ne leur avait pas donné la permission de tenir un sit-in. Mais après avoir recueilli 500 signatures sur pétition, les quelque 50 élèves de SC et de HSC du collège John Kennedy ont été autorisés à manifester, selon les dires des collégiens. Ils se sont massés dans le kiosque de l’établissement vers 11 h 30. Et ils ont été catégoriques : « Nou pa pou paye. » 

Ils n’ont eu de cesse de le marteler, tout en scandant d’autres slogans tels que « linzistis nou pa le ». « Le gouvernement ne peut pas nous imposer de payer. Si nous avons été absents, c’est que nous avions des raisons de le faire. Nous fréquentons un collège technique et nous avons donc beaucoup de projets à réaliser. Nous devions le faire à la maison. Nous ne sommes pas d’accord avec la mesure du ministère », a lancé un des manifestants. 

La direction du collège était présente pendant toute la durée de la manifestation. Le mot d’ordre était de contenir le rassemblement pour éviter tout dérapage. Quelques parents sont venus récupérer leurs enfants dans la matinée. Une voiture de police était aussi sur place.

Dans le Nord: Vive tension au collège d’État Droopnath Ramphul

Les manifestantes du Droopnath Ramphul demandent à la ministre d’assumer ses responsabilités.

Le mécontentement était à son comble, le vendredi 9 septembre, au Droopnath Ramphul State College, à Calebasses, et au Lady Sushil Ramgoolam State Secondary School, à Triolet. Brandissant des pancartes, des collégiennes ont exprimé leur désaccord face à la mesure des autorités de ne pas subventionner les frais d’examens du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) de ceux qui n’ont pas eu un taux de présence de 90 % du 11 janvier à la mi-septembre. 

« Nou pa dakor. Nou pa pou paye. Devire mam », ont scandé les élèves du collège Lady Sushil Ramgoolam qui se sont massées devant le portail de leur établissement. Dans la foulée, elles ont réclamé la démission de la ministre de l’Éducation Leela Devi Dookun-Luchoomun. À l’instar de Natasha qui est en Upper Six. « Le gouvernement nous avait fait croire qu’il penserait toujours au bien-être de la société. La ministre de l’Éducation n’est pas solidaire des élèves. Elle doit démissionner », a-t-elle lancé. 

Des parents étaient aussi présents pour soutenir leurs enfants. Sans compter des policiers dont la présence n’est pas passée inaperçue à Triolet.  

La tension était également palpable au Droopnath Ramphul State College. Plusieurs élèves se sont regroupées dans la cour de l’établissement pour manifester leur mécontentement. Jaya, l’une d’elles, explique que les collégiennes désapprouvent la façon de procéder du gouvernement. « Durant le troisième trimestre, certains travaux et les révisions se font à la maison. La ministre doit assumer ses responsabilités », a-t-elle lâché. 

 

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