Forum-débat sur le niveau d’anglais: notre système éducatif est à revoir

La qualité de la langue anglaise est en déclin à Maurice. Pour inverser cette courbe, les participants au forum-débat sur le thème « The Decline of the English language in Mauritius and Proposed Measures », tenu lundi, préconisent une refonte du système éducatif. Le forum-débat organisé par la English Speaking Union (ESU), en collaboration avec l’université d’Aberystwyth, était intitulé « The Decline of the English language in Mauritius and Proposed Measures ». Il cadre avec la Journée internationale de la langue anglaise observée le 23 avril. Des représentants du Mauritius Institute of Education (MIE), du Mauritius Examinations Syndicate (MES), du British Council, de l’université de Maurice et du ministère de l’Éducation y participaient. Pour les participants, les principaux facteurs qui expliquent le déclin de la langue anglaise sont le manque d’exposition et la façon dont cette langue est enseignée. C’est ce qu’a affirmé Toshanand Beekarry, Research Officer au MES. « Le niveau de l’anglais baisse. C’est un fait. Il n’y a qu’à voir le nombre de candidats aux examens internationaux qui parviennent à décrocher une distinction dans cette langue. La raison est que notre système reste focalisé sur les examens. Nous avons la fâcheuse tendance à viser la quantité au détriment de la qualité », explique-t-il. Helina Dookhee, Lecturer au MIE, a souligné qu’il existe « une certaine ambiguïté » quant au statut de la langue anglaise à Maurice. « L’anglais est toujours notre langue officielle. Toutefois, elle n’est pas utilisée pour la communication quotidienne. Elle est considérée comme une langue étrangère qu’il faut apprendre pour réussir à l’école. Au niveau du MIE, nous renouvelons constamment nos méthodes afin de permettre aux enseignants d’exposer leurs élèves à la langue anglaise. La réforme de notre système éducatif va permettre l’entrée en vigueur de nouvelles méthodes d’enseignement. L’accent sera mis sur la communication», dit-elle. Il n’y a pas 36 solutions pour changer la donne, souligne pour sa part le Dr Satish Mahadeo, Associate Professor à l’université de Maurice. Selon lui, il faut avant toute chose revoir la formation des enseignants. « L’anglais doit être enseigné comme une langue et non comme un sujet quelconque. L’enseignement d’une langue est bien plus complexe. Il faut aussi donner le champ libre à la créativité en allant au-delà des méthodes traditionnelles », insiste-t-il.