L’emploi sur les navires est de plus en plus régulé. Des marins sont cloués à terre, car ils ont besoin de renouveler leurs livrets de marin. La raison : la liste d’attente de la Mauritius Maritime Training Academy (MMTA) compte 600 personnes et l’institution ne peut accueillir que 100 élèves à la fois.
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Durant la première semaine de décembre, une centaine d’étudiants entameront leurs cours afin de se trouver un emploi sur un navire. « Il y a un très grand engouement », affirme le ministre de la Pêche, Prem Koonjoo, que nous avons sollicité dans les couloirs du Parlement. Pendant ce temps, des marins ne peuvent reprendre la mer, à moins d’obtenir leur précieux livret.
Des compagnies étrangères exigent que ce document soit délivré par le pays d’origine du marin. Donc, depuis cette année, les aspirants marins et marins confirmés, dont le livret est arrivé à terme, doivent s’enregistrer auprès de la MMTA et sont placés sur liste d’attente. Jusqu’ici, ils pouvaient obtenir leur livret à l’étranger ou sur le navire qui les emploie, ce qui leur permettait de remonter à bord très vite.
Or, certains, comme Raja, se plaignent. Il est cuisinier sur des paquebots depuis 2013. Toutefois, lorsqu’il est rentré au pays l’an dernier, il a décidé de faire une pause avant de reprendre la mer. Il aurait dû quitter le pays le 27 novembre pour rejoindre la Méditerranée, mais il se retrouve coincé. « Il me faut renouveler mon livret de marin et il n’y a pas de place à la MMTA » Le cuisinier a dû annuler son voyage, appeler son agent pour l’informer qu’il ne pourra faire le déplacement et pour finir, il a dû rembourser son billet d’avion. La seule solution : recourir à une école navale privée sise également à Pointe-aux-Sables. Sauf que là, il faut débourser une importante somme d’argent, chose qui n’est pas possible pour Raja. Il doit donc être patient, car il a été placé sur liste d’attente.
« Pourtant, le renouvellement du livret se fait après une semaine de formation », affirme un haut fonctionnaire du ministère de la Pêche. Le livret est valide pour cinq ans et se renouvelle automatiquement si le marin a navigué durant 12 mois au cours de ces cinq années. Au cas contraire, il devra tout recommencer. Or, le ministère exige que ses marins obtiennent leurs livrets à Maurice, car, dans le passé, plusieurs « faux » livrets ont été présentés par des marins qui affirmaient avoir obtenu une certification à l’étranger ou sur un navire. « Nous exigeons une authentification dans ces cas », affirme le haut fonctionnaire. Pour éviter de tels cas, les aspirants marins sont appelés à s’enregistrer à la MMTA.
De son côté, un responsable d’une agence de recrutement affirme que de plus en plus de compagnies exigent un livret délivré par le pays du marin. Ce qu’ils appellent un Homeland Sea Book facilite le travail des compagnies et des agents recruteurs. Certains pays ne laissent entrer que les marins qui sont en possession de ce Homeland Sea Book. Dans ce cas, les agents doivent trier et n’envoyer que les marins munis de ce document sur les navires. Avec un livret délivré par la MMTA, il n’y aurait pas eu de triage.
C’est pourquoi le gouvernement canalise les aspirants marins vers la MMTA. D’ailleurs, la liste d’attente compte 400 élèves provenant du programme du Human Resource Development Council (HRDC), qui sont actuellement à l’école hôtelière. La MMTA offre quatre classes et, selon l’International Maritime Organisation (IMO), il ne faut pas plus de 25 élèves par classe. Soit, 100 élèves sur 22 jours de formation à la fois. Pour écouler la liste d’attente, il faudra au moins six mois. Une source de la MMTA affirme que des négociations sont en cours pour trouver d’autres locaux afin d’augmenter la capacité et réduire la liste d’attente.
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