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Forces extraparlementaires : à l’heure du grand saut vers le mainstream

Le PTr s’est présenté comme le parti voulant fédérer les forces parlementaires et extraparlementaires de l’opposition.

Le regroupement des forces politiques de l’opposition se fait petit à petit avec, pour objectif commun, de sortir le MSM du pouvoir. Mais aussi pour construire de nouvelles bases pour un pays en fin de cycle.

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Elles ont résisté, pendant plusieurs années, aux forces politiques traditionnelles. Mais des forces extraparlementaires et des activistes sociaux semblent donner une nouvelle impulsion à leur cheminement politique. L’idée première des nouvelles collaborations politiques qui se sont dessinées au cours des derniers mois, consiste à sortir le gouvernement du Mouvement socialiste militant (MSM) du pouvoir. 

Étant d’avis qu’une ligne rouge a été franchie par le parti au pouvoir depuis les dernières élections générales de 2019, c’est avec des partis politiques mainstream que ces forces extraparlementaires veulent à présent s’associer. Un des premiers partis politiques extraparlementaires à avoir décidé de faire le pas n’est autre que Rezistans ek Alternativ (ReA). Ce parti de gauche a, par conviction politique, voulu rester à l’écart des partis politiques traditionnels. Cependant, la donne a changé depuis novembre 2022, lorsque le parti est allé à la rencontre du Parti mauricien social démocrate (PMSD), du Mouvement militant mauricien (MMM), puis du Parti travailliste (PTr). 

« Nous avons, depuis le mois d’août de l’année dernière, mis une proposition sur la table. Nous sommes d’avis que Maurice est arrivé à une fin de cycle. Maurice a besoin d’un changement structurel et systémique. Il faut changer le système et apporter une transformation constitutionnelle majeure », explique Ashok Subron, de ReA. 

Selon ReA, poursuit-il, « deux lignes rouges ont été franchies ». Il cite l’affaire Kistnen, où, selon lui, « la police a maquillé un homicide en suicide ». Et Ashok Subron d’ajouter : « la crise constitutionnelle qui secoue le pays est une conséquence du franchissement de cette ligne rouge. Alors que la seconde ligne franchie porte sur la décision du Premier ministre d’obliger les candidats à déclarer leur appartenance ethnique lors des dernières élections. » 

C’est en ce sens, avance-t-il, que le parti de gauche a fait des efforts pour un regroupement des forces parlementaires et extraparlementaires. « Sur la base d’une transformation constitutionnelle majeure, les discussions qui ont été entamées autour de ce projet sont plus ou moins positives », explique Ashok Subron. 

« Nous proposons surtout d’aller aux prochaines élections générales avec l’idée qu’elles soient des élections référendaires pour les transformations constitutionnelles que nous souhaitons apporter. Nous proposons donc qu’après les élections générales, nous agissions comme ‘caretaker government’, tout en s’assurant de travailler sur les transformations que nous souhaitons apporter. Une fois tout cela mis en place au bout d’un an ou deux ans, nous allons vers de nouvelles élections générales », affirme Ashok Subron.

Alain Malherbes, qui s’est jusqu’ici illustré pour ses points de vue sur la situation maritime à Maurice, fait également partie de ceux qui pourraient prochainement se joindre à une force parlementaire. Il précise néanmoins en être encore au stade de la réflexion. « J’ai été approché par différentes formations politiques, comme le PTr, le Reform Party, Linion Pep Morisien, mais je n’ai pas encore pris de décision », fait-il savoir. 

Il rappelle, toutefois, avoir historiquement été proche du PTr, notamment à travers son oncle Clarel Malherbes, qui a été ministre sous les couleurs de ce parti. Qu’est-ce qui le pousserait à faire ce pas ? « À un moment, il faut savoir prendre des décisions. Rester seul et se battre indéfiniment n’est pas soutenable », dit-il.

Le PTr est justement une des formations politiques traditionnelles se présentant comme locomotive de l’opposition et souhaitant également rassembler les partis extraparlementaires et émergents. « La priorité des priorités est de fédérer. Les partis politiques mainstream doivent être à l’écoute de la société civile. Nous avons été attentifs aux derniers sondages politiques, qui ont révélé que 40 % des Mauriciens ne se retrouvent pas dans les partis mainstream. C’est pour cela que nous voulons fédérer dans l’intérêt du pays », avance le président du PTr, Patrick Assirvaden.

 

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