Fonds de pension de la SIC - Déficit actuariel de Rs 300 M : déduction de 5 % dans les revenus des Casinos de Maurice

Les Casinos de Maurice déduiront 5 % de leurs revenus afin de combler le déficit actuariel de Rs 300 millions repéré en 2015 dans le fonds de pension de la SIC. C’est ce que confirme le directeur Prem Beejane. L’assemblée générale annuelle des membres du fonds, le 24 juillet, promet d’être très animée.

Les 750 employés des divers casinos du pays, contribuant au fonds de pension, pourront dormir sur leurs lauriers. Depuis un mois, la State Investment Corporation (SIC) a installé un mécanisme visant à éponger graduellement les Rs 300 millions de déficit actuariel repéré en 2015 dans le fonds de pension de la SIC. Le mécanisme inclut une déduction systématique de 5 % des revenus des quatre casinos du pays.

Dans la pratique, disent les hauts cadres, « la somme déduite sera injectée dans le fonds de pension afin de combler le déficit actuariel qui perdure depuis des années ». Le mécanisme a été mis en  oeuvre en juin dernier et la direction s’attend à ce que cette déduction n’ait aucune incidence sur la profitabilité des casinos (toujours dans le rouge). La nouvelle direction envisage d’injecter Rs 50 millions pour donner un autre coup d’œil aux casinos et du coup, attirer les joueurs.

« Le déficit actuariel de Rs 300 millions a été découvert lors des analyses des experts qui ont lieu tous les trois ans. Les raisons avancées : le faible retour sur investissement dû à la situation des casinos de Maurice, le taux d’intérêt sur les dépôts bancaires et la hausse graduelle des salaires. C’est pourquoi l’argent n’a pu être injecté dans le fonds de pension », disent-ils.

Compensations sans contribution

Ce fonds, créé en 2002 par le responsable des ressources humaines, visait à offrir un temps de service, doublé d’une allocation mensuelle aux contribuables, cela en fonction de leurs salaires. Cette formule remplace le paiement du Lump Sum de 15 jours par année de service que l’employé perçoit à la fin de sa carrière. Le comité du fonds comprend des représentants de la SIC et des employés. Les décisions sont prises par la SIC, alors que le fonds est administré par une firme indépendante.

Prem Beejane, nouveau Managing Director de la SIC, sollicité jeudi soir, confirme le déficit actuariel de Rs 300 millions. « Mais tout est sécurisé. La caisse contient toujours plusieurs centaines de millions de roupies. Ce n’est qu’un déficit actuariel, autrement dit une projection sur l’avenir. L’actuaire de la SIC a tout simplement remarqué que les fonds seront dilapidés si nous continuons sur cette lancée. Il a, de ce fait, proposé que 5 % des revenus des casinos soient injectés dans le fonds de pension afin de combler le déficit », précise Prem Beejane.

Sollicité pour une réaction, Eddy Benoit, représentant syndical des employés, demeure injoignable malgré nos multiples appels.

Un ex-membre du conseil d’administration de la SIC explique que le déficit actuariel du fonds remonte à une quinzaine d’années. « Lors de la création du fonds de pension en 2002, il y avait des employés des casinos qui comptaient entre 20 et 30 ans de carrière. Ils n’y ont pas contribué, mais ont toutefois perçu leurs compensations et autres allocations. Ce n’est qu’en 2008 que la SIC a implanté le concept de contribution. Un autre facteur ayant contribué au déficit actuariel est le pourcentage que les employés doivent contribuer. Les salaires augmentent, mais leur contribution reste au même niveau », explique le haut cadre à la retraite.