Fond-du-Sac: élan de solidarité pour les sinistrés des inondations

Les pluies du 10 février ont fait beaucoup de sinistrés à travers l’île, notamment dans le Nord. L’équipe d’Xplik ou K est allée à la rencontre de ces familles pour leur exprimer son soutien. L’ONG Solaris, le député Sudesh Rughoobur, le président du conseil de Pamplemousses Deeraj Sookur et Goorooduth Chuckun du conseil de Rivière-Du-Rempart étaient aussi présents. Une centaine de personnes étaient réunies devant le Centre de lecture et d’animation culturelle de Fond-du-Sac (CLAC). Tous témoignent du malheur qu’ils ont vécu lors des grosses averses. à l’instar d’Indirah Seeboruth, âgée d’une cinquantaine d’années. « Les minutes étaient comptées. Je devais choisir entre ma vie, mes effets personnels ou les animaux que j’élève. J’ai sauvé mes animaux, car ils me permettent de survivre. Hélas, je n’ai pu sauver que cinq volailles et deux sacs de nourriture que j’ai payés à Rs 900 », confie la quinquagénaire. Comme elle, beaucoup ont dû abandonner leurs meubles et appareils électroménagers. « Mes parents étaient seuls à la maison. Mon père est alité depuis des années. Mon frère et moi étions au travail quand la maison a été inondée. Je ne sais pas par quelle force divine ma mère a pu tirer mon père hors de la maison. Des voisins lui ont prêté main-forte », raconte Premanand Shewhorak, âgé de 38 ans. « C’est du déjà-vu. Plusieurs logis ont été inondés », tempêtent certaines familles, rappelant le drame vécu en 2013. « Malgré les mesures, nous voilà de nouveau sinistrés. » Pour Sita Seegoolam, difficile d’évaluer le montant exact des dégâts à son domicile. « Mon fils, qui souffre d’insuffisance rénale, est sous dialyse. Il perçoit une allocation de Rs 5 000. Sa fille étudie à l’université et son épouse est femme de ménage. Comment fera-t-il pour remplacer tous leurs effets endommagés ? » se demande cette grand-mère.

Rs 12 millions : « Just peanuts »

Pour Deeraj Sookur, président du conseil de  Pamplemousses, les Rs 12 millions promises aux 18 villages par les autorités seront insuffisantes. « Depuis 2012, une enveloppe de Rs 5 millions a été mise à notre disposition pour l’entretien des drains, dans des lieux jugés prioritaires. Pour les accumulations d’eau, il faut aussi blâmer les planteurs qui se sont opposés à la construction de drains sur leurs terrains. » Il ajoute que le conseil fait de son mieux pour entretenir les drains. « Deux semaines avant les inondations, nous avons reçu Rs 1 million pour ce faire, plus Rs 200 000. »

Rivière-du-Rempart affecté

La région de Rivière-du-Rempart n’a pas non plus été épargnée. Les familles sinistrées montrent du doigt un supermarché. Elles allèguent que le mur de la clôture est tellement haut que l’eau de pluie ne parvient plus à être acheminée jusqu’au puits d’absorption. « L’eau stagne et finit par inonder les maisons situées plus bas », témoigne Claude. Idem pour les demeures de Camp-Carol, à Grand-Baie.

Pour l’indépendance des conseils

Deeraj Sookur estime que les conseils ne peuvent attendre, à chaque fois, que le ministère des Finances décide de leur sort. « Des Rs 72 millions octroyées à 19 villages, seules Rs 10 millions ont été consacrées aux drains et aux puits d’absorption. Tout le monde évoque le défaut d’entretien, mais la Road Development Unit doit assumer ses responsabilités. Elle doit bâtir des drains assez larges pour évacuer l’eau. Le ‘Morcellement Board’ a son rôle à jouer. Avant d’approuver les travaux, il devrait considérer tous ces points. Les citoyens aussi ont leur part de responsabilité. »

Des familles dans la misère

« Après ce coup de la nature, c’est un retour à la case départ pour beaucoup de familles », explique Avinash Teeluck, de l’ONG Solaris. « Nous tentons de réunir un maximum de fonds et de trouver des donateurs pour leur offrir des matelas, des lits et des armoires. »