Scène de désolation mercredi matin, après les averses torrentielles qui se sont abattues sur l’île dans la journée et la soirée de mardi. Alors que les habitants s’affairaient au nettoyage, ils ont été visités par le ministre Ashit Gungah. Les habitants ont haussé le ton envers lui pour exprimer leur mécontentement. Le ministre a dû quitter les lieux sous forte escorte policière.
Plusieurs habitants se sont réveillés mercredi matin pour constater les dégâts, d’autres n’ont pas fermé l’œil de la nuit. Suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Nord de l’île, Fond-du-Sac figure parmi les endroits les plus touchés. Plusieurs sinistrés, certaines familles évacuées et plus d’une cinquantaine de maisons ont été inondées et surprises par la montée subite des eaux.
PPS Ramkaun : «Projet au coût de Rs 300 M»
Le projet n’est pas un petit projet : il coûtera environ Rs 300 millions. L’idée actuelle, pour éviter que ce même scénario ne se reproduise, c’est de construire un ‘cut-off drain’. Pour cela, il faut un terrain et il n’y a pas de terrain en possession du gouvernement à cet endroit. Par conséquent, il a fallu passer par le ministère du Logement et des Terres pour faire l’acquisition des terrains sur une distance d’environ 10 mètres. Selon un relevé, 96 propriétaires sont concernés par la procédure d’acquisition. Toutefois, tant que le terrain n’est pas acquis, aucun coup de pioche ne pourra être donné. En attendant, l’appel d’offres devrait être lancé d’ici la fin du mois.
Les habitants de Fond-du-Sac remontés contre le ministre Gungah : «Aret fer zistwar, ale»
« Dire li ale », « Aret fer zistwar ». Ce sont en ces termes que se sont exprimés certains habitants de la localité. Le ministre Ashit Gungah a eu du mal à calmer les esprits lors de sa rencontre avec les habitants. C’est vers 8h30 qu’Ashit Gungah, élu de la circonscription No 6 (Grand-Baie/ Poudre d’Or) s’est présentés aux sinistrés de Fond-du-Sac. Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des consommateurs ne s’attendait pas à faire face à de telles réactions. En effet, certains habitants réclamaient la descente du Premier ministre sur les lieux des inondations. « Nous avons un nourrisson de sept mois, c’est difficile de faire face à cette situation. Nous avons vécu la même chose il y deux mois de cela», confie une mère de famille. Pour sa part, un autre habitant déplorait la lenteur des procédures de la part du gouvernement. « C’est facile à dire que les procédures prennent du temps, on nous a promis la même chose il y a déjà trois ans », peste l’habitant.
Ashit Gungah : «Retard dû au refus des propriétaires de coopérer»
« Ce retard a été causé par les propriétaires refusant de céder une partie du terrain », expliquait le ministre Gungah. « J’ai rencontré certains propriétaires pour leur faire comprendre qu’ils seraient compensés s’ils donnaient leur terrain. D’autre part, malgré ces conditions, certains ont résisté et les procédures de ‘Compulsory Land Aquisition’ prennent du temps », explique-t-il. Il a tenu à rassurer que si toutes les procédures bougent, le projet pourra débuter d’ici trois mois.
Anil Baichoo ex-ministre des Infrastructures publiques : «Projet datant de 2013»
« Lors des premières inondations en 2013, l’Emergency Procurement Program a été mis en place pour un Work Order en deux phases, au coût de Rs 49, 898 385.33, alloué à Best Construct Co. Ltd. À cette époque, plusieurs habitants étaient d’accord pour céder une partie de leur terrain pour la construction de drains. Toutefois, après que les inondations se sont estompées, ces mêmes personnes n’étaient plus du même avis. Par la suite, les procédures de Land Aquisition ont été entamées, malheureusement cela prend du temps et nous avons aussi perdu le pouvoir ». Et l’ancien ministre d’ajouter : « Je suis triste pour ces habitants que l’acquisition n’ait pas été réalisée depuis quatre ans, gélant ce projet », conclut-il.
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