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Fonction publique: les implications du flexitime

Depuis l’année dernière, le flexitime a été lancé sur une base pilote dans certains ministères. Certains fonctionnaires s’en réjouissent, mais les horaires proposés n’enchantent pas tout le monde. Priscilla Sadien a abordé le sujet, mercredi, dans l’émission Talk of the Town. Les principaux points à retenir.

Qu’est-ce que le flexitime ?

Le flexitime est le réaménagement des horaires de travail, à la convenance des employés et des employeurs. L’univers des entreprises et des services a tellement évolué que l’introduction de ce concept est devenue une nécessité. D’ailleurs certaines entreprises l’appliquent déjà depuis un certain temps. « Le flexitime est une évolution dans le monde du travail qui n’est d’ailleurs jamais statique. Il cadre avec les “family friendly policies”. Il nous permet de réconcilier les obligations personnelles de l’employé avec celles du travail. Les besoins ont changé. Les pratiques dans les entreprises se sont aussi améliorées pour offrir un meilleur service. La technologie les a transformés. Pour qu’une compagnie puisse opérer comme il se doit, il est impératif de réaménager les heures de travail », souligne Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius.

Base pilote

Le flexitime a été lancé sur une base pilote au ministère de la Fonction publique l’année dernière. Le concept, pour l’heure optionnel, a été étendu dans cinq autres ministères depuis janvier dernier : Agro-industrie, Éducation, Jeunesse et Sports, Environnement et le département de Registrar General. « Les fonctionnaires, en accord avec le management, peuvent choisir la tranche horaire qui leur convient. Si ce projet pilote fait ses preuves, il sera étendu dans tous les ministères », indique Satish Lutchmun, directeur des ressources humaines de la Fonction publique.
Les horaires proposés
  • 8 heures à 15 h 15
  • 8 h 45 à 16 heures
  • 9 h 15 à 16 h 30
  • 9 h 45 à 17 heures.
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Avantages

Le fonctionnaire a le choix de venir travailler à l’heure qui lui convient, en accord avec son supérieur. Il peut mieux concilier vie professionnelle et personnelle. Extension des services après les heures habituelles, dans l’intérêt du public. Moins d’embouteillage sur les routes. « Ce concept permettra dans une certaine mesure de diminuer le trafic routier, car tous les fonctionnaires n’iront plus travailler à la même heure», indique le directeur des ressources humaines de la Fonction publique. Le fonctionnaire travaillera en toute quiétude à l’heure qui lui convient, n’est plus obligé d’être sous pression parce qu’il est en retard à cause de l’embouteillage

Inconvénients

Possibilité de conflits entre les fonctionnaires qui ne parviennent pas à s’entendre sur leurs horaires. « Que se passera-t-il par exemple, si tout le monde dans un département choisit les mêmes horaires ? Et dans le cas d’une secrétaire, que se passera-t-il si elle décide de venir tôt alors que son supérieur veut venir plus tard ? Comment le travail va-t-il se faire dans ce cas ? », s’interroge Radhakrishna Sadien, président de la State Employees Federation. Aucune garantie qu’un officier arrive à l’heure convenue au travail, vu que cela ne dépend pas de lui, mais de la circulation. Problème d’insécurité dans le pays. Selon le syndicaliste, les fonctionnaires risqueront de se faire attaquer dans les rues lorsqu’ils rentrent chez eux après les heures, vu l’ampleur de l’insécurité. Satish Lutchmun précise qu’il y a eu une première prise de contact avec le commissaire de police pour aborder la question. Certains fonctionnaires utilisant le transport en commun risquent d’avoir des soucis de transport lorsqu’ils rentrent chez eux plus tard l’après-midi. Le directeur des ressources humaines de la Fonction publique donne l’assurance qu’il y a des pourparlers actuellement à ce sujet avec le Road Transport Commissioner.

Dialogue et consensus

La communication est une condition sine qua non lorsqu’on introduit le flexitime. C’est ce que pense Pradeep Dursun. Pour le COO de Business Mauritius, imposer de nouveaux horaires aux fonctionnaires ne mènera nulle part. « Il faut avant tout que le fonctionnaire soit convaincu des avantages de ce nouveau système de travail. Pour cela, la communication est primordiale », insiste-t-il. Quant à Radhakrishna Sadien, il précise que le flexitime ne peut être imposé puisque le PRB recommande l’implication de tous les syndicats avant toute prise de décision concernant ce concept. « Il faut qu’il y ait des consultations entre toutes les parties concernées. Si ce concept est en faveur des fonctionnaires, nous allons l’accepter. Car nous sommes conscients que nous devons offrir un service plus efficace aux membres du public », souligne de son côté Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du secteur public.

Résultats déjà positifs

Selon Satish Lutchmun, les résultats sont déjà positifs dans les ministères où a été introduit le flexitime sur une base pilote. « Il y a eu une amélioration en termes de productivité. L’officier qui vient tôt n’est pas stressé sur la route à cause de l’embouteillage. Il part aussi tôt pour mieux s’occuper de sa famille et de ses affaires personnelles. Il y a un moins de pression sur lui », affirme-t-il.  
 

Pas une panacée !

Le flexitime ne pourra pas régler tous les problèmes. Tel est l’avis de Pradeep Dursun. « Le flexitime n’est pas une panacée ! Par exemple, il n’y a aucune garantie qu’il aidera à régler le problème de congestion routière. Pour cela, le développement des infrastructures est nécessaire ! Je pense aussi que ce concept ne pourra pas être étendu à tous les ministères et ne pourra pas concerner tous les fonctionnaires. Car il faut tenir en ligne de compte certaines réalités, notamment la nature des services proposés par certains ministères », souligne le COO de Business Mauritius.
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