Fonction publique : le secteur éducatif dope les statistiques de l’emploi des femmes

Les derniers chiffres sur l’emploi des femmes dans la fonction publique semblent positifs, avec 37 % occupant des postes à responsabilité. Mais, si on regarde ces chiffres de plus près sur plusieurs années, on découvre qu’il s’agit, en fait, d’un faux progrès. 

La proportion de femmes, occupant des postes plus élevés dans la fonction publique, a augmenté selon le dernier bulletin de Statistics Mauritius. Le chiffre est passé de 20 % en 1997 à 37 % en 2017. Toutefois, on ne peut que tempérer cette impression de grand progrès quand on regarde de plus près la situation de l’emploi des femmes dans le secteur public en général. On se rend alors compte que le nombre de femmes employées augmente essentiellement grâce à un seul secteur.

Statistics Mauritius a compilé, en détail, les différents postes dans le secteur public de 1997 à 2012. Premier constat : la courbe de l’emploi total des femmes occupant des postes à responsabilité dans la fonction publique (en rouge) suit de près celle des maîtresses d’école et maîtresses d’école adjoints. C’est donc le changement dans le nombre total de ce grade qui influence le plus le nombre total de femmes à des postes importants dans la fonction publique. Elles sont au nombre de 552 sur un total de 754, soit 73,2 %. L’éducation primaire dope donc les chiffres de l’emploi des femmes à des postes importants dans la fonction publique. 

Progrès

On note des progrès considérables au fil du temps pour deux postes uniquement : les Director/Manager qui passent de 33 à 118 et les Second Secretary dans les ambassades qui passent de 4 à 13. Ailleurs, le constat est affligeant. De 13 Permanent Assistant Secretary en 1997, on passe à 22 à peine en 2012. Les 14 rectrices passent à 26. L’unique ambassadrice de 1997 passe à 3 en 2012. 3 First Secrety deviennent 6. Les deux Senior Chief Executives de 2007 sont au nombre de 4 en 2012.

Si on descend d’un niveau pour regarder de plus près celui de l’emploi des professionnelles dans le secteur public, c’est le même constat : ce sont les Education Officers, à savoir les enseignantes, qui influencent le plus la courbe de progression de l’emploi total des femmes à ces postes. Pour cause  : de 479 enseignantes en 1997, le pays est passé à 1  749 en 2012. Le volume a plus que triplé.

Les femmes ingénieurs qui sont passées de 2 à 12 et les pharmaciennes de 3 à 10, sont les deux seules autres postes auxquels le nombre de femmes a triplé. Pour le reste, on retrouve les médecins (106 à 211), les dentistes (11 à 21), les analystes (17 à 43), les scientifiques (26 à 24), les juges (3 à 8), les magistrates (12 à 25), les statisticiennes (8 à 19) et les comptables et auditeurs (14 à 36).