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Fonction publique: la santé et la sécurité laissent à désirer

Rashid Imrith cite plusieurs bâtiments, dont l’Emmanuel Anquetil Building, abritant les bureaux du gouvernement.
De l’eau qui filtre et qui endommage des ordinateurs, des bureaux où il fait une chaleur infernale ou d’autres où il règne un froid glacial, des ascenseurs souvent en panne… Les problèmes sont légion dans certains bureaux de l’État. Nombre de fonctionnaires, selon Rashid Imrith, travaillent dans des conditions difficiles. Carences. Le président de Fédération des syndicats du secteur public (Fssp) tire la sonnette d’alarme sur les problèmes liés à la santé et la sécurité dans la Fonction publique. Il souhaite qu’un inventaire soit effectué pour « faire un état des lieux de la situation et prendre des mesures appropriées. » « La santé et la sécurité des fonctionnaires doit être l’agenda prioritaire du gouvernement », soutient le syndicaliste, avant d’ajouter qu’il a « malheureusement l’impression que tel n’est pas le cas. » Rashid Imrith cite le cas du bureau de la Sécurité sociale de Quatre-Bornes. Selon lui, lors des récentes pluies diluviennes, « l’eau a filtré à l’intérieur et deux ordinateurs ont été affectés. » Pour lui, il serait bon qu’un ‘risk assessment’ soit effectué pour éliminer tout risque d’électrocution. Il regrette que « rien n’ait été fait en ce sens. » Le syndicaliste dénonce aussi de gros problèmes liés à certains ministères dans la capitale. En premier lieu, il pointe du doigt le système d’aération. Il cite le cas du bâtiment Emmanuel Anquetil, où il n’y a pas d’ouvertures ou presque. « Les ouvertures sont presque inaccessibles et les employés peinent pour les ouvrir. » Il parle aussi des bureaux dépourvus de fenêtres à la Victoria House, siège du ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi. Il avance que « le système d’aération dans ces bureaux dépend uniquement de l’air conditionné. Malheur aux fonctionnaires en cas de coupures de courant. Leurs vies deviennent un enfer avec la chaleur. »

Air glacial

Le dirigeant syndical cite aussi le bâtiment d'Air Mauritius, où se trouvent plusieurs ministères. Le système de climatisation prend du sous-sol et monte vers les bureaux aux étages supérieurs. Les bouches d'aération ouvrent sur le parquet sous les tables occupées par les fonctionnaires. Il avance avoir reçu des plaintes venant des employés qui sont constamment incommodées par l'air glacial qui émane sous les tables. Le syndicaliste parle aussi de la salle de conférences d'un ministère, où ceux participant à des sessions de travail sont incommodés par l'air climatisé qui leur tombe directement sur le dos. Dans certains ministères, dit-il, l'on se contente de passer un coup de balai sur les moquettes au lieu d'utiliser l'aspirateur pour les nettoyer. Il cite, à cet effet, un bâtiment occupé par un important ministère et se trouvant dans les hautes Plaines-Wilhems. Il y a deux semaines, les officiers du département Health & Safety ont dû y être dépêchés, car « les bureaux étaient infestés de parasites. » Le dirigeant syndical explique aussi que les ascenseurs sont souvent en panne. Ils n’auraient, selon lui, pas de certificat de maintenance comme l'exige la loi. Quand ils ne fonctionnent pas, les officiers sont contraints de prendre les escaliers. En décembre dernier, un officier a eu un malaise dans les escaliers et a dû être conduit à l’hôpital. Rashid Imrith dénonce aussi le fait que les toilettes de certains ministères ne sont pas pourvues de papier toilette. Selon lui, les fonctionnaires sont contraints de transporter leurs propres papiers ou savonnettes. Il déplore l'absence de chaises ergométriques. Ce qui explique, dit-il, que ceux qui travaillent sur les ordinateurs se plaignent souvent de douleurs au dos. Il pointe du doigt certains bureaux et, non des moindres, où des fils électriques traînent à même le sol, mettant ainsi en danger la sécurité des employés. Le président de la Fssp souhaite un amendement de l'Occupational Safety & Health Act de 2005 afin que le gouvernement, en tant qu'employeur, puisse être poursuivi devant la justice pour entrave à la santé et la sécurité des fonctionnaires. Pour Rashid Imrith, si le gouvernement veut que les fonctionnaires participent pleinement au développement du pays suivant la Vision 2030 du Premier ministre, « il doit non seulement leur donner les outils nécessaires, mais aussi veiller à ce qu'ils travaillent dans les meilleures conditions possibles. » Il lance ainsi un appel pour le recrutement d’au moins 200 nouveaux Health & Safety Officers pour renforcer la présente équipe.
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