Foire expo-vente à Madagascar : deux Mauriciens invitent les PME locales

Deux entrepreneurs mauriciens installés à Madagascar organisent une foire expo-vente à Antananarivo du 31 octobre au 5 novembre 2017. Dharmanand Dusoye et Sewraj Damree sont en ce moment à Maurice afin de finaliser l’inscription des entrepreneurs mauriciens et les procédures logistiques.

Installés dans la Grande île depuis une dizaine d'années, nos deux compatriotes se prévalent d’une parfaite connaissance des lieux qui, selon eux, offrent toutes les conditions nécessaires aux petits et moyens producteurs mauriciens afin de prospecter le marché malgache.

« Madagascar possède une classe moyenne et une bourgeoisie qui  recherchent des produits de haute gamme. À notre tour, nous pouvons importer de nombreux produits alimentaires comme les chocolats de qualité de même que des épices, au lieu de les importer de l'Europe et de l’Inde. C’est un commerce profitable aux deux pays. Il suffit de mettre sur pied des plateformes fiables et durables », indiquent-il.

La Mada International Trade Fair & Expo, qui se tiendra  au Parc des Expositions Forello Expo, se veut l’interface visible aux petits fabricants mauriciens, entre autres, pour se faire valoir à Madagascar. Selon eux, même à ce jour, à l’exception des grands groupes mauriciens présents sur la Grande île, la majorité des producteurs mauriciens connaît très mal la réalité sur place.

« On a vu des Mauriciens venus faire du business à Madagascar se faire ruiner dans des boîtes de nuit, ou se perdre au contact des personnes qui n’ont aucun accès à l’administration. Les Mauriciens doivent savoir qu’il faut s’adresser aux fonctionnaires durant les procedures administratives. Elles ne sont pas plus longues qu’à Maurice », précisent-ils.

Selon eux, il existe à présent un marché de quelque 3 millions d’acheteurs potentiels qui connaissent la qualité des produits ‘Made in Mauritius’. « Ce seul label est une garantie de qualité, les Malgaches le savent car, d’une part, nous sommes régulièrement bien notés par les agences de notation internationales, ensuite, parce que les travailleurs malgaches, eux-mêmes, sont employés dans des entreprises de textile mauriciennes, entre autres. Donc, ils savent que ce sont des grandes marques qui passent des commandes à Maurice », explique Sewraj Damree.

Captation de 25 % du marché

La captation de 25 % du marché des consommateurs en capacité d’acheter suffit pour rendre profitables des entreprises mauriciennes qui vendraient sur Madagascar. « Il faut cesser de penser que ce pays est complètement à terre, que l’économie va mal ou que l’insécurité est à chaque coin de rue. Si on se penche un peu sur la criminalité ou les violences de tout genre à Maurice, on conclurait que notre pays n’est pas fréquentable. Ce tableau suffirait pour faire fuir les touristes. Tout le monde commerce avec Madagascar, et Maurice devrait être un des partenaires prioritaires du pays, car nous sommes voisins et ce facteur reduirait le coût du fret ainsi que les délais de livraison », ajoute, de son coté, Dharmanand Dusoye.

Depuis leur arrivée à Maurice, les deux Mauriciens ont noué des contacts fructueux avec divers opérateurs dans le domaine de la logistique en vue de faciliter l’accès des articles des exposants mauriciens à Madagascar.

« Nous avons déjà finalisé des accords avec la société Ligentia, installée à la Cezama House à Port-Louis pour la partie logistique, c’est elle qui prendra à sa charge le convoyage et la réception des articles mauriciens à Antananarivo, alors l’agence Clavis Travel Bureau se chargera des billets d’avion. Du fait de l’appartenance de Maurice et de Madagascar au sein des blocs économiques régions comme la SADC et la Commission de l’Océan Indien, aucune taxe n’est imposée aux produits mauriciens  », fait valoir Sewraj Dussoye.

La société MegaVision, sise à Médine Mews, à Port-Louis, que dirigent ce dernier et Dharmanand Dusoye, est aussi engagée dans des études de marché à Madagascar, les deux entrepreneurs estimant que des études de pointe sont indispensables afin d’identifier des marchés niches.

Concernant le suivi de cette foire, les deux entrepreneurs expliquent que les fiches de participation ainsi que les informations sur les exposants, tels que les brochures et les siteweb mis à jour régulièrement, sont des instruments indispensables pour assurer d’une part la fiabilité des exposants mauriciens, mais aussi pour leur permettre de nouer sur le long terme des relations de travail.