Foire de Mahébourg : jeux de persuasion et trésors étalés

Les lundis, la foire de Mahébourg dévoile ses trésors dans un spectacle captivant où chaque étal révèle des merveilles à découvrir près du Waterfront.

Les lundis, c’est jour de foire à Mahébourg. En franchissant le pont Cavendish à Ville-Noire, une excitation palpable nous envahit à l’idée de plonger dans cette effervescence.

Une fois sur le Mahébourg Waterfront, nous pressons le pas pour admirer la mer et l’iconique « Mouchoir Rouge ». En ce temps venteux, les vagues dansent dans la baie avec des pirogues immobiles. Sur le bord, un pêcheur amateur est armé de la tête aux pieds contre la brise marine. Avec difficulté, il enfile un vers dans un hameçon et lance sa ligne d’un coup de maître dans l’eau pour attraper des poissons. Des touristes, carte de Maurice en main, se promènent pour découvrir ce village historique.

Après avoir pris l’air marin, nous nous dirigeons vers la foire de Mahébourg qui bouillonne de vie. Drapées comme des tableaux vivants, les tentes colorées révèlent un univers sensoriel riche où chaque étal offre un trésor unique. À notre arrivée, les bonimenteurs, véritables chefs d’orchestre de cette symphonie marchande, nous accueillent par leurs chants enjoués. Leurs stands sont une parade de merveilles débordant d’accessoires pour téléphones, d’ustensiles de cuisine astucieux et de faux bijoux scintillant sous les rayons du soleil comme de l’or. Nous nous laissons happer par l’animation vibrante.

Notre première halte nous conduit au stand du marchand de fruits confits de Mahébourg, très populaire pour ses « gato mervey ek satini ». Avec un sourire, il nous accueille : « Zot ti bizin vinn boner. Tou inn fini. » Devant notre mine triste, il nous propose de l’eau de coco fraîche. Nous découvrons également sa gamme surprenante de « confits », incluant des légumes comme des carottes et des chouchous. Nous trouvons des petites mandarines locales offrant une explosion de saveurs pour une poignée de roupies.

En poursuivant notre promenade, nous rencontrons « Iron Man », le vendeur de « glason rape ». L’idée d’un « glacon rape siro zanana ek disel pima » est séduisante, mais la fraîcheur mordante du froid nous détourne de cette tentation. Nous continuons notre exploration et découvrons un véritable bazar de babioles : tasses colorées, plats décoratifs et objets souvenirs aux mille détails capturant l’essence des artisans de Mahébourg. Face aux jeux de persuasion des bonimenteurs, nous jouons les touristes, éclatant tous de rire lorsque nous leur disons en créole : « Fer enn pri. »

La tentation est partout, mais nous choisissons sagement d’effectuer des achats réfléchis. Cependant, difficile de ne pas se laisser emporter par la nostalgie en achetant des gâteaux d’antan comme les « poutous », « adoursons » et « tekwa », surtout qu’ils ont été fraîchement préparés. À proximité, un vendeur de fruits nous propose des avocats mûrs à Rs 25, parfaits pour un guacamole maison. Nous découvrons également des myrtilles, des fraises et des mangues importées d’Égypte, un petit luxe que nous nous offrons pour nos smoothies quotidiens.

Les étals de légumes nous attirent ensuite avec leur variété éclatante. Nous profitons de l’occasion pour acheter des betteraves à Rs 15 l’unité, une véritable aubaine car elles se vendent trois à quatre fois plus cher en ville. Avec notre budget maintenant réduit à Rs 150, nous nous dirigeons vers le coin nourriture. Fidèles à la tradition, nous choisissons un « minn frir » à Rs 100, servi en un rien de temps. 

Assis sur un tabouret, nous rehaussons notre plat de sauce à l’ail et au piment, savourant chaque bouchée tout en observant le ballet des visiteurs en quête de bonnes affaires, pris dans les filets des bonimenteurs. Hommes, femmes et jeunes, tous habitués à leur métier, convainquent leurs clients comme des magiciens. Inévitablement, nous terminons notre visite de la foire de Mahébourg par un verre d’alouda, boisson incontournable de la culture locale.

Mahébourg avec sa foire animée du lundi, nous a offert une véritable célébration de la culture et de la communauté. Avec nos sacs remplis de trésors locaux, et un sourire empreint de bonheur d’avoir fait de bonnes affaires, nous regagnons la capitale.