Foire de l’Immigration : la désillusion des marchands face à la concurrence déloyale 

Dimanche après-midi morose. Si en cette période, les rues commerçantes grouillent de monde, tel n’est pas le cas du côté des marchands à la foire de la place de l’Immigration à Port-Louis. Les marchands casés par la mairie de Port-Louis « pe batt lamok ».

Pamela et Jameer ont du mal à cacher leur déception. En ce dimanche précédant la Noël, ces marchands ont du mal à écouler leurs marchandises. Et ils ne sont pas les seuls. S’il y a peu de visiteurs autour des étals, on note aussi que plusieurs marchands ont préféré vider les lieux « pou pa vinn perdi letan isi ». Jameer s’apprêtait, lui aussi, à partir quand nous l’avons sollicité. 

Le marchand déplore « la présence des marchands saisonniers venant d’autres villes qui s’installent sans crainte d’être arrêtés par la police ». « Ils placent leurs marchandises à même le sol aux abords de la gare routière juste à côté de la foire. Lorsque nous travaillions ainsi, on nous a fait comprendre que c’était illégal. Mais où sont les autorités aujourd’hui ? », se demande-t-il. 

Selon lui, les marchands de la foire ont beaucoup de mal à écouler leurs marchandises. « Les clients achètent avec les premiers marchands qu’ils voient. Marsan dan la fwar pe batt lamok », déplore notre interlocuteur. Cela pourrait les inciter à travailler dans la rue au risque de se faire pincer par la police et aussi de voir leurs marchandises être saisies. « Nou ena rant, nou ena fami pou nouri », fait-il comprendre. « Cette concurrence déloyale tue notre métier », dit Jameer. Il affirme que les autorités ont été informées de cette situation, mais « rien n’a été fait pour y remédier ». 

Non loin, deux groupes de policiers qui semblent ignorer les marchands installés sur le trottoir longeant la gare à proximité de la foire... 

Pamela abonde dans le même sens. Les marchands saisonniers plombent le travail dans la foire. « Le lord-maire avait donné la garantie qu’il n’y aura pas de marchands de rue et que tout le monde allait avoir une table dans la foire. Nous lui avons fait confiance. Aujourd’hui, ces marchands de rue nous empêchent de gagner notre vie », dit-elle. 

D’autres marchands n’ont pas souhaité faire de déclaration par peur de représailles.

Nous avons essayé d’avoir un commentaire du lord-maire, Mahfooz Moussa Cadersaib, à propos de cette situation, mais il est resté injoignable.