FLOP du Rallye contre la cherté des carburants : l’ACIM fustige la «popilasion mouton»

Le désintérêt des Mauriciens pour le rallye organisé par l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), hier, samedi 24 septembre, a été fortement critiqué par les organisateurs et les participants.

Les porte-paroles de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) ne se sont pas voilés la face autour du rallye organisé le samedi 24 septembre, dans les rues de la capitale, pour manifester contre la hausse des prix des carburants. Les déclarations des organisateurs ont parfaitement illustré le désintérêt des Mauriciens pour ce rallye. 

« Dimoun ki prefer al ekout lezot instans ek lot formasion politik, zot lib fer li. Me (l’ACIM) se sel organizasion ki pandan 2 lane lager pou ki pouvwar dasa ban Morisyen pa kontinielman erode », a déclaré Jayen Chellum, secrétaire général de l’ACIM, tout en lançant une pique aux Mauriciens : « Nou pa donn briyani. Nou sinpleman fer kitsoz pou fer kas res dan ou pos. »

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour comprendre que ce rallye n’allait pas rencontrer le succès des précédentes éditions. Alors que le coup d’envoi avait été annoncé pour 14 heures, les organisateurs ont dû attendre une trentaine de minutes dans l’espoir de voir grossir la foule. Mais c’était peine perdue. La classe politique, qui s’était engagée à participer au rallye de protestation, a pratiquement joué aux abonnés absents. Mis à part le député du Parti travailliste Arvin Boolell, aucun autre politicien n’était en vue.

Si le rallye organisé par l’ACIM le 28 mai dernier voyait les participants avancer à pas de fourmi dans leurs véhicules, le contraste en ce 24 septembre sautait aux yeux. Les quelques manifestants ayant accepté de jouer le jeu pouvaient circuler librement. Le mini-cortège de l’ACIM suscitait rarement la curiosité de ceux qui étaient présents dans la capitale. La plupart des personnes vaquant à leurs occupations personnelles n’avaient que faire de la manifestation. Si le rallye du 28 mai avait duré au moins trois heures, celui de samedi s’est terminé en un temps record. 

Pas plus d’une heure.

Visiblement déçus par le désintérêt des Mauriciens, les organisateurs ont préféré écourter le rallye pour reprendre la direction du point de rencontre, c’est-à-dire la rue Madame. Les organisateurs ont même décidé de ne pas se rendre devant le bureau du Premier ministre au Bâtiment du Trésor, où ils étaient censés remettre une lettre à Pravind Jugnauth, avec des recommandations autour de la structure du prix de l’essence. Interrogé à ce propos, Jayen Chellum a affirmé avoir préféré ne pas remettre la lettre samedi, en raison de l’absence du chef du gouvernement au pays. « Nous le ferons lorsqu’il sera de retour à Maurice », a-t-il répondu à la presse.

S’exprimant plus longuement sur la faible affluence du rallye, Jayen Chellum s’est livré à une analyse. « Enn parti la popilasion se ban mouton. Ils ont peur. Ils sont prêts à subir et ne vont pas réagir. Une autre partie de la population a des empêchements et subit par moments des pressions à l’intérieur de la famille, alors que le reste de la population est spectateur et préfère suivre sur les réseaux sociaux », a-t-il expliqué. 

Concernant ceux qui ont accepté de faire le déplacement, Jayen Chellum soutient qu’ils ont dans leur ADN cette envie de combattre toute forme d’injustice. « Ces gens qui ont accepté de venir ont, comme l’ACIM, un ADN de fighter. Nous n’avons jamais baissé les bras. Nous avons, depuis toujours, passé des messages importants. Ena dimoun zot pasif ek zot gete, ek pa fer nanie. Ce n’est pas grave, la société est ainsi faite », a-t-il avancé.

Sameer, de Quartier-Militaire : «Je suis frustré et révolté»

« Je suis frustré et révolté avec cette manifestation d’aujourd’hui. Je suis un opérateur et un citoyen, et l’ACIM a pris ses responsabilités pour pouvoir faire baisser le prix de l’essence. Malheureusement, c’est un flop et un fiasco. »