Faits Divers

Flirt et chantage : la 'mineure' soutire Rs 1 million au retraité

Loin de jouir d’une retraite dorée avec son pactole de plus de Rs 1 million, cet ex-fonctionnaire, sexagénaire et célibataire endurci, a voulu jouer au matamore en s’offrant des parties de galipettes avec une jeune fille soi-disant mineure. Celle-ci s’est avérée être une habile détrousseuse, lui soutirant, en moins de deux, tout son lump sum. Pour mener une vie de farniente aux frais du vieux briscard.

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Jouer au Père Noël au mois de mai est peu recommandable, même pour les beaux yeux d’une donzelle en détresse. C’est l’histoire de Nabeel (prénom modifié), cet ancien ambulancier qui se la coulait douce avec l’argent récolté pour sa retraite. Pas moins d’un million de roupies, sans femme ni enfant à charge. L’aubaine !

Mais, une rencontre fortuite va bouleverser son existence. Se laissant gagner par l’euphorie de pouvoir revivre une deuxième jeunesse, Nabeel est tombé pieds et poings liés dans l’escarcelle de Pricika, qui traînait les rues à la recherche d’une âme bienfaisante. Pour lui, 68 ans, c’est une belle touche. Pour elle, soi-disant 17 ans, c’est la vache à lait. Un vrai bingo pour les deux.

Ferrer le gros poisson demande de la patience. C’est ce qu’a fait Pricika, selon le sexagénaire à la police de Pamplemousses le mercredi 25 octobre, 2017. Cette jeune fille, âgée réellement, selon la police, de 19 ans, s’est fait passer pour une mineure éplorée, délaissée par ses proches quelques années plus tôt parce qu’elle était enceinte. Depuis, a relaté Pricika à Nabeel , elle vit au jour le jour, au gré du vent et au bon vouloir des Samaritains. Lorsque Nabeel la croise par hasard en mai dernier, il gobe tout le charabia qu’elle lui débite et, prenant pitié d’elle, il met la main à la poche.

Des Rs 100 du début, cette somme va grossir, contre services rendus bien sûr, selon ce qu’a dit Nabeel au chef inspecteur Nuckchady. : « La première fois que j’ai rencontré Pricika, elle m’a dit qu’elle avait des problèmes d’ordre financier. Je l’ai aidée de tout cœur. Puis, elle a monnayé les nombreuses relations sexuelles qu’elle a eues avec moi. Tout allait pour le mieux jusqu’à ce qu’elle a commencé à faire des siennes et à lorgner ma bourse et surtout mon lump sum. De là, ma vie est devenue un calvaire ».

Harcèlement

Commence alors pour Pricika l’opération visant à pomper le fric du vieux. L’astuce utilisée ? Vieux comme le monde : le chantage et le harcèlement, relate Nabeel  dans sa déposition : « Au départ, c’était de petites sommes, puis la jeune fille a commencé à prendre goût et m’a soutiré davantage. Comme j’étais quelque peu réticent, elle m’a appelé en me menaçant de me faire du tort en dévoilant que j’ai eu des rapports avec elle, alors qu'elle était encore mineure. J’ai pris peur et je me suis plié à ses exigences financières avoisinant Rs 540 000 et c’est son ami qui est venu récupérer l’argent de cette extorsion ».

D’où vient cette somme astronomique, lui ont demandé les enquêteurs ? Le vieux briscard explique : « J’ai travaillé durant de longues années comme ambulancier, j’ai touché mon lump sum. Sachant cela et, avec son esprit machiavel, Pricika a profité de ma crédulité, a joué avec mes sentiments d’homme célibataire et esseulé mais vivant aisément, pour me faire chanter et me balancer comme un vieux chiffon ensuite, sans demander son reste ».

Le sexagénaire dit qu’il pouvait, pour les besoins de l’enquête, identifier Pricika et son ami, qui a joué au pourvoyeur entre elle et lui.

Même si l’adulte, qui s’est fait passer pour une mineure aux yeux de Nabeel, court toujours avec son complice, Le Défi Plus a pu entrer en contact avec Pricika au téléphone. Mise devant les accusations de son bienfaiteur et amant passager, elle nie tout en bloc et accuse dans le même souffle le retraité de l’avoir violée. « Ma famille m'a rejetée, car je séchais les cours et j'étais enceinte à l'époque.

Depuis, je vis dans la pauvreté extrême. Au mois de mai de cette année, je cherchais une maison à louer et, entre-temps, Nabeel a croisé mon chemin. Vu que je le connaissais, je lui ai confié mes problèmes et je lui ai demandé s'il pouvait me prêter Rs 500. Il m’a alors demandé de l’accompagner chez lui. Je m’y suis rendue. Une fois chez lui, Nabeel m'a violée. Je lui ai dit que je rapporterais le cas à la police et il m'a demandé de garder le silence et, qu’en retour, il allait m'offrir Rs 600 000 », explique Pricika au Défi Plus.

Pauvreté extrême

Elle ajoute : « Vu que je vis dans une pauvreté extrême, j’ai gardé le silence. Nabeel m’a remis Rs 120 000 que j'ai déjà dépensées et il m'a promis de me donner davantage le lundi 23 octobre suivant. Je l’ai appelé ce jour-là, mais il n’a pas répondu à mes appels. Je suis partie le voir à son domicile, mais il n'y était pas et, depuis, il est resté injoignable, même sur son cellulaire ».

Le Défi Plus s'est également rendu au domicile de Nabeel, jeudi et vendredi, mais il n'y était pas. Rencontré, son frère explique que Nabeel ne vit plus chez lui pour des raisons de sécurité. « Depi finn gayn sa problem la, Nabeel nepli ress isi e nou mem nou pas kone kot li ete, depi de zour pann trouv li e pa pe gayn li lor telefonn  oussi. Nous sommes inquiets pour lui et il paraissait très stressé et frustré. Je connais mon frère et je peux vous assurer que cette jeune femme fait de fausses allégations à son encontre », nous dit-il.

Pricika et son ami sont toujours recherchés par la police. L'enquête, menée par l'inspecteur Ramburrun, est supervisée par le chef inspecteur Nuckchady.

 

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