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À Flic-en-Flac - Réseau de prostitution malgache : 16 protagonistes arrêtés

Certaines des suspectes arrêtées dans le sillage de ce vaste réseau de prostitution.
  • L’une des filles malgaches : « On peut avoir jusqu’à 10 clients par jour »

C’est un business lucratif de prostitution impliquant des filles malgaches qui se déroulait à Flic-en-Flac, derrière les rideaux du bungalow appartenant à un ancien ministre, à l’insu de ce dernier. Une enquête de police de la localité depuis décembre dernier a abouti à l’arrestation de 16 protagonistes, dont des filles malgaches, le recruteur et le chauffeur.

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Derrière les murs d’une villa à Morcellement de Chazal, Flic-en-Flac, appartenant à un ancien ministre, des filles malgaches étaient forcées à monnayer leur charme à des clients mauriciens et étrangers. Celles-ci, venues de la Grande île, avaient cru à des emplois plus décents dans des hôtels ou autres secteurs d’activité en vue de se faire de l’argent. Mais une fois sur place, elles sont entraînées dans la spirale de la prostitution. Leurs passeports sont saisis par le chef du réseau. Elles sont conduites dans ce bungalow dans lequel elles auraient été forcées à pratiquer le plus vieux métier du monde. 

Ayant eu des renseignements précis sur cette filière de prostitution très active dans ce littoral Ouest, la police de Flic-en-Flac a depuis août de l’année dernière démarré un travail de collecte de renseignements.

Mi-décembre, les limiers, placés sous la supervision de l’ASP Appadoo et de l’inspecteur Sunnia, débarquent dans ce bungalow. Le lieu est sécurisé avec portail électrique et caméras surveillant tous les mouvements du monde extérieur.

Déterminés, les policiers donnent l’assaut et investissent ce campement à étage. Sur place, quatre filles malgaches et quatre clients mauriciens sont arrêtés. Parmi, un ressortissant français, un chef d’entreprise âgé de 41 ans et un enseignant âgé de 56 ans. Chacun était dans les bras d’une fille malgache âgée entre 20 et 28 ans.  

Rs 1 900 la passe d’une heure 

Les policiers découvrent des boîtes de préservatifs, des lubrifiants et des vêtements sexy qui ont été saisis pour les besoins de cette enquête. Avec la présence de nourriture stockée, la police a établi que ces filles vivaient sur place. Lors de l'interrogatoire de ces travailleuses de sexe, celles-ci dévoilent le modus operandi de cette filière de prostitution bien huilée. Les clients lors de leur interrogatoire affirment aux policiers avoir déboursé Rs 1 900 l’heure pour des parties de jambes en l’air : « C’est grâce à des annonces sur Facebook qu’on a eu vent de ces activités à Flic-en-Flac », disent-ils. Les filles avancent percevoir entre Rs 1 200 et Rs 3 000 par jour dépendant du nombre de clients. « On peut avoir jusqu’à 10 clients par jour », révèle l’une d’elles. Lors de cette descente, un ressortissant malgache, qui a pour rôle de collecter l’argent auprès des clients, était parvenu à prendre la fuite.

Devant le tribunal de Rivière-Noire, le 9 janvier dernier, ces quatre filles ont été condamnées pour le délit de « Solliciting Male For Immoral Purpose ». En séjour irrégulier au pays, elles ont toutes été déportées vers la Grande île le 22 janvier dernier.

Établissant que ces filles sont exploitées par le chef de ce réseau, la police oriente l’enquête sur le délit de trafic humain.

Les enquêteurs du poste de police de Flic-en-Flac ont approfondi leurs investigations en vue de remonter aux autres protagonistes de ce réseau. Ainsi, c'est au tour d’un habitant de Morcellement Saint André, situé dans le Nord de l’île, âgé de 67 ans, d’être embarqué, le 31 décembre dernier. Ce suspect est accusé par la police d’être le chauffeur de ces filles. C’est lui qui a aussi pour responsabilité de récupérer ces filles à l’aéroport de Plaisance une fois leur arrivée au pays et de les conduire à chacun de leurs déplacements au pays. Arrêté et remis en liberté conditionnelle, ce Nordiste est accusé provisoirement d’ « Assisting in  Keeping Brothel ». L’escouade de l’inspecteur Sunnia, supervisé par le WASP Appadoo, a aussi saisi sa voiture qu’il utilisait pour véhiculer ces filles.  

Début février, trois autres ressortissantes malgaches sont arrêtées à Cascavelle et Belle-Rose. Avec la progression de cette enquête, les policiers du poste de police de Flic-en-Flac ont pu obtenir des indications sur le recruteur et présumé chef de ce réseau de prostitution. 

Un ancien ministre nie 

Avec l’ouverture de cette enquête, le 29 décembre dernier, les enquêteurs ont interrogé un ancien ministre, propriétaire de ce bungalow reconverti en maison close. Il a nié toute connaissance des activités de prostitution qui se déroulaient dans sa propriété. Il a soutenu avoir conclu un « Lease Agreement » pour son bungalow avec une agence immobilière pour des activités résidentielles. Le 10 janvier, l’un des représentants de cette compagnie a été arrêté après que son nom et sa signature ont été prélevés sur le contrat de ce campement.

Vyveck Soobrayen, suspecté d’être le cerveau

De fil en aiguille, le 2 février dernier, les policiers parviennent à arrêter à Port-Louis, un dénommé Vyveck Soobrayen, suspecté d’être le boss derrière ce réseau. Celui-ci était activement recherché depuis l’arrestation de ces filles en mi-décembre dernier. Il a aussi été dénoncé par ces prostituées malgaches d’être celui qui avait réquisitionné leurs passeports une fois à Maurice. Ce suspect est accusé provisoirement de trafic humain devant la justice et demeure en cellule policière. 

Le même jour, lors d’un raid effectué dans un bungalow à Riambel, un Mauricien et deux autres Malgaches sont écroués. Remontant ce réseau, dans la nuit du jeudi 15 à vendredi 16 février, aux petites heures, les policiers de Flic-en-Flac, conjointement avec les limiers Allagapen et Françoise de la Divisional Crime Intelligence Unit, ont effectué une descente dans une maison à Eau-Coulée où trois autres ressortissants malgaches ont été arrêtés. Parmi figure l’un des suspects qui avait pu prendre la fuite lors de l’opération du 19 décembre dernier.

 

 

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