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Flashback sur l'accident impliquant un véhicule de la SST

L'accident s'est produit à l'intersection de la route Royale et de la rue Louis-Pasteur, à Port-Louis

Dans la nuit du vendredi au samedi 3 juin, un grave accident de la route s'est produit à l'intersection de la route Royale et de la rue Louis Pasteur, à Port-Louis, faisant quatre blessés, dont trois dans un état grave. Les deux véhicules impliqués étaient un van contractuel conduit par un homme de 45 ans et un véhicule de la PHQ Special Striking Team. Celui-ci était occupé par cinq officiers qui poursuivaient un motocycliste soupçonné de transporter une quantité importante de drogue. Cependant, Tawheer Abdulla, de la partie adverse, témoigne, « nous avons été victimes d'un accident et également de brutalités policières ». 

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Aux alentours de 4 h 30, la police de Vallée-Pitot a été alertée d’un cas d’accident. Une Kia grise, gravement endommagée, s'est retrouvée contre les volets d'un magasin. À sa gauche, une Toyota Hiace, renversée sur son flanc gauche, en sens inverse, avec le pare-chocs avant complètement détruit et plusieurs dommages au niveau de la carrosserie. Alors que le conducteur du van a pu sortir avec quelques égratignures, les occupants de la Kia grise ont subi de graves blessures. Les trois personnes à l'arrière du véhicule se sont retrouvées coincées et étaient grièvement blessées.

Les sapeurs-pompiers de la Caserne de Port-Louis sont intervenus immédiatement. Ils ont utilisé une meuleuse et ont découpé la carrosserie de la Kia afin d'extraire les trois blessés. Une fois l'opération terminée, les quatre blessés de la Kia grise ont été transportés d’urgence à l'hôpital Dr A.G. Jeetoo par le SAMU. Or, pendant que les sapeurs-pompiers travaillaient avec la meuleuse, une autre scène se produisait à moins de trois mètres de la Kia grise.


« Enn tromatism san fin », témoigne Umeyr

Umeyr AbdullaUmeyr Abdulla, le frère de la propriétaire du van accidenté, témoigne, « telma monn gagn bate … ti koumadir enn tromatism san fin ».  Âgé de 24 ans, Umeyr raconte que cette nuit-là, après avoir été informé de l'accident, il s'est rendu sur place en compagnie de sa sœur, la propriétaire du van accidenté, et de leur père. Arrivé sur les lieux, il a remarqué la présence de quelques policiers en uniforme, de sapeurs-pompiers et de quelques civils. 
Après avoir parlé avec le chauffeur du van, un homme de 45 ans, Umeyr explique qu'il a proposé son aide pour transporter les quatre blessés du véhicule adverse à l'hôpital, sans savoir qu'il s'agissait des hommes de l'ASP Ashik Jagai de la PHQ Special Striking Team (PHQ SST). « On nous a alors informés que le SAMU allait arriver. Au même moment, mon père m'a demandé de prendre quelques photos des véhicules endommagés en vue d'une réclamation d'assurance ». 

« Zot inn menas pou kas mo lame si mo pa donn mo portab »

« Dès que j'ai sorti mon téléphone portable, un homme en civil m'a lancé, ‘ey ki to pe filme la ?’ J'ai expliqué qu'il s'agissait de l'un de nos véhicules qui était impliqué dans cet accident. Mais immédiatement après, il a commencé à me gifler. Trois autres hommes, également en civil, se sont approchés et ‘ zot inn koumans bat mwa lor mo vant, mo lipie, donn mwa kalot, koutpie. Zot inn relev mwa, zot inn pil mwa ek shutters et zot inn menas pou kass mo lame si mo pa donn mo portab’ », raconte le jeune homme. Umeyr explique qu'au moment des faits, il a appelé son père, Twaheer Abdulla, pour lui demander de l'aide. « Monn kriye mo papa. Linn esay vinn sap mwa me plizir dimounn laba inn anpes li koste ek mwa », poursuit-il. « Ki lapolis to p rode, nou mem lapolis »

Fracture de la clavicule, à la tête, du bassin pour les éléments de la PHQ SST

Les quatre occupants blessés de la Kia grise sont des officiers de la PHQ Special Striking Team. Il s'agit de trois constables et d'une WPC (Woman Police Constable). Conduits d’urgence à l'hôpital Dr A.G. Jeetoo, trois d'entre eux ont dû être admis. L'un d'eux est ressorti avec une fracture de la clavicule et de profondes blessures à l'oreille droite, un autre constable a dû être placé en unité de soins intensifs en raison d'une fracture à la tête, le troisième constable a reçu plusieurs points de suture suite à une profonde entaille à la tête, et la WPC est sortie avec une fracture du bassin ainsi qu'une entaille à la tête. « Linn fek gagn desarz lopital me li ress lor lili mem, li pa kapav bouze », indique une source proche des Casernes centrales.

« Mo sinpleman anvi kone ki rezon finn batt nou », réclame Twaheer

Twaheer, le père d’Umeyr, confie, « Nou finn viktim aksidan ek osi britalite polisier ». Ce dernier explique qu'il est indigné par le comportement des policiers en civil qui ont agressé son fils et lui. « J'ai supplié ces hommes de ne pas frapper mon enfant car il est handicapé, mais en vain. Ils m’ont aussi donné des coups de pied, des gifles et des coups de poing sur le corps », ajoute-t-il. 

Il explique qu'en 2013, Umeyr a été victime d'un accident de la route. « Il conduisait sa moto lorsqu'une voiture l'a violemment percuté sur le côté droit. Depuis, il a perdu l’usage de son tibia. Pendant cinq ans, il n'a pu utiliser son pied droit. Ce n'est qu'après s'être rendu en Inde qu'il a commencé un traitement. Son tibia n'est toujours pas rétabli, mais il parvient à se tenir debout sur ses deux pieds. Cependant, il ne peut pas courir ni marcher rapidement. 

‘Enn kosmar orib seki nou finn viv la e pourtan nou pa bann move dimounn. Zame nou finn gagn problem ek lapolis’ », témoigne le père. « Tout ce que je veux savoir, c'est la raison pour laquelle nous avons été agressés. Je n'ai rien contre l'ASP Jagai ou le commissaire de police. ‘Mo sinpleman anvi la zistis e kone ki rezon finn batt nou’ », réclame Twaheer, le père. 

« Garson la ti pe filme bann ofisie kwinse dan loto la »

Une source interne, présente sur les lieux au moment des faits, raconte, « Garson la ti pe filme bann ofisie kwinse dan loto la. Enn ladan ti perdi konesans. Ponpie ti pe bizin koupe ek grinder ek li ti pe rod filme. Lerla mem banla inn anpess li me linn persiste ».

Par ailleurs, on apprend que cette nuit-là, les hommes de l'ASP Ashik Jagai étaient en mission. « Ils étaient sur le terrain peu après minuit. Les officiers de la PHQ SST avaient eu vent d'une transaction de drogue présumée. En effet, peu de temps avant l'accident, les officiers de la Kia grise suivaient un motocycliste soupçonné d'avoir récupéré un colis contenant une importante quantité de drogue dangereuse. Malheureusement, le suspect a réussi à s'échapper suite à l'impact avec le van », relate une source proche du dossier.

« Kan enn ofisie lor mision … li pa kouma nou panse »

Interrogé concernant les allégations de la famille Abdulla par rapport à la réaction des éléments de la PHQ SST, un haut gradé des Casernes centrales refuse de commenter. Cependant, il tient tout de même à souligner, « Kan enn ofisie lor mision, sa moman la, linn fini programe li. Li lor stress, tou zafer pass vit, li pa kouma nou panse. Ena so adrenalinn, so konsantrasion ek la fatig. Li pou fer tou pou ki mision la pa fail. Li pou fer tou pou kofre sispe. Aster si enn maler arive kot ena blese, leta sikologik bann ofisie pran enn lot tournir. Nou bizin pa bliye ki zot bann imin zot osi ek nou kapav dir ki zot fonktionn diferaman de la mazorite lezot imin », commente-t-il. 

 

 

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