Ce mois de janvier n’est pas seulement marqué par une hausse de cas de la Covid-19, mais aussi par une flambée de prix. Face à cela, Le Défi Plus a baladé son micro dans les rues de la capitale pour sonder et comprendre comment font les Mauriciens pour leur budget.
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Marie Niella : 81 ans, retraitée de Vacoas
« Je suis retraitée et veuve. Je subviens moi-même à mes besoins. La dernière fois, pendant que je faisais mes courses, j’ai remarqué effectivement que pour certains produits, les prix étaient différents, mais je ne me suis pas trop attardée. En temps normal, je n’achète que je consomme. J’évite les dépenses inutiles. Pour l’instant je n’ai pas trop senti cette hausse. Peut-être ce sera dans les jours à venir avec les demandes de hausses faites. »
Sayyad : 41 ans, peintre de Vallée-Pitot
« Côté alimentaire, produits de base... c’est la catastrophe, surtout avec les prix qu’affichent les commerces. J’ai un bébé, je suis outré par le prix du lait. Si cela continue, le lait sera bientôt un luxe. Dans un commerce, on me dit que les prix vont encore augmenter. C’est incroyable, comment peut-on vivre ainsi ? La seule solution qui s’offre à moi, c’est de prolonger mes heures de travail. Je fais douze heures désormais ! Je préfère me priver pour pouvoir acheter les besoins pour ma fille. »
Ivan : 31 ans, marchandiseur de Calebasses
« Définitivement, il y a une hausse des prix sur tous les articles. Avant, mon épouse et moi pouvons nous autoriser « enn ti manze an dehor », mais maintenant cela devient rare. Nos sorties sont un peu plus réfléchies. Moi j’ai l’impression qu’on va bientôt retourner « lepok lontan, zis wikenn ki manz la ser ». Je travaille, mon salaire est juste. Ces fluctuations des prix m’empêchent de faire des économies. »
Yogeshwar : 32 ans, Pandit de Terre-Rouge
« J’ai une astuce qui m’aide à ne pas débalancer mon budget avec les prix qui augmentent. Je réussis même à faire des économies. J’achète les provisions pour trois mois chez des commerces grossistes. Jusqu’ici cela marche bien, puisque je serre un peu la ceinture le premier mois, et les deux prochains mois j’arrive à économiser. Ainsi, je priorise les dépenses les plus importantes. »
Smita : 34 ans, fonctionnaire de Vallée-des-Prêtres
« C’est principalement mon mari qui fait les achats. Habituellement, on ne discute pas vraiment des prix, mais il lui est arrivé de me confier que les prix de beaucoup de produits ont flambé. Mon constat est sur les articles pour bébé, surtout les couches. Pour ne pas débalancer notre budget, on évite les dépenses et les sorties futiles. Il parait que le prix du pain et le ticket d'autobus vont être révisés à la hausse. »
Naseerah : 20 ans, vendeuse de Plaines-des-Papayes
« Légumes, fruits, aliments de base, grains secs et médicaments ne cessent d’augmenter. Je viens d’une famille modeste. Je suis la seule à travailler chez moi. J’essaie aussi d’économiser pour me payer mes cours. C’est dur ces temps-ci pour le porte-monnaie et pour la morale. Il m’est arrivée de prendre des produits sur les étagères et devoir les retourner une fois que je suis arrivée à la caisse. Adieu les petits plaisirs. »
Kevin Pagooah : 37 ans, technicien de Rivière-du-Rempart
« Personnellement, je suis concerné avec l’achat des médicaments. Toutefois, j’entends souvent des amis et des collègues se plaindre des prix. C’est vrai que maintenant je vais faire plus d’attention sur les prix. Les hausses de l’année dernière ont déjà quelque peu débalancé le budget. La situation va se corser avec la tendance à la hausse imprimée depuis le début de l'année. »
Gabriel Jattesing : 64 ans, retraité de La Tour Koenig
« Personnellement, je note que les prix ont grimpé pour la plupart des articles. Ma femme et moi sommes des retraités, ce n’est pas facile. On ne se prive pas, mais on gère notre budget en évitant tout ce qui est superflu. »
Simla : 40 ans, ‘attendant’ de Les Mariannes
« Mon budget a changé. Il dépasse le plafond. Avec la montée du prix de l’essence, c’était déjà difficile. Mais avec cette flambée sur les produits de nécessités de base cela est devenu encore plus compliqué. C’est extrêmement difficile d’économiser. L’éducation et l’alimentation sont les priorités. Il faut trase koupe pour joindre les deux bouts. Des fois, on change de marque, voire de produit... pran bann lezot mark moin ser. »
Sarap Ip : 26 ans, marketing assistant de Quatre-Bornes
Presque tout est frappé par une hausse. Je travaille dans une imprimerie, les prix des encres ne cessent de grimper. À chaque nouvelle commande, le prix a augmenté. Cela répercute sur le prix de nos services aussi. C’est difficile pour les entreprises d’atteindre le budget nécessaire à la fin du mois. Les prix de matériaux comme le papier ont aussi augmenté. Cela affecte les employés de compagnies, les clients et les distributeurs. Bref, c’est toute une chaine au final. »
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