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Flambée des cas de COVID-19 : la fermeture des écoles durant deux semaines réclamée 

Une approche plus flexible souhaitée.

Un nombre record de cas de COVID-19 a été enregistré dans les établissements scolaires. Craignant une détérioration de la situation, l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools réclame une fermeture temporaire. Le syndicat a fait parvenir une demande en ce sens au ministère de l’Éducation. 

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Les cas de COVID-19 faisant rage dans le milieu éducatif, l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools a envoyé une liste de recommandations au Senior Chief Executive du ministère de l’Éducation dans une lettre en date du 14 février 2022. Le plus urgent, précise le syndicat, est de fermer les établissements scolaires pendant deux semaines, « en attendant qu’on ait passé le pic de contamination ». 

Pendant ces 14 jours, poursuit-il, les cours pourraient se faire en ligne pour toutes les sections jusqu’à la reprise des classes. « Nous avons un nouveau calendrier scolaire, ce qui nous donne du temps que nous pouvons optimiser pour compléter le cursus », expliquent les gestionnaires des collèges d’État. Ils disent noter que les élèves qui doivent prendre part aux examens du School Certificate et du Higher School Certificate sont préparés. 

L’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools propose également qu’après les deux semaines de fermeture, les cours reprennent en présentiel mais en alternance, comme cela s’est fait dans le passé. « L’option de fractionner les classes pour certaines matières peut diminuer le nombre d’élèves en salle et ainsi assurer un meilleur respect des mesures sanitaires », estime-t-on. 

Autre demande du syndicat : que davantage d’autobus soient mis à la disposition des élèves. Ce qui leur permettrait de reprendre les cours en toute sécurité. « Nous espérons que le ministère viendra avec une solution », disent les gestionnaires. 

Testing Team dépassée 

Le syndicat souhaite que le ministère adopte une approche plus flexible envers les élèves qui ont déjà complété le syllabus et qui concourront pour une bourse liée aux épreuves de Cambridge prévues en novembre prochain. « Le critère imposant un taux de présence de 90 % en classe pour être exempté des frais d’examens devrait être assoupli. Cela devrait être laissé à la discrétion du recteur afin qu’il gère le développement des élèves en consultation avec leurs parents ou tuteurs », espère-t-on. L’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools dit avoir constaté que l’Education Testing Team s’est retrouvée, dès son entrée en opération, dépassée par la situation. « Nous nous sommes rendu compte, avec regret, que l’équipe de dépistage n’est pas en mesure de supporter la pression exercée par l’afflux de nouveaux cas. Malgré la bonne volonté, cette stratégie est vouée à l’échec », estime le syndicat. 

Dans sa lettre, il suggère que les collèges d’État soient habilités à mener les tests rapides. « Il suffit d’une formation pour que nous puissions les faire. L’autonomisation est le moyen le plus sûr de gérer la flambée des cas », estime-t-il. 

Facteurs de risque 

Dans sa correspondance, le syndicat met en exergue les risques de contamination auxquels sont exposés les élèves, notamment dans les autobus qui sont bondés, selon des responsables de collège. Ils déplorent également le fait qu’en dépit des campagnes de sensibilisation, des élèves, à travers leur comportement, ne se protègent pas comme il faut. « Ils aiment s’agglutiner les uns aux autres. Il leur arrive de partager de la nourriture et même des boissons en buvant dans la même bouteille », regrettent-ils. 

L’absentéisme bien présent 

Selon des gestionnaires des établissements scolaires, au début de la rentrée des classes, le taux de présence s’élevait à 95 % en moyenne, tant dans le primaire qu’au niveau du secondaire. Or, avec la recrudescence des cas en milieu scolaire, ce pourcentage a chuté à 70 %. Un taux d’absentéisme de 30 % aurait été noté à partir du lundi 14 février 2022. 

Sollicité par Le Défi Quotidien à ce sujet, un préposé du ministère de l’Éducation a répondu que les données sont compilées en ce moment. « Chaque zone nous envoie ses chiffres. En ce moment, nous les compilons. L’exercice devrait s’achever à la fin de la semaine », soutient-il. 

Le ministère de l’Éducation suit la situation de près 

La situation est suivie de près au niveau du ministère de l’Éducation. Affirmation d’un haut fonctionnaire. « Plusieurs options sont à l’étude », a-t-il indiqué. 

31 cas positifs au 11 février 2022 

Selon nos recoupements, l’Education Testing Team a mené des tests rapides antigéniques dans plusieurs établissements primaires et secondaires d’une  Zone. Il nous revient qu’ils se chiffrent à environ 725. Parmi, 31 se sont révélés positifs à la COVID-19 au 11 février 2022. 

L’UPSEE propose de décentraliser les Testing Teams 

Il faut décentraliser les Testing Teams dans les dispensaires et les hôpitaux régionaux. C’est que préconise l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). À ce jour, 91 officiers sont répartis dans quatre unités à travers les quatre zones de l’île. 

« La décentralisation est la meilleure solution. Les dépistages doivent se faire plus rapidement. Or, les Testing Teams sont débordées », déplore Munsoo Kurrimboccus, vice-président du syndicat. 

Il estime qu’il faut déployer une plus grande équipe dans les zones qui comptent le plus d’écoles. L’UPSEE précise qu’il faut le consentement des parents avant de soumettre leurs enfants à un dépistage. 

Les étapes du dépistage 

Le mardi 15 février 2022, l’Education Testing Team était sur la brèche. Il était prévu que plus de 6 000 tests soient menés dans des établissements primaires et secondaires au sein de différentes zones éducatives. 

Mais comment s’y prend-elle ? Déjà, pour que l’équipe soit dépêchée dans un établissement, il faut que la demande soit faite avant midi. Sinon, elle sera traitée le lendemain. Car l’Education Testing Team opère de 8 heures à midi du lundi au vendredi. 

Dépendant du nombre de cas, elle peut mener des tests dans deux établissements scolaires en moyenne. En revanche, ces School-Based Testings se font uniquement lorsque des cas positifs ont été confirmés par une Flu Clinic, un établissement hospitalier du privé ou un laboratoire. Les Self-Tests faits à la maison doivent être validés par les institutions mentionnées plus haut. 

Si un éducateur est testé positif à la COVID-19, les élèves de sa classe ne seront pas testés. L’enseignant devra solliciter une assistance médicale. Quand un élève est positif, il faut tenir compte de plusieurs facteurs : la dernière fois où il a été présent en classe doit remonter à 48 heures avant que le cas soit rapporté et la duration de l’exposition doit être de plus de deux heures. Si c’est moins, il ne sera pas établi qu’il y a eu un contact direct et il n’y aura donc pas de test. 

Les autobus, des nids à contamination 

Des parents sont à la fois inquiets et furieux. Ils déplorent le fait que les autobus destinés à transporter des élèves vers leurs établissements scolaires respectifs le matin et vers les régions où ils habitent dans l’après-midi soient bondés. « Les enfants sont collés les uns aux autres. Il n’y a pas de distanciation sociale. Les fenêtres sont fermées. Les autobus sont bondés. Le risque de contamination est très élevé. Ce sont même des nids à contamination », s’exclament des parents.

L’inquiétude des parents 

Difficile pour des parents de rester sereins face au nombre de cas positifs de COVID-19 recensés dans des établissements scolaires. Umme Hanee, dont la fille est en Grade 11 dans un collège national, se dit angoissée, surtout après le décès d’un adolescent de 16 ans. « Je suis consciente qu’on ne peut pas garder les écoles fermées. Mais il faut montrer aux enfants l’importance de respecter les consignes sanitaires. Il faut aussi que les autobus soient désinfectés et qu’on grandisse la flotte pour réduire les risques de contamination », suggère la mère de famille âgée d’une quarantaine d’années. 

Sameera Chattun-Koyratty, présidente de la Parents-Teachers Association (PTA) d’Ébène SSS (Girls) et vice-présidente de la PTA de Notre Dame des Victoires à Rose-Hill, dit suivre la situation de près. « Je ne me rends pas dans les écoles par respect pour les autres parents. Mais j’appelle au quotidien pour être informée de la situation. J’ai aussi noté qu’il y a un cafouillage dans certaines écoles. On parle de flou par rapport au système et on ne comprend pas les procédures », poursuit-elle. 

Bien qu’elle soit inquiète, elle estime que l’apprentissage doit se poursuivre. Au niveau des PTA dont elle est membre, Sameera Chattun-Koyratty affirme que des produits additionnels pour la désinfection ont été remis aux écoles. 

Pour elle, la solution serait les classes en alternance. « On aurait dû explorer cette piste pour ensuite graduellement venir avec la reprise de toutes les classes d’une traite », pense-t-elle. Elle affirme que les parents ont également un rôle à jouer : « Si votre enfant est positif, ne l’envoyez pas à l’école. »

Mirzaad Ramjaun, membre de la PTA de l’Appalsamy Sokappadu Government School, fait ressortir que la situation est « délicate ». Il raconte que les 26 et 27 janvier derniers, son épouse et lui étaient positifs à la COVID-19. « Notre fils qui est en Grade 4 était avec nous mais il n’a pas été contaminé car nous avons pris toutes les précautions nécessaires. Or, à peine l’école a-t-elle repris qu’il a été testé positif mardi matin », relate le père. 

Annand Seewoosungkur, président de la Head Masters’ Union : «Une moyenne de 10 à 15 cas parmi les écoliers» 

« Si encore plus d’enseignants contractent la COVID-19 ou doivent s’auto-isoler, la situation sera difficile à gérer dans les écoles », affirme Annand Seewoosungkur. Il rappelle qu’à ce jour ce sont des Support Teachers et des Head Educators qui aident comme ils peuvent. Or, prévient-il, cela ne pourra pas durer pendant plusieurs jours. « Nous enregistrons en moyenne 10 à 15 cas parmi les écoliers dans chaque établissement par jour et deux à quatre cas parmi les enseignants. Puis il y a ceux qui sont en auto-isolement parce que leurs proches sont positifs », ajoute-t-il. À son humble avis, les autorités devront agir si dans un établissement scolaire, il y a plus de 50 % des enseignants qui sont infectés. 

Sakibe Coowar, président de l’Association des collèges privés payants : «Nous sommes à cheval sur le protocole» 

Au niveau de l’Association des collèges privés payants, le Dr Hassam Sakibe Coowar, le président, soutient que « la situation est sous contrôle ». Il explique que si un cas positif est recensé, les parents sont contactés au plus vite pour qu’ils récupèrent leurs enfants. 

« Nous sommes très à cheval sur le respect des consignes sanitaires et le protocole instauré par le ministère de l’Éducation », souligne-t-il. Il précise que les collèges privés payants comptent 200 élèves environ et que c’est plus facile à gérer. Sans compter le fait, dit-il, que la grande majorité est déjà vaccinée. 

L’Education Officers’ Union fait une série de propositions 

Une rencontre a eu lieu le mardi 15 février 2022 entre le ministère de l’Éducation et l’Education Officers’ Union (EOU). Ce dernier a fait une série de suggestions face à la recrudescence des cas de COVID-19 dans le milieu scolaire. Comme l’explique son président Sooryadanand Meetooa, l’EOU a plaidé pour que le « time table » soit préparé par période. « S’il y a une fermeture temporaire des établissements scolaires, il faudra qu’il y ait déjà des créneaux spécifiques pour les cours en ligne pour plus d’efficacité », estime ce dernier. 

L’EOU pense aussi qu’il faut réintroduire les classes en alternance, soit à raison de trois jours pour les élèves des Grades 9 (NCE), 11(SC) et 13 (HSC) et de deux jours pour les autres, comme c’était le cas l’année dernière. « Il y a une rapide propagation des cas de COVID-19. Ce système permettrait une meilleure gestion et empêcherait que la situation empire », lance Sooryadanand Meetooa. 

Autre demande de l’EOU : réclame aussi que le protocole pour les tests dans les établissements scolaires soit revu et que les enseignants soient aussi testés. « Les enseignants sont aussi à risque. Le ministère doit peaufiner le protocole pour permettre à la Testing Team de dépister les membres du corps enseignant », dit-il.

Micro-trottoir 

Vatsal Chuttoory, 18 ans, Grade 12, Dr Régis Chaperon : « Je vais à l’école dans un bon état d’esprit »

« Je déplore le fait que les tests de dépistage ne sont pas faits aux heures prévues. Il y a du retard à ce niveau, cela peut augmenter le nombre de cas. Mais, pour ma part, je vais à l’école dans un bon état d’esprit. Cependant, avec les policiers qui nous surveillent pour s’assurer que nous portons bien le masque tout au long de la journée, cela sape le moral ».

Alexandre Leste, 16 ans, Grade 11, Collège Saint-Esprit : « Je crains d’être infecté »

« Actuellement, c’est assez stressant d’aller à l’école. Il n’y a aucun protocole sérieux et aucune mesure n’est prise pour nous protéger.  Je crains d’être infecté, car, plusieurs personnes n’observent pas les mesures sanitaires ».

Zia Carramtally, 15 ans, Belle-Rose SSS : « Je vais à l’école, assez confiante »

« Je fais avec, car j’avais  ras-le-bol d’étudier à la maison. Je préfère le contact physique. Ensuite, Omicron fait moins peur que Delta. Je vais à l’école, assez confiante, car il faut apprendre à vivre avec la Covid-19 ».

Yuaka Boodadoo, 16 ans, Grade 11, SSS Gaëtan Raynal : « L’atmosphère demeure tendue »

« La reprise en présentiel est une bonne chose, car je travaille mieux qu’à la maison. Ensuite, on est bien encadré au collège, même si l’atmosphère demeure tendue, car il y a des relâchements. Le variant Omicron est un peu effrayant. Il faut donc respecter les gestes barrières, mais c’est difficile de porter le masque, car il fait très chaud actuellement ». 

Trinity Leu, 15 ans, Grade 9, SSS Rivière-Noire : « J’ai peur d’être infectée »

« J’ai peur avec les cas de Covid-19 qui augmentent. C’est stressant d’aller à l’école, mais  je ne peux pas m’absenter, car je vais prendre part à des examens nationaux. Je suis souvent angoissée, car j’ai peur d’être infectée par le variant Omicron ». 

Kushul Bissoo, 18 ans, Grade 12, Collège Impérial : « On est constamment anxieux »

« Aller à l’école en période de pandémie est difficile, mais c’est mieux que de suivre les cours en ligne. De plus, j’étais excité de retrouver mes amis. Cependant, j’avoue qu’avec toutes les mesures sanitaires à observer, il est difficile de rester motivé. On est constamment anxieux. Cette situation, qui impacte sur la qualité de l’éducation, peut être mentalement épuisante ».

 

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