Deux banques locales ont obtenu une notation élevée de Fitch Ratings, dans son dernier rapport sur les perspectives des banques subsahariennes. Si les
prévisions sont plutôt négatives pour les autres établissements financiers de cette région, la Mauritius Commercial Bank et la State Bank of Mauritius sont considérées comme de premier rang avec la notation « Investment-Grade ».
Cette cote désigne un actif ayant un faible risque de défaillance. Dans une analyse publiée le mardi 7 février, Fitch Ratings accorde, outre la Mauritius Commercial Bank (MCB) et la State Bank of Mauritius (SBM), la même cotation pour certains établissements sud-africains, notamment botswanais et namibiens. « La plupart des cotes peu élevées dans la région subsaharienne se situent dans les classes B, indiquant des crédits hautement spéculatifs avec des risques matériels de défaillance », souligne Fitch Ratings dans son rapport.
Il y est également indiqué que « certaines banques sont confrontées à des défis macroéconomiques dont un ralentissement de la croissance, une pénurie de devises étrangères et des risques externes. Nous prévoyons que ces tendances négatives augmenteront la pression qui s’exerce sur les mesures financières clés en 2017. La récente stabilisation des prix des matières premières pourrait favoriser un répit pour certaines économies, mais nous restons prudents sur les crédits avancés à l’industrie pétrolière et gazière. »
Une exposition concentrée « est un facteur de risque de premier plan qui affecte déjà des sociétés bien établies qui ont du mal à se restructurer », souligne Fitch Ratings. Ainsi, l’agence de notation prévoit un ralentissement de la croissance des prêts cette année, car les banques seront davantage prudentes. Cette situation entraînera une diminution de la rentabilité et un recul des bénéfices malgré un potentiel pour avancer une hausse des marges.
Il y aura aussi des nouvelles pressions sur la profitabilité en raison d’une augmentation rapide de la dépréciation des créances. « Le manque de liquidités en monnaies étrangères présente un risque majeur pour des banques de la région. Les réserves de devises des pays producteurs de matières premières ont lourdement chuté, soulevant des interrogations sur la capacité des autorités à venir en aide aux banques afin qu’elles respectent leurs obligations extérieures. »
Dans un tel environnement, poursuit l’agence, « les risques de refinancement des banques sont particulièrement importants. Le sentiment négatif des investisseurs vis-à-vis des marchés émergents engendra des émissions de titres de créance en devises étrangères onéreuses. Il se peut aussi que les banques ne pourront pas s’en permettre. C’est ainsi que nous prévoyons une hausse des émissions de titres de créances en monnaie locale, notamment en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigéria dans une moindre mesure. »
Fitch Ratings estime que les banques subsahariennes sont suffisamment capitalisées par rapport à leurs niveaux de notation. Cependant, les tampons se rétrécissent à un tel point que certains pays pourront connaître une progression plus vive des créances en souffrance. Cette situation pourrait conduire certaines banques à enfreindre les dispositions réglementaires.
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