Carton rouge pour le gouvernement mauricien ! La très sérieuse ONG Fisheries Transparency Initiative (FiTI) remonte les bretelles de Maurice en matière de transparence dans le secteur de la pêche.
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Dans un rapport publié il y a quelques jours, FiTI met en exergue ce qu’elle qualifie de « poor performance » du gouvernement mauricien à ce sujet. L’ONG s’inquiète du fait que Maurice, qui possède une Zone économique exclusive (ZEE) extrêmement grande (2,3 km2 plus un plateau continental de 396 000 km2 qu’elle cogère avec les Seychelles), est avare en matière de partage d’informations. Cette ZEE est la 25e plus grande dans le monde, étant même plus grande que celle de la Chine qui se place en 33e position.
La ZEE mauricienne couvre une zone particulièrement importante en termes de biodiversité et de ressources marines. Pour FiTI, Maurice aurait donc dû faire preuve d’une plus grande transparence. « Alors que certaines informations sont publiées en ligne, la majorité des informations nécessaires pour une gestion ouverte et inclusive des ressources en poissons et autres animaux marins reste inaccessible », déplore l’ONG.
Du reste, elle note que la majorité des informations disponibles le sont sur le site web du ministère de l’Économie bleue, des ressources marines, de la pêche et de la connexion maritime. Or, « l’entretien du site web est mauvais et est caractérisé par du contenu éparse et des pages blanches et les rapports annuels du ministère contiennent des informations limitées ».
FiTI déplore, entre autres, qu’il « n’y a aucun rapport sur le statut du nombre et le type de poissons exploités par les pêcheurs, malgré les preuves qu’il y a beaucoup d’espèces qui font l’objet d’une surpêche. Bien que le gouvernement ait fait des études sur le stock de poissons, il ne publie pas les résultats en ligne. Ceci tend à démontrer qu’il y a une absence inquiétante de conscientisation du public sur à quel point la gestion de la pêche est soutenable ou pas à Maurice ».
L’ONG s’inquiète également du fait que Maurice accorde des permis de pêche « à beaucoup de navires industriels étrangers et battant pavillon mauricien et a même des plans pour augmenter le nombre de permis ». Pourtant, « le gouvernement ne publie pas de liste des vaisseaux enregistrés, incluant les informations sur qui les possèdent. Il faut ajouter à cela le fait que le gouvernement ne publie pas les contrats d’accords de pêche qu’il a signés avec des pays étrangers ».
Concernant la pêche artisanale, « le gouvernement partage peu de données sur le nombre de pêcheurs et leurs prises. Il n’y a également aucune information sur l’emploi des femmes ».
Une autre faille sérieuse notée dans le rapport concerne les finances. « Le gouvernement accorde beaucoup de subventions au secteur de la pêche, y compris des dons pour permettre à certaines personnes d’acheter de nouveaux bateaux de pêche. Mais il n’y a que peu d’informations sur l’étendue de ces subventions et aucune information sur les récipiendaires. »
FiTI constate qu’au fil du temps, il y a eu « une détérioration dans la transparence » gouvernementale dans ce secteur. « Les rapports publiés durant les années 2000 contenaient davantage d’informations détaillées. Il n’est pas clair pourquoi on a permis de détériorer le niveau de transparence. »
Elle demande donc au gouvernement de remédier à cette situation de manière urgente.
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