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Firoz Ghanty : adieu l’artiste ! 

Firoz Ghanty La mort était un des sujets qui interpellait Firoz Ghanty.

Pendant plus de 40 ans, ses œuvres nous ont interpellé. Certaines ont choqué. L’artiste Firoz Ghanty a tiré sa révérence à l’âge de 67 ans. Ce, à la suite d’une longue maladie. Il sera incinéré dans la journée de ce mercredi 4 décembre, à Bambous. 

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«La mort étant l’une des premières occupations de l’Homme, je me suis toujours interrogé sur ce sujet. Selon les philosophies des religions, les gens meurent et vont au paradis. Il y a la rédemption et la réincarnation. Mais, je dis que l’Homme a peur de mourir. Il faut ramener les choses à leur plus simple expression et dire que tout ce qui naît doit mourir. Il n’y a rien après », confiait Firoz Ghanty au Défi Media Group. L’entretien, publié le 24 août 2016, faisait suite à son exposition « VIVA la MUERTE !... Hominum Mundum », à l’Institut Français de Maurice. 

En août 2015, il présentait « La mort, l’ultime raison». La mort était un de ses sujets de prédilection. Mais il ne pourra plus l’exprimer à travers ses œuvres.

L’artiste se démarquait avec son chapeau en feutre, ses yeux verts et sa longue barbe grise. « Nous nous ressemblons beaucoup. Mais pas que sur le plan physique. Nous étions des jumeaux philosophiques », relate Ismet Ganti, son frère aîné. Il raconte que son frère était malade depuis plusieurs mois.

« Je l’accompagnais lors de ses séjours à l’hôpital. J’étais tout le temps avec lui. Cela faisait quatre jours qu’il était hospitalisé à Wellkin Hospital à Moka. Peu avant 10 h 40 le mardi 3 décembre, il éprouvait des difficultés à respirer et nous l’avons signalé au personnel soignant. Le médecin a par la suite constaté son décès », explique-t-il.

Ismet Ganti a 71 ans. Il explique que son frère était le quatrième enfant d’une fratrie de six. « La fibre artistique extérieure existe dans la peinture, le dessin et la musique. J’étais le premier de la famille à pratiquer l’art. Puis, il a suivi. Nous ne savons pas s’il le tenait de moi ou d’un autre membre de la famille. » Ismet Ganti est d’avis qu’« un artiste ne meurt jamais ».

La communauté d’artistes-peintres perd un pionnier de l’art mauricien. Pour l’artiste Deepa Bauhadoor, « Firoz était une référence parmi les artistes Mauriciens. J’ai travaillé avec lui il y a quelques temps seulement, lors d’un atelier. C’était un artiste qui faisait grandir les autres et qui souhaitait ardemment faire évoluer l’art. C’est une grande perte pour l’art local ».

Krishna Luchoomun confie qu’il partageait une relation de collègue artiste, parfois conflictuelle, avec Firoz Ghanty, « Cela nous arrivait d’avoir des divergences d’opinions. C’était un personnage à part entière, toujours droit et sincère dans ce qu’il faisait. Il a évolué dans le domaine artistique dans les années 70 et a fait partie de ceux qui ont produit un art postcolonial. Il a d’ailleurs été d’une grande influence pour la nouvelle génération. »

Le Défi Media Group présente ses sincères condoléances à la famille Ghanty.

 

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