Pour Bruneau Laurette, coleader de One Moris, le Financial Crimes Commission (FCC) Bill portera atteinte à la vie privée des Mauriciens. Il vise plus particulièrement l’article 66 du texte de loi qui sera probablement adopté mardi à l’Assemblée nationale. Cet article, intitulé « Special Investigative Techniques », légalise l’ensemble des techniques d’espionnage, d’écoute et de rassemblement d’informations qui peuvent être utilisées contre un suspect devant la justice.
Pour Bruneau Laurette, « l’article 66 porte atteinte à votre vie privée », car il permet à la FCC d’utiliser tous les moyens possibles, qu’ils soient techniques ou humains, pour faire de la surveillance. Il faut cependant l’autorisation d’un juge en Chambre pour pouvoir espionner une personne dans un endroit privé. Dans un lieu public, aucune autorisation n’est nécessaire en revanche.
Dans une vidéo de 12 minutes, publiée lundi soir sur sa page Facebook, Bruneau Laurette laisse entendre que des logiciels encore plus puissants que Pegasus sont disponibles et permettent d’intercepter toutes les données figurant dans des téléphones mobiles. Il invoque, entre autres, l’IMSI Catcher Stingray qui permet de dévier les signaux de téléphones portables le temps de cloner le portable avant de les renvoyer vers les antennes relais des opérateurs sans que l’usager du portable en question en soit conscient.
« La commission répondra au Premier ministre. Personne n’aura donc de contrôle dessus à part le Premier ministre », avertit Bruneau Laurette.
« 10 000 téléphones peuvent être interceptés en même temps » grâce aux dernières innovations technologiques qui seront donc permises grâce à la nouvelle loi. « Toutes les communications d’un juge, ou d’un avocat avec ses clients peut être interceptées, entre autres », avertit Bruneau Laurette, qui craint également que ces informations puissent être utilisées comme moyen de pression sur des opposants politiques.
Il rappelle que le FCC Bill permet de « faire de la surveillance dans des propriétés privées » et que « n’importe quel outil de surveillance » peut être utilisé. « Ce n’est pas moi qui le dis. C’est dans la loi noir sur blanc. Nous sommes tous d’accord qu’il faut combattre la drogue et le blanchiment de l’argent sale, mais nous ne sommes pas d’accord avec les intrusions collatérales », avance-t-il.
« Vous, citoyens mauriciens, devez savoir que ce gouvernement vous retire de votre vie privée et viendra espionner jusqu’à dans votre maison », dit-il.
Bruneau Laurette demande que les Mauriciens disent stop au projet de loi qui vient légaliser l’espionnage.
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