Finances: les comptes de la Poste dans le rouge

La Mauritius Post traverse une mauvaise passe. Sa part de 44 % au sein de l’ex-Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB) ne vaut pratiquement rien, alors elle pesait Rs 500 millions, il y a un an. Son actionnariat s’est réduit en peau de chagrin depuis la fusion de la MPCB avec la National Commercial Bank (NCB) — elle-même créée après la suspension de la licence de la Bramer Bank  —  pour donner naissance à la MauBank. Les comptes de la Poste étaient déjà dans le rouge avant cet épisode. Elle avait subi un déficit de Rs 700 millions sous l’ancien gouvernement, relative à des fonds de pension. La décision d’injecter Rs 753 millions de fonds publics dans la MPCB en juin 2015, puis Rs 300 millions dans la MauBank quatre mois plus tard, la participation de la Poste dans son capital s’est diluée de manière automatique. L’état-major de la Poste confirme cette perte de valeur, du moins sur papier, et indique qu’un calcul est en cours pour la chiffrer avec exactitude. Ce  serait désormais de 1 %. Vishnu Lutchmeenaraidoo, apprenons-nous de l’Hôtel du gouvernement, avait fait le nécessaire pour qu’une somme de Rs 500 millions soit injectée dans la Mauritius Post. Il a toutefois été muté aux Affaires étrangères lors de sa convalescence en mars dernier. La Poste, elle, n’attend plus que l’aval du nouveau ministre de la Technologie, de l’Innovation et de la Communication, Étienne Sinatambou. L’injection de Rs 500 millions devrait lui permettre de garder la tête hors de l’eau. À vendredi soir, Étienne Sinatambou était indisponible pour des commentaires, étant absent du pays. Un rapport confidentiel d’un cabinet d’audit sur les finances de la Poste circule à l’Hôtel du gouvernement. Nul ne veut se mouiller pour révéler ce qu’il contient. Cette affaire a été partiellement évoquée à l’Assemblée nationale, cette semaine. Résumant les débats sur le Supplementary Appropriation Bill, le ministre des Finances Pravind Jugnauth a laissé entendre qu’il n’appartient pas au gouvernement de gérer la MauBank. À ses yeux, le secteur privé serait plus apte à cette tâche. Il a révélé que Rs 700 millions ont été injectées dans la NCB en avril et juin 2015, et Rs 1,3 milliard dans la MauBank en janvier dernier.