Finances : L’enveloppe salariale passe à Rs 157 milliards avec le PRB

Sur chaque roupie que l’économie générera en 2016, 36 sous seront versés sous forme de salaires. Cette année, l’enveloppe salariale grimpe de Rs 10,62 milliards.

Le secteur privé et le gouvernement débourseront, au total, Rs 157,45 milliards sous forme de salaires (voir tableau). Le montant est en hausse de 7,2 %, comparé à l’enveloppe de 2015, affirme Statistics Mauritius dans son rapport trimestriel sur l’économie, en date du 30 septembre.

La plus forte progression est à mettre sur le compte de l’État, dont l’enveloppe de rémunération passe de Rs 37,26 milliards en 2015 à Rs 41,72 milliards en 2016. Soit une hausse de 12 %. Cette progression s’explique par l’application des recommandations du Pay Research Bureau (PRB), effectives depuis le 1er avril. Le précédent rapport du PRB date de 2013.

Sur la période s’étendant de 2013 à 2016, la moyenne de croissance salariale a été de 36 % par année. Est-ce trop élevé dans un contexte économique marqué par une croissance en dessous du potentiel ? 

Capital Humain

« Le pays est tourné vers une économie de services. L’économie a évolué. Il y a de plus en plus de valeur ajoutée dans l’offre des secteurs financiers ou de l’hospitalité. Notre principale ressource est le capital humain. De fait, il est difficile de statuer si une telle masse salariale (par rapport au Produit intérieur brut-PIB) est élevée ou pas », souligne l’économiste Swadicq Nuthay.

La distribution de la masse salariale par secteur confirme cette analyse. Dans un document publié en août et portant sur les finances du pays en 2015, il ressort que l’industrie manufacturière, la construction et l’agriculture ne représentent que 24,4 % des rémunérations. Les services financiers, l’administration publique et l’éducation représentent 30 % de cette masse, sans compter l’hôtellerie et le commerce.

« La hausse des salaires aide à booster la croissance, à travers la consommation. Mais les salaires sont divisés entre consommation et économie. C’est pourquoi une hausse salariale de 5 % ne peut entraîner que 2 % de croissance », affirme l’économiste Arvind Nilmadhub. « Le chiffre de 36 % est acceptable. En moyenne, 87 % de notre PIB provient de la consommation. Dans ces 87 %, les ménages contribuent à hauteur de 75 % du PIB. »

Distribution des salaires par secteur (2014)

(Source : National Accounts of Mauritius, 2015)

Évolution des salaires (2013 à 2016)

(Source : Statistics Mauritius)