Le projet de loi sur le financement politique ne doit pas être mis « dans un tirroir ». C’est l’avis de Rajen Bablee directeur exécutif de Transparency Mauritius qui intervenait lors de l’émission ‘Au Cœur de l’info’ animée par Patrick Hilbert et Anoop Dhookeeya. Selon Rajen Bablee, le débat sur la question du financement occulte des partis politique doit être régulé. Le directeur exécutif de Transparency Mauritius trouve d’ailleurs que le non vote du projet de loi lors de la dernière séance parlementaire a été « une occasion ratée ».
« Le pays avait besoin de cette loi pour combler un vide juridique, c’est une affaire très importante pour empêcher la corruption et contrôler les dépenses des candidats lors des elections. Nous devons relancer ce débat en mettant de côté notre ego », soutien Rajen Bablee. Il dit avoir pris note des explications des uns et des autres « Certains politiciens ont voté contre, car ils évoquent des points négatifs, mais selon mon expérience, toutes les lois comportent des lacunes. Ce n’est qu’après coup que ces loopholes sont corrigés. Cependant, il faut y avoir un point de départ. Ce n’est qu’avec l’apport du gouvernement, de l’opposition, de la société civile et de toutes les composantes de note société que nous arriverons à une loi fonctionnelle », explique Rajen Bablee. Il lance un appel au gouvernement pour reprendre le flambeau et apporter ce petit plus pour qu’une loi sur le financement des partis politique soit votée.
Autre son de cloche de la part de Jack Bizlall. Le politicien de gauche trouve que l’échec de cette loi a été « salvatrice ». Il explique qu’il y avait trop de « grosses failles » dans ledit projet de loi. Principalement, la somme astronomique de Rs 80 millions que dépenserait un parti politique pendant les élections. Jack Bizlall est d’avis que les compagnies du privé ne devraient pas financer les partis politiques.
« Le secteur privé finance principalement les partis de droite. Ces partis de droite achètent par la suite les votes de l’électorat. Cela au détriment des partis de gauche. Les résultats sont décidés au départ même», déplore-t-il.
Le politicien de gauche ajoute que les partis politiques doivent être uniquement financés par leurs membres. Il montre du doigt les élus à l'Assemblée nationale. « Un député doit pouvoir contribuer 20 % de son salaire dans un fonds pour que le parti politique puisse par la suite puiser l’argent de ce fonds pour financer les élections. »
Jack Bizlall est aussi très critique envers le gouvernement pour cette tentative d’officialiser « un réseau de financement dégueulasse ». Il propose une alternative, celui de se tourner vers un changement de mentalité, au lieu de faire passer des lois qui ne seront pas respectés.
« Ils ne font que passer des lois au lieu de se pencher sur la vraie solution. On a mis la commission anti-corruption sur pied.
L’institution a-t-elle freiné les cas de corruption ? Nous voyons plutôt une augmentation des cas. Il faut changer le système », conclu, Jack Bizlall.
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