Fin tragique pour Parvez Jaufeerally dans une collision - Anwar : «Mon frère était toujours prêt à aider les autres» 

Parvez Jaufeerally, 43 ans, était un fils dévoué et un frère exemplaire. Il est connu pour son altruisme dans le village de Grand-Sable, qui l’a vu naître et grandir. Cependant, le destin s’est montré cruel envers lui. Au volant d’un van à Pointe-du-Diable le dimanche 17 juillet, un autobus a quitté sa route pour le heurter de plein fouet. Cette collision, d’une rare violence, n’a laissé aucune chance de survie à Parvez.

Cette nouvelle a bouleversé sa famille. Sa maman est inconsolable depuis cette soudaine disparition. Le 18 juillet, au lendemain de cet accident, au lieu d’être entourée de ses enfants pour son anniversaire de 79 ans, c’est aux funérailles de son fils qu’elle a dû assister. 

Parvez est issu d’une fratrie de sept enfants : quatre frères et trois sœurs. « Notre père a quitté ce monde alors que nous étions encore jeunes. Notre mère est femme au foyer », explique Javed, 37 ans, un des frères de la victime. Parvez, très jeune, a alors dû faire un choix. « Il s’est sacrifié pour nous. Il a arrêté sa scolarité pour aider ma mère à faire bouillir la marmite », poursuit-il.

C’est en tant que laboureur que cet habitant de Grand-Sable a débuté dans le monde du travail. « Il n’avait même pas 18 ans quand il a commencé à travailler dans les champs », relate Javed. Bon travailleur et rigoureux dans ce qu’il faisait, peu à peu, on l’avait assigné à d’autres postes. « Il voulait tout savoir. Il a été aide-chauffeur. Puis, avec l’aide de ses collègues, il a appris à conduire un camion. Sa route, c’était les champs. Il a eu son permis par la suite. Il était un chauffeur chevronné », raconte son frère. 

Javed se rappelle une anecdote il y a plusieurs années de cela. « Enn zour li ti pran enn kamion kann depi lor montagn. Kamion la pa ti ena frin. Pa kone koma linn resli fer pou kondir sa kamion la. Li ti enn mari bon sofer », se remémore ce dernier. Parvez est parvenu avec l’aide de son frère aîné à aider leur maman à grandir les autres frères et sœurs. 

Avec les années, Parvez s’est lancé dans la maçonnerie. À ses heures perdues, il était aussi pêcheur et effectuait d’autres petits boulots. « Ceux qui avaient besoin de ses services n’avaient qu’à venir le voir. Il était toujours prêt à aider, que ce soit pour une mortalité ou même un mariage dans le village », dit Anwar, 52 ans, autre frère de la victime. « Dans la semaine, il pouvait être maçon et durant le weekend, il faisait le chauffeur », dit-il.

Tout dernièrement, Parvez a commencé à donner un coup de main à Noorani, un commerçant du village. Les weekends, il conduisait le van de ce dernier pour se rendre dans des foires ou autres marchés pour écouler des produits. La maman du commerçant l’accompagnait pour s’occuper des ventes. « Ils vendaient de la lessive, des vêtements, entre autres », explique Anwar.

La samedi 16 juillet, il était sorti effectuer des ventes. Puis, il est rentré chez lui. Dimanche, avant de prendre de nouveau la route, il a informé sa maman. « Parvez a dit à notre mère qu’il allait travailler », se souvient Javed. Mais nul ne pouvait imaginer que c’était la dernière fois.

Aux alentours de 14 heures, les sirènes se sont fait entendre. « Les policiers sont passés devant notre porte. Ma mère se doutait que quelque chose n’allait pas », relate le jeune frère. « De mon côté, je revenais à la maison quand j’ai été pris dans les embouteillages à quelques mètres de cet accident. J’ai vu un taxi faire demi-tour. Je me suis renseigné. J’ai alors appris que le van impliqué était de la région. Un neveu m’a alors informé que c’était mon frère qui était au volant. Je me suis précipité sur place. L’autobus a foncé sur le van que conduisait Parvez. Son état était très grave. Nous avons eu de l’aide d’un touriste qui connaissait les premiers soins. Nous avons placé mon frère sur une planche et l’avons mis dans un véhicule de police », confie Javed. La commerçante qui l’accompagnait a été blessée dans cet accident et a dû être admise.

Parvez Jaufeerally a rendu son dernier souffle peu après dans la soirée. « C’était très dur d’annoncer cette nouvelle à ma maman. À son âge et à la veille de son anniversaire, ce fut un choc terrible », lâche Javed. La disparition de Parvez Jaufeerally laisse un vide immense auprès de ses proches, lui qui a toujours été présent pour les réconforter.