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Fin du procès civil pour viol et diffamation contre Trump, au jury de décider

Le procès civil à New York contre Donald Trump, accusé de viol et diffamation par une ancienne journaliste, a touché à sa fin lundi avec une dernière passe d'armes entre avocats, ceux de l'ancien président dénonçant une machination.

Après ces dernières plaidoiries des deux camps, longues et combatives, un jury de neuf citoyens devra décider à partir de mardi si le milliardaire doit payer des dommages et intérêts à E. Jean Carroll.

Elle l'accuse de l'avoir violée au printemps 1996, dans une cabine d'essayage d'un grand magasin de luxe de New York, Begdorf Goodman, puis de l'avoir diffamée, après qu'elle eut porté les premières accusations dans un livre en 2019.

"Personne, pas même un ancien président, n'est au-dessus de la loi", a martelé, en ouvrant sa plaidoirie, l'avocate de l'ancienne chroniqueuse du magazine Elle, Roberta Kaplan, devant les six hommes et les trois femmes qui composent le jury.

"Ils veulent que vous le détestiez suffisamment pour ignorer les faits", a rétorqué, durant une plaidoirie de 2h30, le conseil de Donald Trump, Joe Tacopina, qui a de nouveau accusé la plaignante d'avoir inventé l'histoire de toutes pièces.
Trump absent 

Donald Trump ne s'est jamais présenté au tribunal fédéral de Manhattan durant les deux semaines du procès, et le jury avait dû se contenter jeudi de la vidéo de sa déposition dans la procédure, où il répète ne pas se souvenir d'E. Jean Carroll et assure qu'"elle n'est pas son genre".

Mais Roberta Kaplan a rappelé que l'ancien locataire de la Maison Blanche a confondu sur une photo la plaignante avec son ancienne épouse, l'actrice Marla Maples.

E. Jean Carroll "était exactement son genre", a assuré l'avocate.

La plaignante de 79 ans a pu intenter un procès en vertu d'une loi de l'Etat de New York permettant aux victimes d'agressions sexuelles de lancer une action au civil, même en cas de prescription au pénal.

S'il n'existe aucun témoin oculaire ayant vu Donald Trump et E. Jean Carroll il y a plus de 25 ans dans les rayons -- déserts selon la plaignante -- du magasin, deux proches amies de la journaliste ont confirmé devant le tribunal qu'elle leur avait confié, peu après les faits présumés, avoir été "agressée" ou "attaquée" par l'homme d'affaires.

Et deux femmes, parmi celles qui ont accusé Donald Trump d'agression sexuelle dans le passé, ont aussi livré leur témoignage devant le jury.

D'après Me Kaplan, l'ancien président américain aurait agi à chaque fois selon le même "modus operandi", celui qu'il décrit lui-même dans une vidéo devenue célèbre, où on l'entend en 2005 se vanter d'embrasser et toucher les femmes à sa guise.

"Bon sens" 

L'avocat de Donald Trump a concédé que son client pouvait s'exprimer de manière "crue" sur les femmes, mais "cela ne rend pas crédible une histoire incroyable", a-t-il asséné.

Pointant des incohérences et l'absence de preuves matérielles, il en a appelé au "bon sens" du jury: si Donald Trump avait agressé E. Jean Carroll dans une cabine d'essayage, "il aurait été immédiatement arrêté".

Elle "n'est jamais allée voir la police" parce que dans le cas contraire, "ils auraient mené une enquête", a-t-il soutenu.
Décrivant une machination pure et simple, l'avocat a même suggéré qu'E. Jean Carroll s'était inspirée d'un vieil épisode de la série policière "New York, Unité spéciale", basé sur un viol chez Bergdorf Goodman.

D'après lui, l'ancienne journaliste voulait mieux vendre son livre en 2019. E. Jean Carroll a toujours expliqué qu'elle n'avait pas dénoncé les faits de crainte que Donald Trump ne détruise sa réputation.

Son avocate a rappelé qu'elle avait témoigné "durant plus de deux jours complets, répondant à chaque question", notamment sur "les raisons pour lesquelles elle n'avait pas crié".

Donald Trump "ne vous a jamais regardé dans les yeux pour nier", a ajouté, en s'adressant au jury, un autre avocat d'E. Jean Carroll, Mike Ferrara.

Même au civil, une condamnation s'ajouterait aux ennuis judiciaires de l'ancien président, à nouveau candidat pour la Maison Blanche en 2024.

Début avril, fait sans précédent pour un ancien président américain, il a été inculpé au pénal à New York pour 34 fraudes comptables et fiscales liées à des paiements pour étouffer des affaires embarrassantes avant la présidentielle de 2016.

© Agence France-Presse

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