Avec la flambée du nombre de cas positifs et de décès et les restrictions sanitaires en raison la Covid 19, les fêtes de fin d’année risquent d’être amères cette année. Preuve en est, même au début de ce mois festif, l’effervescence n’est pas au rendez-vous.
Mariages, fêtes d’entreprise, mode, repérages et achats de Noël… Avant la Covid-19, à pareille époque, les magasins et les centres commerciaux commençaient à gagner en effervescence et en affluence. Cette année, c’est le calme plat. Les magasins sont pratiquement déserts, les Shopping Malls, presque vides. Sans parler des restaurants… Les vitrines de nombreux magasins ne sont même pas décorées aux couleurs de Noël. Ce n’est pas Priscille Kekoa qui dira le contraire. Propriétaire de Kekoa Floral and Events Styling, elle confie que cette année, la demande pour la décoration de bureaux et vitrines de magasins a chuté de 40 %.
« Plusieurs clients ont, en raison des contraintes budgétaires, préféré ne pas aller de l’avant. Ils préfèrent investir dans autre chose que les décorations de Noël. Qui plus est, le prix des décorations a augmenté et on n’en trouve d’ailleurs pas beaucoup sur le marché », confie Priscille Brasse, qui est dans le métier depuis cinq ans.
Le mood pas à la fête
Pour elle, il n’y a pas le même engouement cette année. « Le moral des Mauriciens n’est pas à la fête. Ce mois de décembre sera différent. On ne ressent pas cette excitation pour les fêtes. Les gens sont préoccupés par le Delta, sans compter que beaucoup ont perdu leurs proches et que d’autres sont malades », ajoute Priscille Brasse.
Perry Chung Fat, directeur des magasins de jouets Lotus d’Or, abonde dans le même sens. « L’ambiance des fêtes n’est pas encore là. Ceux qui peuvent se le permettre et qui sont prévoyants ont commencé à acheter les jouets, car ils ne savent pas ce qui va arriver après par rapport aux restrictions », confie-t-il.
Pour le propriétaire de Lotus d’Or, l’ambiance est terne. D’ailleurs, il a aussi constaté que les gens ont peur de circuler. « Nous respectons le protocole sanitaire dans nos magasins, mais nous avons remarqué que les clients ont quand même des appréhensions. Je pense qu’avec le nombre de décès de ces dernières semaines, ils ont très peur. Certains ont commencé leurs achats en prenant un maximum de précautions », ajoute Perry Chung Fat.
Catastrophe
Béatrice Bijoux-Bellepeau, directrice de la marque de vêtements Busy B, est du même avis. Pour elle, il n’y a pas d’effervescence, surtout avec les annulations des mariages et les fêtes d’entreprises qui ont fait chuter les ventes.
« C’est la catastrophe. Avec les restrictions à 100 personnes, on avait repris un peu, mais depuis la présence du Delta chez nous, les ventes ont chuté de nouveau. Les fêtes d’entreprises ont été annulées, tout comme les mariages. Et il n’y aura pas de messe de Noël, encore moins de rassemblements pour les fêtes. Les gens ne trouvent pas l’utilité d’acheter des vêtements », souligne Béatrice Bijoux-Bellepeau.
Mais loin de baisser les bras, elle a sorti sa collection pour les fêtes et mise sur le ‘online shopping’ et cela, même si elle travaille avec un effectif restreint. « Chaque jour, j’ai des employés qui doivent s’isoler, car leurs proches sont positifs. Cela me fait moins de main-d’œuvre. Je me dis toutefois que ce n’est pas un gros problème, car nous produisons moins en ce moment », dit la directrice de Busy B.
Pour la directrice, l’avenir s’annonce sombre. « Je ne sais pas combien de temps nous allons pouvoir tenir. Ce n’est qu’au début de janvier que nous allons savoir quel sera notre avenir », indique Béatrice Bijoux-Bellepeau.
Certains attendent le boni de fin d’année
Jessica Le Merle, propriétaire de Miss Daisy Bistrot, qui organise chaque année des marchés de Noël, reste quant à elle, très positive. Elle maintient son marché de Noël le 19 décembre dans la cour de son restaurant à Rose-Hill.
« Nous avons eu un mois de novembre très calme. Mais je crois que les gens vont sortir quand ils auront leur boni de fin d’année. Je reste confiante qu’il y aura cette étincelle cette année. C’est la raison pour laquelle j’ai maintenu le marché de Noël », fait ressortir Jessica Le Merle.
Pour cette dernière les artisans sont motivés, surtout qu’ils ont beaucoup souffert de la crise. « S’il le faut, je vais permettre la vente en ligne et, par la suite, les gens pourront récupérer leurs produits. Je tiens à donner un coup de pouce à ses artisans », indique-t-elle.
Les centres commerciaux jouent le jeu avec les décorations de Noël déjà en place depuis le mois de novembre, à l’instar de Grand Baie La Croisette (GBLC) qui a installé une nouvelle décoration depuis le 23 novembre. Avec la pandémie, c’est le calme.
« Chaque année, les gens font leurs achats à partir de la mi-décembre. Pour le moment, il n’y a pas de grands mouvements pour les achats », confie Saoud Deelawar, Place Maker pour GBLC. Mais il concède que cette année l’ambiance est plus calme, la crise sanitaire oblige.
« L’ambiance est différente, pour ne pas dire plus calme. L’année dernière, à la même période, on pensait que la pandémie était derrière nous et les gens étaient soulagés, voulaient respirer à nouveau. Il y a aussi le fait que les vacances scolaires étaient proches », dit-il.
Cependant, GBLC ne souhaitent pas attirer les attroupements et a annulé les animations. « Au niveau du Mall, l’accent est mis sur la protection des visiteurs et de ceux qui y travaillent. Nous sommes très vigilants. Déjà, à notre niveau, nous avons renforcé la sécurité et annulé toutes nos animations qui peuvent causer des attroupements pendant la période des fêtes », fait ressortir Saoud Deelawar.
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