Filiale de la Banque de Maurice : la MIC enregistre Rs 2,3 milliards de profits

Créée en 2020 avec un capital de départ de Rs 80 milliards, la Mauritius Investment Corporation a investi Rs 48,6 milliards dans 48 entités jusqu’à fin 2022. Cette filiale de la Banque de Maurice, qui diversifiera ses investissements, créera deux fonds pour soutenir les entrepreneurs et investir dans des entreprises émergentes.

Cela fait environ trois ans qu’elle existe et la Mauritius Investment Corporation (MIC) est déjà l’une des entreprises les plus profitables du pays. Cette filiale de la Banque de Maurice (BoM) vient de rendre public son second rapport annuel. Elle a enregistré Rs 2,3 milliards de profits. 

Au 31 décembre 2022, elle avait investi Rs 48,6 milliards dans 48 entités. Fondée en 2020 avec une injection de 2 milliards de dollars américains (environ Rs 80 milliards), elle visait à apporter un soutien financier à l’économie mauricienne pendant la pandémie de Covid-19. 

Mark Florman, président du conseil d’administration de la MIC, explique que les investissements ont permis à des entreprises viables et d’importance systémique de rester à flot tout au long de la période économique difficile provoquée par la pandémie de coronavirus. « Cela a permis à Maurice de protéger la stabilité du système financier et d’éviter une crise sociale de chômage généralisé », dit-il. 

En parallèle, poursuit-il, la MIC a investi dans des entreprises contribuant à la croissance future de l’économie. L’objectif de la filiale de la BoM réside dans son rôle de partenaire d’investissement, motivé à soutenir la future stabilité financière de Maurice. « Elle a donc le devoir de générer des rendements financiers pour son actionnaire, la Banque de Maurice. Toutefois, la performance ne peut être jugée uniquement sur la base des rendements financiers à court terme », nuance Mark Florman. 

La pandémie de Covid-19 faisant désormais partie du passé, la MIC se concentrera sur les rendements à moyen et long terme de ses investissements, ainsi que sur la différence que ces investissements feront pour les industries et la population. « Notre mandat n’est pas seulement de stabiliser le pays mais aussi de l’orienter vers un développement économique plus poussé et une croissance à long terme », précise le Chairman. 

La MIC investit ses fonds de manière stratégique, en gérant les risques grâce à la diversification et en restant dans le cadre de son mandat de stabiliser les entreprises importantes. « Tenant compte de tous les secteurs, il structure ses investissements en trois catégories distinctes : génération future, infrastructures et participation au capital », souligne Mark Florman.

Une nouvelle stratégie est mise en place. La création de deux fonds en fait partie. La première est un fonds de capital-risque qui servira à accompagner de nouveaux entrepreneurs, y compris ceux à vocation technologique. Le second est un fonds de capital croissance afin d’investir dans des entreprises mauriciennes leaders et émergentes en attirant des capitaux partenaires privés étrangers. 

Jitendra Bissessur, Chief Executive Officer de la MIC, souligne qu’au cours de l’exercice 2021-22, les investissements du MIC ont enregistré un rendement net de 5,9 %. Sur deux ans, le rendement a atteint 9,5 %. À la fin de l’exercice 2021-22, le total des avoirs sous gestion du MIC a enregistré une hausse de 2,8 % par rapport à la fin de l’exercice 2020-21 pour passer à Rs 82,7 milliards. 

« Avec Rs 46,2 milliards investies au cours de l’exercice en cours, nous avons diversifié notre exposition et ciblé pour minimiser le risque découlant de ces investissements », soutient Jitendra Bissessur. Il prévient toutefois que même si la reprise économique est sur la bonne voie, des risques peuvent néanmoins surgir. « Par conséquent, le MIC reste un accélérateur stratégique pour un développement économique durable et une économie à long terme », ajoute-t-il.

51 demandes sur 167 approuvées 

La MIC a reçu 167 demandes. De ce nombre, seulement un tiers a été approuvé après l’examen des dossiers. Le quart de l’argent déboursé est allé au secteur de l’hôtellerie et de l’alimentation. Autre information : 14 % est allé à l’agriculture et à la pêche. La manufacture est bon pour 4 %, contre 1 % pour le secteur des loisirs et 1 % pour la construction. Le foncier a aussi reçu 1 % des fonds déboursés. Airport Holdings Ltd a englouti 54 % de l’argent déboursé par la MIC.