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Fièvre du foot : ces Mauriciens pris dans les filets du mondial

Fièvre du foot

La Coupe du monde est bien plus qu’un événement sportif. Il fédère et permet à chacun de se réunir en famille ou entre amis, voisins ou collègues. Cela fait pratiquement un mois que la fièvre du foot s’est emparée des petits et grands. Et cela durera jusqu’au 15 juillet, date de la grande finale. Un événement planétaire organisé tous les quatre ans et que nombre de Mauriciens ne rateraient pour rien au monde. Encore moins ceux chez lesquels nous nous sommes rendus en immersion…

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Nous sommes déjà à la porte des demi-finales du Mondial-2018. Une étape décisive à l’issue de laquelle nous saurons quelles équipes s’affronteront le jour J. Les Mauriciens, comme d’autres personnes dans le monde, seront nombreux à suivre ce rendez-vous. Car après tout, cela fait pratiquement un mois qu’ils visionnent match après match, assis autour de la table d’un bistro ou d’un bar, ou encore installés dans leur canapé, avec des gajacks et des boissons sur la table du milieu.

Un rituel auquel s’adonnent les Cangy à chaque fois qu’il y a un match de la Coupe du monde. Lorsque nous rencontrons cette famille, qui vit dans le quartier Sin Fat, à Grand-Gaube, nous ressentons l’effervescence. Au menu de ce soir : foot à la télé et barbecue. Pendant que les enfants jouent au ballon sur le terrain de foot d’à-côté, les adultes préparent le dîner. Tous mettent la main à la pâte et accélèrent la cadence pour ne pas rater le match. Les hommes installent les tables et chaises dans la cour. Les femmes s’affairent en cuisine.

Guilliano, propriétaire des lieux, installe deux téléviseurs sur la terrasse, à-côté d’une longue table. Tout est fin prêt pour nourrir la vingtaine de bouches présentes. Les télés sont allumées. Les joueurs avancent sur le terrain. Les supporteurs, arborant les couleurs de leur équipe préférée, se rapprochent de la télé. Cet après-midi, la Suède affronte la Suisse. Pas vraiment un grand match pour nos mordus de foot, mais ils regarderont tout de même. « Cela n’arrive pas tous les ans. Donc pas question de le louper. Dans la foulée, on en profite pour passer du temps en famille », dit Guilliano. 

L’arbitre souffle le début du match. Jonathan, un des cousins, allume le gril pour le barbecue. Le débat commence et les pronostics pleuvent. La table est garnie de gajacks et les boissons coulent à flot. Tout le monde se parle. Révolte, excitation, rires, énervement, insultes… Un cocktail d’émotions fuse en direction de la télé. À chaque coup de sifflet, chaque but ou chaque faute, des hurlements jaillissent, au son de la ravanne et du djembé. « On se crient souvent dessus pendant les matchs, mais c’est sans rancune. C’est simplement dû à l’adrénaline », s’exclame Clifford, le beau-frère de Guilliano.

Quatre-vingt-dix minutes plus tard, l’arbitre annonce la fin du match. Formant un cercle, Guilliano, Jonathan, Steven et Darwin tapent sur des ravannes. C’est au battement de cet instrument que certains célébreront la victoire de leur équipe tandis que d’autres essaieront de trouver du réconfort. Puis, les pétarades se font entendre. C’est dans cette bonne humeur que les Cangy aiment se retrouver. La fête battra son plein jusqu’à minuit. Ensuite retour à la réalité et place au nettoyage, au calme et au silence.

Presque une religion pour les Elissac

Amateurs de foot anglais, les Elissac ne ratent jamais une occasion de se retrouver devant la télé pour admirer les joueurs courir derrière le ballon. Le foot est presque une religion pour ces habitants d’Olivia. « Cela nous permet aussi de nous rassembler autour d’un bon repas et d’une passion commune, dans une bonne ambiance », raconte Myke, le grand frère de la famille. Peu avant le début du match, chacun enfile son maillot et se dessine un drapeau aux couleurs du pays de leur équipe sur le visage. Ça y est… ils ont l’allure des supporteurs. Le match peut enfin commencer.


Comme un tango…

foot

Laetitia et Paolo sont en couple depuis presque quatre ans. Même si le foot n’est pas une religion pour elle, la Coupe du monde est un événement qu’ils ne rateraient pour rien au monde. Hors de question pour nos deux tourtereaux de regarder un match sans être habillés aux couleurs de leur équipe préférée  : l’Angleterre. « Je ne suis pas une mordue de foot, mais mon chéri l’est. Nous ne ratons pas le Mondial. Et à deux, c’est encore mieux », raconte Laetitia, qui dit suivre les matchs importants, alors que son amoureux n’en rate aucun. « Ce sont des moments que nous partageons ensemble, que ce soit en couple, en famille ou entre amis », explique Paolo.

Pas question non plus pour Charline et Eveline de rater ce rendez-vous sportif qui survient tous les quatre ans. Elles mangent, boivent et respirent football. Rien d’étonnant quand on sait qu’elles se sont rencontrées sur un terrain de foot. Ce sport est une religion pour ce couple qui vit ensemble depuis six ans. « C’est une passion qui nous a rapprochés, qui consolide notre couple et qui nous permet de nous retrouver », explique Charline.


Foot de quartier

Fièvre du foot

Ils étaient une cinquantaine à répondre présent à l’invitation de Radio Plus qui organise la projection de tous les matchs de la Coupe du monde à la mairie de Quatre-Bornes. Les Quatrebornais ont donc pu les visionner sur grand écran. Carine, Mathéo, Julie et Dénis ont préféré assister aux diffusions sur grand écran pour discuter et vivre la Coupe du monde dans une ambiance unique. « À la projection, il y a plus d’ambiance et plus de monde. On vit les matchs plus intensément », exprime Mathéo.

Même son de cloche dans les centres sociaux. Ils sont douze aux quatre coins de l’île à ouvrir leurs portes au public pour l’évènement mondial. Maillots de foot, écharpes, drapeaux et chapeaux… chacun arbore les couleurs de son équipe préférée. On se croirait dans un stade.


Sur le banc de touche

« Ce n’est pas moi qui déchaîne les passions auprès de mon époux en ce moment. Il ne jure que par Kylian Mbappé. D’ailleurs, j’entends souvent mon mari hurler son nom  », confie Prema en rigolant. Mariée depuis six ans à Magesen, un mordu de foot, elle dit ne rien comprendre à ce sport. Mais elle comprend son engouement et lui cède volontiers la télé en attendant la fin du Mondial-2018.

Prema restera donc sur le banc de touche jusqu’au 15 juillet, date à laquelle se tiendra la grande finale. Mais, la jeune femme reste fairplay. Elle prépare de quoi manger à son époux avant de l’abandonner à ses matchs. « Je n’en fais pas tout un drame. Je le laisse en profiter. Heureusement que cela ne dure qu’un mois tous les quatre ans  », ricane-t-elle avant d’ajouter : « Il me fait marrer quand il se met à parler tout seul et à fulminer devant la télé. Je ne m’y connais pas en foot et il lui arrive de me prendre à témoin en me lançant : T’as vu la faute. C’était hors-jeu !. »


Le foot, les copines et… les deux

Fièvre du foot

Il est révolu le débat où on ressentait le besoin de préciser que le foot est loin d’être uniquement une affaire d’hommes. Les femmes devant la télé à mater les matchs existent. Comme cette bande de copines que nous avons rencontrée. Maillots de foot, des amuse-gueules et de quoi boire… elles sont blindées pour suivre le Mondial. « Je ne suis pas une grande fan de foot, mais comme la Coupe du monde n’a lieu que chaque quatre ans, c’est un évènement que je ne rate sous aucun prétexte », lâche Georgina Sauzier-Li, enseignante du secondaire.

Quand il y a des matchs en semaine, cela se passe à la maison, chez l’une ou l’autre. Tantôt chez elle, tantôt chez une copine. « On rigole ensemble, en regardant le match. C’est un moment de détente et de plaisir qui aide à renforcer les liens familiaux et amicaux », observe l’enseignante.


Ces entreprises qui jouent le jeu

Fièvre du foot

Le Château de Labourdonnais, dans le Nord, a organisé, vendredi, une soirée à l’intention de ses employés, histoire qu’ils en profitent pour décompresser. Elle était également ouverte au public. Qu’ils soient amateurs ou pros, tous ont pu assister à la projection du match France-Uruguay sur grand écran, à l’occasion des quarts de finales.

Ce soir-là, employés et invités ont pu profiter du bar, de la petite déco sur la terrasse et d’une ambiance bon enfant. Verres à la main et frites sur la table, tous les ingrédients sont réunis pour passer une bonne soirée. Cris de joie, embrassades et rires retentissent dans cet endroit féérique…

Même ferveur chez Kas Poz, à Ebène. C’est dans une ambiance amicale que les employés du snack-bar opèrent. Ils en profitent pour jeter un coup d’œil, pas si discret que cela, aux quatre écrans qui trônent dans le bar et sur la terrasse. « Nous travaillons en regardant le match. Tant que je ne perds pas une miette, ça me va », lance Kavi en riant.

 

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