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Fêtes de fin d’année : le shopping la ceinture serrée

Grosse affluence du côté de Quatre-Bornes. Ici, l’esprit festif bat son plein.

Qui dit fêtes de fin d’année, dit achats. Sauf qu’avec la cherté de la vie, faire plaisir à sa famille devient un vrai casse-tête. La règle d’or pour de nombreux Mauriciens cette année est de regarder à la dépense. Reportage.   

La grisaille de Curepipe ne jouera pas les trouble-fête. De la musique de Noël résonne dans les arcades, des employés de magasins s’attellent à installer les décorations au thème des fêtes de fin d’année, tandis que les passants pressent le pas dans les rues bondées. 

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Sandy confie faire des achats responsables.

Du côté des magasins, c’est le grand rush. Ils sont nombreux à braver la pluie pour s’atteler aux achats de fin d’année. Poonam et Sunita ont fait le déplacement expressément d’Union Park. Leurs mains sont chargées de sacs. La chasse aux cadeaux a été fructueuse, semble-t-il. Et pourtant…

« La cherté de la vie nous affecte tous. Les achats de cadeaux ont drastiquement diminué cette année. Toutefois, nous essayons de plus ou moins faire plaisir à la famille en misant sur les produits moins chers », confient-elles.

Comment s’y prennent-elles ? « Pour ce faire, nous sommes à l’affût de bonnes affaires. Le budget est plutôt consacré aux cadeaux pour les enfants et les dépenses ménagères », disent Poonam et Sunita.  

Même son de cloche du côté de Vanessa Rennel. Elle fait sa petite tournée en compagnie de sa mère. À deux, elles passent au crible les prix affichés avant de faire l’achat des cadeaux. Cette habitante de Rose-Belle témoigne de la baisse du pouvoir d’achat des Mauriciens en lien direct avec la cherté de la vie. « On célèbre Noël une fois par an, d’où l’effort supplémentaire pour faire plaisir à la famille à travers les cadeaux. Mais nous nous contentons d’acheter des cadeaux à petits prix », souligne-t-elle.

Vanessa Rennel salue l’initiative des commerçants qui proposent des prix compétitifs pour une situation gagnant-gagnant. « Cette année, la majorité des commerçants sont indulgents sur les prix. Ils sont plus compréhensifs vis-à-vis des clients qui font les frais de la hausse des prix des denrées alimentaires, parmi tant d’autres dépenses dans le panier ménager. Ce qui nous permet de nous tenir à notre budget », fait-elle ressortir. 

L’essentiel des dépenses, poursuit-elle, sera alloué aux courses pour le traditionnel dîner en famille, « au détriment des décos que nous achetons annuellement pour la maison ». 

Plus loin, nous rencontrons Yashna, 27 ans, de Palma. Elle confie avoir départagé le budget consacré aux dépenses afin de soulager ses parents. Et permettre de préserver la magie des fêtes de fin d’année. « C’est connu que les fêtes de fin d’année sont souvent synonymes de marathon de dépenses. Et avec la cherté de la vie, on ne peut plus se permettre de dépenser sans compter », affirme-t-elle.

Cependant, poursuit la jeune femme, elle tenait absolument à faire plaisir à la famille, après cette année qu’elle qualifie d’interminable. « J’ai donc décidé d’aider mes parents pour les cadeaux et les repas de fêtes. Pour les cadeaux, par exemple, je suis chargée d’en trouver pour les jeunes. Tandis qu’ils sont responsables pour les aînés de la famille. Tout le monde est content. »

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Après deux années de restrictions liées à la Covid-19, Suraj et Diya, de Batimarais, estiment que les fêtes de fin d’année sont l’occasion de se faire plaisir.

Les mains encombrées de sacs, sourire aux lèvres, c’est avec ferveur que le couple Suraj et Diya, de Batimarais, s’adonne aux achats de fin d’année. En cette mi-décembre, mari et femme sont déjà plongés dans l’esprit des fêtes. Et ils comptent bien délier un peu plus les cordons du porte-monnaie cette année. 

« La Covid-19 a éveillé la conscience de bon nombre de gens. La vie est courte et elle vaut la peine d’être vécue. L’avenir est incertain », avance le couple. « Ceci dit, nous avons fait des économies, mais nous allons également nous faire plaisir cette année. Nous ne nous imposons pas de budget spécifique pour les dépenses en cette période festive », ajoute-t-il.   

Du côté de Quatre-Bornes, les rues sont d’autant plus animées en ce jour de foire. Trouver un espace de stationnement dans le centre-ville revient à gagner au loto ! Ici, la course aux bonnes affaires est lancée et la fièvre acheteuse a saisi bon nombre de Mauriciens.

Sandy est, lui, satisfait de ses achats. Devant les récentes augmentations des denrées alimentaires, cet habitant de Vacoas dit dépenser avec sagesse. « Le choix des cadeaux est judicieux. On achète modérément. C’est sûr qu’on ne dépense plus comme auparavant. »

De plus, soutient-il, il évite les dépenses « superflues ». « Par exemple, chez moi, on n’achète plus les feux d’artifice et on a réduit la consommation des boissons alcoolisées, ce qui est un avantage. »
Le boni de la pension de vieillesse dont il bénéficie est « un vrai soulagement », poursuit le retraité. « Notre budget sera plutôt dédié aux courses pour la maison et, bien sûr, aux repas des fêtes. Et par-dessus tout, ça nous tient à cœur de mettre un petit peu d’argent de côté pour aider les personnes en situation de précarité. On arrive à sortir la tête de l’eau en se fixant un budget », partage Sandy.  

Glaçon râpé ou petite glace, il y a de quoi se rafraîchir après une bonne session de shopping dans cette chaleur accablante. Cependant, tous les centres commerciaux ne connaissent pas la même affluence. Ce sont deux salles, deux ambiances, notamment à Orchard Centre. Les acheteurs déambulent en se contentant de faire du lèche-vitrines. 

Devi indique avoir fait le déplacement de Rose-Hill à Quatre-Bornes dans l’espoir de trouver des cadeaux à meilleur marché. Hélas, n’ayant rien trouvé qui convienne à son budget, elle repart les mains vides. Elle fait part que les festivités s’annoncent difficiles avec la cherté de la vie. Des concessions s’imposent. « J’ai prévu un budget pour les cadeaux. J’essaie tant bien que mal de m’y tenir. Mais en faisant la tournée dans plusieurs villes, j’en arrive à la conclusion que ce ne sera pas suffisant. Tous les produits ont doublé de prix. Il faut aussi prévoir les dépenses pour les repas de fêtes. Je ne sais plus à quel saint me vouer », lâche-t-elle dépitée.   

À Rose-Hill, le centre-ville est étonnamment gagné par une certaine morosité. L’affluence se veut timide et l’ambiance est lourde. De nombreux magasins ont déjà fermé les volets à 13 h 30. D’autres tiennent bon et prennent leur mal en patience dans l’espoir de recevoir quelques clients. 

Néanmoins, le sourire et la bonne humeur de Rekha se veulent contagieux. Cette dernière se dit contente de ses achats. « Cette année, mon budget est dédié à la déco intérieure. Je suis contente d’avoir pu profiter de bonnes affaires sur ces items. Je rentre les mains remplies ! Je suis plus que ravie car ça me permettra de consacrer davantage que prévu aux repas de fêtes, ainsi qu’aux courses pour la maison. En cette période difficile, c’est un soulagement ! »

 

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