80 ans après la première célébration de la fête du Travail, l’heure est au bilan des accomplissements réalisés dans le domaine de l’emploi. Mais pour les partis politiques, l’enjeu est tout autre.
Publicité
L’observateur politique Rajiv Servansingh trouve assez décevant que certains grands partis aient choisi de ne pas marquer l’événement du 1er-Mai. cela tout en soulignant qu’il ne faut pas oublier la valeur symbolique de la fête du Travail. « Il est dommage que des partis politiques, dont le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti Travailliste (PTr) qui ont pris naissance dans la lutte des classes et des travailleurs, s’abstiennent cette année de tenir le traditionnel rassemblement du 1er-Mai », estime Rajiv Servansingh.
Selon notre interlocuteur, avec l’échéance électoral de 2019, l’alliance gouvernementale, de son côté, se devait de tenir un meeting. « J’imagine que pour l’Alliance Lepep, ce 1er-Mai, c’est un peu un test de sa popularité », affirme-t-il.
Quant au MMM et au PTr, l’observateur politique est d’avis qu’ils « auront fort à faire pour convaincre les Mauriciens de leur motivation ». Selon lui, l’Alliance Lepep interprétera leur absence sur l’estrade le 1er-Mai comme un « aveu de faiblesse », surtout après les déclarations du leader du PTr qui affirmait récemment que son parti était en pleine remontée.
Kumarasawmy (Pitch) Venkatasawmy, autre observateur politique, explique que les rassemblements du 1er-Mai marquent la fête du Travail, mais commémorent également la contribution des partis politiques nés de cette lutte. « Au fil des années, c’est devenu une combinaison de célébration et de meeting politique. C’était d’ailleurs dans un de ces meetings que l’indépendance du pays avait été évoquée pour la première fois », note-t-il.
Par la suite, dit-il, les autres partis politiques qui ont vu le jour ont suivi le pas jusqu’à ce que le meeting du 1er-Mai devienne une tradition. « Si jadis, c’était une occasion de montrer la force des travailleurs, désormais c’est devenu essentiellement un match politique », affirme-t-il.
Pour l’observateur politique, la fête du Travail a perdu sa vocation première à Maurice. « Auparavant, les personnes qui assistaient aux rassemblements du 1er-Mai contribuaient de leurs poches pour faire avancer la cause des travailleurs. De nos jours, certains sont rétribués pour assister à ces meetings », avance Pitch Venkatasawmy.
Selon lui, les partis essayent d’attirer leurs sympathisants par tous les moyens, notamment en leur offrant à manger et à boire, avec en bonus une virée à la plage. « Ils doivent réaliser que rassembler une foule de cette manière ne veut rien dire », dit-il.
Ainsi, selon lui, si certains partis ont préféré ne pas organiser de grand rassemblement mardi prochain, c’est « pour ne pas perdre la face au cas où ils n’arrivent pas à motiver leurs partisans ». « Il y a un beaucoup de personnes qui en ont ras-le-bol des partis traditionnels », dit-il.
Autres rendez-vous politiques
Le MMM tiendra une assemblée des délégués à Rose-Hill. Le Parti mauricien social démocrates organise, pour sa part, un congrès à Réduit.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !