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Fête du Travail - Alain Laridon : « Cette pandémie nous rappelle à l’humilité et la solidarité»

Quel sens peut avoir une fête si le public reste confiné ? Quel message adressé aux salariés à l’occasion de la Fête du Travail, si ces derniers ne communient pas à l’occasion d’un meeting ou d’une grande réunion ? A cette question, l’ex-député et ambassadeur mauricien au Mozambique, Alain Laridon,  voit deux réponses : « Il n’y a pas de briani, mais le confinement et l’état d’urgence sanitaire nous imposent à juste raison à maintenir des mesures de précaution. »

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Ancien syndicaliste et activiste engagé à gauche, Alain  Laridon rappelle les grandes étapes du combat des dirigeants du Parti travailliste pour obtenir un jour férié le l er mai, suivant en cela les enseignements de la Fabian society dont le Labour mauricien est un digne héritier. En fait, c’est aux États-Unis qu’il faut rechercher les origines de la Fête du travail, lorsque les puissantes centrales syndicales américaines avaient initié une action le 1er mai 1884 pour obtenir la journée de 8 heures. Mais cette démarche n’est pas liée à la Fête du Travail (Labor Day), célébrée le premier lundi de septembre, jour de congé et qui célèbre la rentrée scolaire et artistique alors que la fête des Travailleurs, le 1er mai, n’est pas fériée et est plutôt célébrée par les syndicalistes et les formations de la gauche américaine.

La tradition du 1er Mai à Maurice s’inscrit plutôt dans le sillage de la décision de l’ex-Urss en 1920 de faire de cette date la date officielle de la fête des travailleurs. 

« A Maurice, la fête a une connotation politique et sociale et s’inscrit dans  la tradition des luttes sociales organisées durant l’époque coloniale et après l’Indépendance », fait ressortir Alain Laridon.  

Après les luttes impulsées par les tribuns travaillistes comme Guy Rozement, Rengaden Seeneevassen, Emmanuel Anquetil, entre autre, durant la période coloniale, ce sera au tour des dirigeants du MMM, qui forment son bras syndical au sein du General Workers Federation (GWF),  d’organiser des grands  rassemblements  à l’ occasion du 1er mai. 

« C’était l’époque où on n’offrait pas de briani pour aguicher les travailleurs, ils étaient syndiqués et les discours étaienttrès suivis, il y avait une véritable adhésion aux lutte sociales », fait-il ressortir.

Durant cette période tragique que connaît le monde, la réalité sociale et politique impose un discours différent, avec un accent particulier sur la solidarité et l’entraide. « Nous ne sommes plus dans un affrontement entre classes sociales. Les perspectives sont floues, les priorités ne sont plus les mêmes. C’est le destin de l’humanité qui est en jeu », explique-t-il.  
Pour y faire face à Maurice, il exhorte les grands conglomérats à faire preuve d’un ‘esprit de partage’ et demande aux Mauriciens de rapatrier leurs capitaux pour rejoindre l’effort national. 

« Tous les pays-amis sont à terre : l’Inde, la Chine et la France. Il faut puiser en nos propres ressources pour résister et déjà il faut penser à nous réinventer. On ne pourra pas relancer la machine de production en ignorant son impact sur l’environnement. Nous ne pourrons plus faire comme avant, comme si rien ne s’était passé. Cette pandémie nous rappelle à l’humilité  et la solidarité», fait-il valoir.
 

 

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