Fête de Noël : l’effervescence gagne les orphelinats

L’ambiance est à la fête dans presque tous les foyers. Les orphelinats ne sont pas en reste. Une équipe de la rédaction s’est rendue dans quelques établissements pour des moments de partage. 

L’Étoile du berger, sis, à Albion, compte deux orphelinats dont l’un est réservé aux garçons et l’autre, aux enfants en bas âge. Un autre établissement, à Roches-Brunes, abrite des filles. À la crèche, l’ambiance est joviale. Un air de fête, rehaussé de plusieurs décorations, flotte aussi dans la pièce principale du foyer. Cependant, pas de cris ni de rires, lorsqu’on y pénètre. Les neuf résidents de l’orphelinat, sont sagement assis comme des petits anges, devant la télévision sous l’œil bienveillant de celles qui s’occupent d’eux au quotidien. 

Selon Clautille et Vanessa, deux des six ‘mamans’ qui sont aux petits soins des enfants qui revenaient d’un déjeuner organisé par le ministère de la Pêche  non loin du foyer. Clautille confie : « Depuis novembre, le calendrier des petits est chargé et ils n’ont pas le temps de s’ennuyer entre les invitations à déjeuner, le cinéma et les sorties dont celle récemment au parc du Casela… Dès le début de décembre, ils ont commencé à décorer la place. Comme d’habitude pour la veillée à l’Étoile du berger, nous avons prévu un dîner traditionnel suivi de feux d’artifice et de pétarades. » Ce soir-là, le couvre-feu sera spécialement repoussé mais vers 22 heures, après avoir déposé leurs souliers sous le sapin magnifiquement orné, tous les enfants devront être au lit pour que Père Noël puisse y déposer des cadeaux. 

Les cadeaux reviennent au galop…

À l’Étoile du berger, ce n’est pas seulement le côté festif de la Noël qui est privilégié. Les petits âgés entre trois ans et demi et huit ans apprennent la signification de la fête tout en plaçant la crèche près du sapin. Cependant, chassez la signification de la fête, les cadeaux reviennent au galop dans la conversation. Ridge, prénom modifié, a demandé une voiture téléguidée de couleur blanche. 

« Mo bizin loto la ek so manette », lance-t-il en riant. Il ne tient pas en place. Vanessa explique que c’est la joie de notre visite qui en est la cause. Angéline* a fait un choix… hors normes. Du haut de ses sept ans, elle souhaite avoir un portable. « Cela me permettra de m’amuser avec les jeux qu’il y a dans le téléphone. » Elle a commandé une poupée mais elle n’avait pas encore écrit sa lettre à Papa Noël. Elle s’apprêtait justement à le faire. 

Le jour de Noël, les enfants se réveilleront définitivement plus tôt. « Mais il ne faudra pas oublier les règles, indique Vanessa. C’est après avoir fait sa toilette que les enfants ouvriront leurs cadeaux. Puis il y aura le déjeuner de Noël et les visites des donateurs pour un moment de partage autour et encore des cadeaux. Ils seront les plus heureux du monde ce jour-là !»    

Le Conseil des enfants

Il fait partie des membres-fondateurs des Amis de Don Bosco mise en place depuis un peu plus de neuf ans. Roger Rabemananjara explique : « La spécificité de la maison d’accueil, c’est sa pédagogie. Nous éduquons les enfants sur l’esprit de famille. Qu’ils soient petits, adolescents ou grands, ils sont partie prenante de la vie quotidienne. Ils se sentent concernés par la bonne marche, ils contribuent aux tâches et ils donnent leurs avis sur ce qu’on peut faire ou pas. » 

Cela pourrait paraître anodin mais chez les Amis de Don Bosco, il existe un Conseil des enfants où ils peuvent s’exprimer et partager leurs idées communes ou individuelles. Roger Rabemananjara précise : « Tous les projets les concernant viennent d’eux-mêmes. De notre part, nous contribuons au niveau des ressources pour pouvoir les concrétiser. L’an dernier, ils ont demandé une console de jeux. Ils l’ont obtenue mais les heures de jouer sont bien sûr réglementées. Autre exemple : ce sont les enfants qui composent le menu des repas de Noël et du réveillon pour le Nouvel an. C’est leur jour et on les laisse libre de leur choix. »

La montée d’émotion 

Ils participent aux décorations, à l’animation et aux achats. « Dans ces moments-là, nous sommes présents pour les encadrer et c’est un environnement où ils devraient être. Nous ne voulons pas que la maison d’accueil soit une institution avec un cadre strict mais un lieu de liberté de vivre naturellement. Cela les empêchera plus tard de faire fi des lois car ils n’auront pas connu la frustration ou le désir de se rebeller. Les enfants nous appellent par des noms tels que Tonton, Maman ou Papa. » 

Pourtant, il y a des moments pas

toujours faciles à gérer. « Chez les Amis de Don Bosco peu avant minuit et avant l’ouverture des cadeaux, l’émotion est presque palpable. Certains enfants sont tristes par rapport à ce qu’ils ont vécu dans leurs différents foyers, d’autres sont en colère…, d’autres encore sont excités, enthousiastes. Ça va dans tous les sens. C’est pour cela que le 24 et le 25 décembre leur sont réservés et il n’y a aucune visite de bénévoles, entre autres. »

Journée organisée par Lottotech

Depuis le vendredi 20 décembre, les festivités ont débuté pour les 15 filles et 15 garçons des Amis de Don Bosco. Ils ont pu profiter des activités organisées par les membres et employés de Lottotech. Selon Virginie Pasnin, Communication et CSR Manager, l’initiative fait partie du programme général du CSR. « On se focalise principalement sur l’éducation des enfants, leur environnement et sur les femmes en détresse», souligne-t-elle. « Depuis trois ou quatre ans, nous avons revu la liste des ONGs avec lesquelles on travaille. Notre travail est sur le long terme et chaque année, nous essayons de trouver une nouvelle initiative au-delà du support financier. »

Depuis trois ans la compagnie aide le programme de nutrition de la maison. « Une bonne alimentation impacte sur l’éducation de l’enfant. Nous essayons de trouver des moments où nos employés peuvent passer du temps avec ces enfants comme la journée de vendredi dernier. Cette année nous avons fait 1 200 heures de volontariat. »